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Cormery

Cormery (Wikipedia) est un village situé au Sud-Est de Tours, sur l'Indre. Ses habitants sont appelés les Cormeriens, les Cormeriennes.
Il a porté les noms de: Cormaricus (791, charte d'Ithier, abbé de Saint-Martin), Cormarius (843, acte de Charles le Chauve), Cormeri (XIIIe siècle), Cormeray (1412), Cormery (1822, cadastre).
Le plus ancien registre paroissial date de 1563.
Coordonnées GPS de Cormery: 0°50'09"E - 47°15'57"N
Code INSEE: 37083 - Code postal: 37320 - Superficie: 607 hectares
Altitudes: de 57 à 94 mètres
Cours d'eau: l'Indre, le ruisseau des Riaux
L'abbaye bénédictine Saint-Paul a été fondée en 791 par Ithier, abbé de l'abbaye Saint-Martin de Tours. Elle fut pillée par les Normands en 853 et par les Anglais en 1354.
Elle a conservé une partie de ses bâtiments claustraux du XVe siècle. Perpendiculairement à la tour Saint-Paul et séparé d'elle par la porterie, se développe un grand logis épaulé, sur chaque façade, par des contreforts. Ce bâtiment renfermait le réfectoire, salle divisée en deux nefs de six travées, voûtée sur croisées d'ogives, moulurées de trois tores séparés par des cavets et retombant sur des colonnettes à chapiteaux garnis de crochets. Chaque travées était éclairées à l'Est et à l'Ouest par une haute et large fenêtre en tiers-point. Ces baies ont été en partie condamnées et seules les plus au Sud, de chaque côté, ont gardé le remplage tréflé de leur amortissement. La chaire du lecteur, située à l'Ouest, était contenue dans un avant-corps qui faisait saillie au milieu de la façade.
Le cloître a été en partie conservé au Nord des bâtiments claustraux. Si la charpente date du XVe siècle, les colonnes sont de la première moitié du XIIIe siècle. Le cloître primitif présentait quatre fois huit travées de 4 à 6 mètres, de 3 ou 4 arcades chacune. La galerie Sud subsiste ainsi de les travées Sud de la galerie Ouest et quelques travées de la galerie Nord.
Non loin, rue Alexis-Meunier, ces arcades sont les vestiges de la salle capitulaire (XIIIe et XVe siècles). Cette salle donne sur le cloître et son jardin intérieur.
Le clocher-porche (appelé la tour Saint-Paul) date du XIe siècle (1026-1054) et a été modifié au XVe. C'est le clocher de l'ancienne église abbatiale. Il était placée à l'Ouest, contre la façade de l'église primitive. Cette façade, ayant subsisté à l'Est du clocher, est le seul vestige de l'église carolingienne. Elle était éclairée par trois fenêtres en plein cintre qui furent condamnée lors de la construction de la tour et par deux oculus latéraux dont, seul, celui du Sud a été conservé.
Ce clocher est épaulé par des contreforts d'angle et par des contreforts médians qui divisent chaque face en deux compartiments. La base de sa face Ouest présentait une double porte. Cette de droite en arc brisé a été modifiée au XIIe siècle, celle de gauche a disparu. Au-dessus, deux petites fenêtres furent ouvertes au XIIe siècle. A l'étage intermédiaire, deux fenêtres en plein cintre sont situées sous des arcs de décharge moulurés d'un tore. Elles sont surmontées par des motifs décoratifs, imbrications et réseaux à mailles hexagonales, et d'une frise en bas-relief très mutilée. Cet ornement, appartenant à la façade du IXe siècle, a été réutilisé lors de la construction du clocher. Aux faces Nord et Sud de celui-ci, des arcades aveugles en plein cintre correspondent aux fenêtres du côté Ouest. La façade Sud est flanquée par une tourelle d'escalier.
Le rez-de-chaussée, formant porche, est couvert d'une voûte d'arêtes qui fut soutenue, au XIIe siècle, par une croisée de doubleaux. L'escalier en vis conduit au premier étage qui comporte une salle voûtée par une coupole à seize pans soutenue par une croisée de doubleaux non moulurés retombant, au centre des parois latérales, sur les chapiteaux de colonnes engagées. Les angles sont rachetés par d'autres colonnes couronnées de chapiteaux dont celui de l'angle Sud-Est est orné, sur ses deux faces libres, d'animaux cabrés et affrontés. La paroi Est est celle de l'ancienne façade carolingienne dont on voit les trois fenêtres en plein cintre condamnées et une partie de l'entablement soutenu par une ligne de billettes.
L'étage supérieur est celui du beffroi. Les fenêtres sont limitées par des colonnettes engagées dont les chapiteaux sont ornés, les uns de fins entrelacs, les autres des mêmes groupes vus à la salle inférieure. Le clocher était surmonté par une flèche de pierre qui s'est écroulée, avec le troisième étage, le 2 décembre 1891.
