Nouâtre

Nouâtre (Wikipedia) est une commune du Sud de la Touraine. Ses habitants sont appelés les Nouâtrais, les Nouâtraises.
Le village a porté les noms de: Nogastrum castrum (925), Nocastro (vers 953, cartulaire de l'abbaye Saint-Cyprien), Nugis castro (986, livre des serfs de Marmoutier), Nucastri (vers 1045, cartulaire de Noyers), Nugastro (vers 1065, cartulaire de Noyers), Noviastrum (vers 1074, cartulaire de Noyers), castrum Nugastrum (vers 1081, cartulaire de Noyers), Noiastro (XIe siècle, cartulaire vendômois de Marmoutier), Noatre (1290, pouillé de Tours), Noastre (XIIIe siècle, cartulaire de l'archevêché de Tours), Nouâtre (XVIIIe siècle, carte de Cassini). Par ordonnance royale du 8 avril 1832, Noyers fut rattaché à Nouâtre.
Cette seigneurie, relevant du château de Chinon, appartint aux familles de Sainte-Maure, de Craon, de La Rochefoucauld, d'Estouville, du Fou, de Rohan. Au XVIe siècle, elle fut réunie au comté, puis au duché de Montbazon.
Coordonnées GPS de Nouâtre: 0°33'00"E - 47°03'01"N
Code INSEE: 37174 - Code postal: 37800 - Superficie: 965 hectares
Altitudes: de 32 à 49 mètres
Cours d'eau: la Vienne, Le Réveillon (ou le Biez), le ruisseau du Passoir
Le village se trouve sur la rive droite de la Vienne.
L'église Saint-Léger a été construite en 1482-1483 par Jean du Fou dans le style gothique flamboyant. Sa façade est percée par une porte surmontée d'une accolade amortie par un fleuron et par une grande fenêtre en tiers-point. La nef unique comprend trois travées voûtées sur croisées d'ogives à moulures prismatiques dont les clefs portaient des armoiries désormais effacées. Sur les murs de cette nef se trouve une litre seigneuriale dont les armoiries ont été mutilées.
Continuant la nef, le chœur, surélevé par rapport à elle, est composé de deux travées voûtées sur ogives et terminé par une abside à cinq pans. Ce chœur est accompagné par deux chapelles latérales communiquant avec lui par deux arcades retombant sur une colonnette médiane. Chacune de ces chapelles est couverte par une voûte soutenue par trois liernes transversales alternantes et six tiercerons. Cette église remplace un édifice dédié à saint Révérend qui avait été fondé en 943 par l'abbé Aymon.
Cette église renferme un retable sculpté en albâtre peint et en bois du XVe siècle qui est appelé La Judée. Il représente les scènes de la Passion du Christ, de gauche à droite: l'Arrestation, la Flagellation, la Crucifixion, la Mise au tombeau et la Résurrection. Les deux panneaux latéraux sont consacrés à sainte Barbe (à droite) et à saint Jacques le Majeur (à gauche). Quarante-trois personnages y figurent. Les visages des bourreaux du Christ sont peints en noir.
Sur les murs de la nef, des fresques furent peintes à la fin du XVe siècle ou au début du XVIe. En douze tableaux, elles retracent la vie de saint Révérend au Xe siècle depuis sa naissance à Bayeux jusqu'à sa mort supposée à Nouâtre. Chaque tableau est accompagné de légendes explicatives. Les armoiries de la famille des Aubuis indiquent que l'un de ses membres fut le donateur de ces peintures murales.
Cette verrière, réalisée par Julien-Léopold Lobin (Tours, 1863), figure la Vie de la Vierge: l'Assomption et le Couronnement, surmontés par le Sacré-Cœur de Jésus et le Saint-Cœur de Marie. Elle réemploie dans le tympan de la baie un fragment de vitrail du début du XVIe siècle réalisé en grisaille et jaune d'argent, représentant un miracle de saint Nicolas (les enfant sortis du saloir). Deux vitraux, réalisés par Julien Fournier et Amand Clément (Tours, 1879), figurent: l'Apparition du Sacré-Cœur de Jésus à sainte Marguerite-Marie Alacoque et la Sainte Famille à Nazareth, l'Apparition de la Vierge avec saint Joseph. Lucien-Léopold Lobin (Tours, 1868) est l'auteur d'un vitrail: la Dormition de la Vierge. Joseph-Prosper Florence (Tours, 1897) a créé deux verrières: saint Léger, sainte Clotilde et au tympan saint Charles Borromée; sainte Jeanne de Chantal, saint François de Sales et au tympan saint Martin de Tours.
A Noyers, l'église Saint-Jean-Baptiste, bâtie au XIIe siècle (nef de quatre travées), a été modifiée au XVIIIe (charpente avec lambris de la nef, chevet plat et façade Ouest). La nef est éclairée, de chaque côté, par quatre petites fenêtres en plein cintre accompagnées, à l'intérieur, par deux colonnettes engagées dont les chapiteaux sont ornés de feuillages, d'entrelacs ou d'animaux fantastiques. Cette nef était jadis voûtée comme en témoignent les colonnes engagées dans ses murs, colonnes qui ont perdu leurs chapiteaux. Le grand arc en tiers-point, visible au chevet de l'église, devait relié la nef à un chœur terminé par une abside en cul-de-four. Le chœur et l'abside furent remplacés, au XVIIIe siècle, par un mur plat qui condamne cette arcade. Le clocher-mur à deux baies constitue l'amortissement du mur de façade.