La nef, entourée par deux bas-côtés, datait aussi du XIe siècle. Elle a été détruite pendant la Révolution et il ne reste que quelques vestiges de la dernière travée du bas-côté Sud. Ces trois nefs aboutissaient à un transept reconstruit de 1296 au début du XIVe siècle. Des vestiges de son croisillon Nord existe encore avec les supports et les formerets. Ce croisillon était prolongé au Nord par l'aile Est du cloître dont le rez-de-chaussée était occupé par la sacristie et la salle capitulaire dont on peut voir les arcades condamnées qui la reliait à la galerie de cloître correspondante.
Le chœur, contemporain du transept, a aussi été détruit. Il devait être entouré par déambulatoire terminé par une abside semi-circulaire. Il était accompagné de chapelles dont la plus importante, reconstruit au XVe siècle, existe encore (voir plus loin).
En passant sous le porche de cette tour, à l'angle Sud-Ouest, on peut voir un culot orné d'un personnage.
La chapelle Nord, dite chapelle de la Vierge, primitivement carrée, a été agrandie entre 1490 et 1507. Elle comprend deux travées voûtées sur six nervures. La voûte de la seconde travée a sa clef timbrée aux armoiries de Jean du Puy. L'abside est à cinq pans. A sa clef de voûte, on voit la figure de saint Paul. Les nervures retombent sur les chapiteaux de colonnes engagées, ornés de feuillages et de fruits. Chaque pan de l'abside était ouvert par une haute fenêtre en tiers-point. Ces baies sont condamnées et les meneaux de leur remplage flamboyant ne sont plus visibles que dans l'amortissement. Cette chapelle était accolée au collatérale Nord du chœur de l'église abbatiale disparue.
Le logis abbatial a été construit au XVe siècle. A l'époque, il était relié à la chapelle Nord par un couloir couvert. Il est composé d'un corps de bâtiment rectangulaire et d'un pavillon carré.
Il possède deux constructions annexes: un appentis en colombage avec briques dont les montants sont sculptés (un singe, un chien, un vieillard), et une tourelle hexagonale flanquant l'édifice au Nord et contenant un escalier en vis de Saint-Gilles. Ce logis était longé au Nord par des douves que franchissaient, à cet endroit, un pont-levis.
Le logis du Prieur est de la même époque. En fait, c'était l'aumônerie du couvent. Il possède des fenêtres à croisée de pierre et sa façade Nord est flanquée par une tour octogonale d'escalier.
La tour Saint-Jean (place du Champ-de-Foire) a été édifiée en 1463 par l'abbé Pierre III Berthelot pour fortifier l'abbaye. A l'époque, elle était située à l'extrémité du bras Sud du transept de l'église abbatiale.
L'église Notre-Dame-du-Fougeray a été construite au XIIe siècle par l'abbaye. Bâtie selon un plan en forme de croix latine, elle comprend une nef, un transept et un chœur. La nef est un peu plus ancienne que le transept et le chœur.
Précédée par un porche moderne imitant un porche du XVIe siècle, la façade est percée par une porte en tiers-point (XIIIe siècle) à deux rouleaux circonscrits par une archivolte moulurée. La nef est éclairé uniquement au Sud et à l'Ouest par de hautes fenêtres en plein cintre. Elle est couverte par une voûte en berceau brisé chaînée par les entraits retroussés et les poinçons de la charpente refaite au XVe siècle. Son extrémité Est a été renforcée en 1936 par un arc extérieur en béton.
Le transept a sa croisée limitée par quatre arcades en tiers-point retombant sur les chapiteaux de colonnes engagées dans des dosserets. A l'Est, ces chapiteaux sont ornés de feuillages. Sur celui du Sud-Ouest, on voit un sonneur nanti de sa cloche, sur celui du Nord-Ouest, deux grotesques. Cette croisée est couverte par une coupole sur pendentifs, à circonférence irrégulière. Les croisillons sont voûtés par un berceau brisé comme la nef. Ils sont éclairés à l'Ouest et à leur extrémité par des fenêtres en plein cintre. Dans chacun d'entre eux s'ouvre, à l'Est, une absidiole semi-circulaire voûtée en cul-de-four et percée par une petite fenêtre en plein cintre.
Le transept est suivi par le chœur qui est composé d'une courte travée voûtée par un berceau brisé. Cette travée aboutit à une abside semi-circulaire voûtée en cul-de-four. Cette dernière est éclairée par trois fenêtres en plein cintre circonscrite par un tore. Au-dessus d'elles se développe une arcature de sept formes, dont trois correspondent aux fenêtres et quatre, aveugles, forment des niches abritant les statues des quatre Évangélistes. Ces statues datent du XIIe siècle mais les têtes ont été refaites. A l'extérieur, cette abside est épaulée par des contreforts-colonnes et sa corniche est soutenue par des modillons.
Dans l'angle rentrant formé par la nef et le croisillon Nord, une tourelle renferme un escalier à vis accédant aux combles. On parvient ainsi au clocher, élevé sur la croisée du transept, qui est soit resté inachevé, soit incomplètement refait après l'incendie des combles par les Anglais au XIVe siècle.
Cinq de ses vitraux, signés par Julien-Léopold Lobin (Tours), représentent: la Vie de la Vierge (1859), saint Joseph (📷, sans date) et l'Assomption de la Vierge avec deux anges thuriféraires (trois vitraux sans date). Lucien-Léopold Lobin est l'auteur d'une verrière figurant la Vierge à l'Enfant (Tours, 1865) et de deux vitraux ornementaux (Tours, 1858).
Cette église renferme, sur le mur Nord de la nef, une fresque (très effacée) du XIIIe siècle représentant Notre-Dame-du-Fougeray, de face, portant l'Enfant Jésus, encadrée par quatre anges dont deux portent des flambeaux et deux des encensoirs.
Une fois n'est pas coutume, voila comment j'identifie le motif d'une fresque très effacée: j'utilise le logiciel de retouches photographiques XnView.
La cuve baptismale (XIIe siècle), taillée dans un seul bloc de pierre, présente quatre têtes humaines sculptées.
Dans le chœur, deux stalles (XVe siècle, antérieures à 1476), composées chacune de trois sièges, possèdent des miséricordes sculptées en bois. Elles proviennent de l'église abbatiale Saint-Paul.
Au cimetière, on découvre une lanterne des morts (unique en Touraine) du XIIe siècle. Élevé sur une butte circulaire en pierre, ce monument est constitué par une colonne appareillée, dépourvue maintenant de son couronnement, et accompagnée par un autel en pierre. Elle mesure environ 5 mètres de haut et 1,20 mètre de diamètre.
Sur l'Indre, un moulin en ruines a conservé une de ses deux roues en bois. Le Grand-Moulin de Cormery appartenait en 1036 à l'abbaye du village (son existence est signalée dès 1030). Il a été détruit par un incendie en 1908, reconstruit en 1909, puis, de nouveau, victime d'un incendie en 1962.
Cette photo le représente avant l'incendie de 1908.
Voici ce moulin avant l'incendie de 1962.
De l'autre côté du pont enjambant l'Indre, il y a un grand lavoir du XIXe siècle (en bas de la rue de l'Abreuvoir).
Dans la rue Nationale, une maison possède un cadran solaire.
Dans cette même rue, au 46, on trouve une ancienne serrurerie (charbons et machines agricoles).
Elle arbore l'enseigne d'un maréchal-ferrant ou bouquet de saint Éloi (XIXe siècle)...
... mais aussi un médaillon avec un portrait, un nom (Olivier de Serres) et une date (1879).
Cormery possède une spécialité culinaire: les macarons.

Patrimoine disparu
- Le pont suspendu, construit en 1845, fut détruit en 1902 et remplacé par le pont de pierre actuel appelé le Pont-Neuf.

Lieux-dits: Bois-Curé, Clos-Bataille, Faubourg-de-Crotet, Faubourg-Saint-Pierre, L'Abbaye, La Biarderie, La Chardonière, La Closerie, La Maison-Brûlée, La Montée-de-la-Route, La Pente-du-Chesneau, La Petite-Bruère, La Pièce-de-la-Boutellerie, La Pièce-de-la-Closerie, La Pièce-de-la-Maison-Brûlée, La Pièce-de-la-Vallée-du Poirier, La Pièce-des-Quarts, La Pièce-des-Rosiers, La Pièce-du-Bois-Curé, La Plaine-du-Bois-de-Bau, L'Arche-des-Riaux, La Taille-Basse, La Vallée-du-Mangeroux, La Vallée-du-Pré-Clos, La Varenne, Le Castalan, Le Champ-Rigault, Le Chaumenier, Le Chesneau, Le Cimetière, Le Coteau-du-Bois-de-Bau, Le Mail, Le Mangeroux, L'Enclos-de-l'Abbaye, Le Pré-Clos, Le Pré-Long, L'Ermitage, Le Sanitas, Les Aubourgeots, Les Bas-de-Veneuil, Les Bas-Quarts, Les Devants-de-Chanteloup, Les Devants-du-Bois-Curé, Les Hauts-Quarts, Les Pince-Clos, Prairie-du-Crotet, Taille-des-Pères, Taille-Haute, Vallée-du-Poirier
Anciens lieux-dits: Coteau-de-la-Gargouillère, Faubourg-de-Truyes, L'Abreuvoir, L'Aiche-des-Riaux, La Pièce-du-Chaumenier, La Rue-de-Saint-Branchs, Le Jauna, Les Ouches-de-Crotet, Les Riaux, Les Rocher-de-la-Pinone, Les Rues, Monte-à-Peine, Moulins-de-Cormery, Tailles-Baléchoux
Blason de Cormery

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