Le baptistère (XIIe siècle) est composé d'une cuve en tronc de pyramide renversé et d'une piscine de même forme montée sur une colonnette.
Fixé sur un mur de la nef, ce fragment de pavement en terre cuite émaillée (XIIIe et XIVe siècles) provient de la salle capitulaire de l'abbaye de Noyers, détruite après la Révolution.
Voici ce pavement en 1962, avant son installation dans l'église.
Les fenêtres de cette église sont dotées de verrières à losanges, sauf la baie axiale qui comporte un vitrail de Julien-Léopold Lobin (Tours, 1864) représentant saint Jean-Baptiste.
Parmi les graffiti ornant les murs extérieurs de ce monument, celui-ci (du XIIe ou du XIIIe siècle) représente un cavalier avec heaume et lance. Il a été inscrit aux monuments historiques, au titre d'objet, en 1975.
De l'abbaye bénédictine de Noyers fondée au début du XIe siècle par le chevalier Hubert, il ne reste qu'un bâtiment conventuel (1760), la maison de l'abbé (photo), un porche (XVIIIe siècle) et les vestiges de la salle capitulaire romane.
La porte monumentale du monastère, située au Nord-Ouest de l'enclos, est en plein cintre. Elle est accompagnée, à gauche, par une poterne et son arc est orné d'un écusson timbré des armes de France. Elle s'ouvre entre deux pavillons à comble mansardé servant de conciergerie à l'abbaye. Un grand corps de logis, bâti en 1760, comprend un rez-de-chaussée, un étage et un comble mansardé. Cette abbaye a été supprimée en 1791.
La construction de l'église abbatiale fut terminée en 1032. Elle était fortifiée comme celle de Candes (avec tourelles, contreforts et chemin de ronde muni de créneaux). La nef avait été remaniée au XIIe siècle et couverte de voûtes. Au XIIIe siècle, un clocher avait remplacé le narthex.
Cette abbaye a été représentée dans le Monasticon Gallicanum (XVIIe siècle).
A Noyers, on peut aussi observer plusieurs maisons des XIIIe (📷 du bas, 23 rue Pierre-Cantault), XVe (📷 du haut, 19 rue Pierre-Cantault) et XVIe siècles.
Près de la Vienne, se trouvent les ruines d'un château bâti au XIe siècle par Foulque III Nerra puis reconstruit en grande partie en 1464 par Jean du Fou. Il avait remplacé une forteresse de 925. De ce château, il ne reste que des ruines, les bases des murs d'enceinte et deux tours mutilées. Une motte féodale dépendait de cette forteresse.
Le manoir privé de Talvois a été construit en 1640. Cet édifice a remplacé un logis seigneurial du XVe siècle qui était fortifié et entouré de douves. Sa façade Est présente une porte, diminuée de hauteur par une surélévation du sol, encadrée par deux pilastres doriques soutenant une corniche et un fronton courbe. Un carré saillant occupe la partie centrale du tympan, orné d'une grande palmette au centre et de deux petites aux angles supérieurs. Au premier étage s'ouvrent deux grande fenêtres avec entablement en saillie, surmontées chacune par une lucarne à ailerons et fronton triangulaire. Au centre, la baie est plus étroite et la lucarne circulaire.
Une entrée voûtée conduit au grand escalier à deux volées droites inégales. Si les marches sont en bois, la rampe est en pierre et porte une grosse sphère à chaque extrémité. La salle basse, au plafond soutenu par une poutre médiane, est chauffée par une grande cheminée avec une corniche au plafond. Celle du premier étage présente un trumeau divisé en deux parties inégales, encadrées par une double bande rectangulaire. Quelques boiseries d'époque sont restées en place.
Le manoir de La Richardière, datant du milieu du XIVe siècle, a été reconstruit au XVIIIe et remanié au XIXe.
En face de la mairie, sur le pignon d'un logis privé, les 35 boulins d'un pigeonnier mural ont été bouchés.
La ferme de La Rivaudière a conservé son pigeonnier carré.
En face de l'église Saint-Léger, ce chêne est l'un des derniers arbres de la Liberté conservés en Touraine. Son tronc a une circonférence de 3,55 mètres et le chêne mesure 25 mètres de haut.
La plaque vissée dans son tronc annonce qu'il a été planté le 14 juillet 1790. En fait, sa plantation a eu lieu en 1848.
On remarquera aussi, près de l'église, une ancienne publicité murale peinte pour la marque de vêtements Le Mont-Saint-Michel (bleus de travail et Blue-jeans).

Patrimoine disparu
  • Près de la fontaine Saint-Révérend, un petit oratoire, construit au XVIIe siècle par le marquis d'Argenson, a été détruit en 1793.
  • Le lavoir communal, situé près du petit pont de la route de Marcilly, sur le ruisseau du Réveillon, a disparu en 1982.

Lieux-dits: Bois-aux-Moines, Chenevelles, Fosse-d'Ansert, La Cossonnière, La Ferrandière, La Fontaine-Blanche, La Fontaine-Saint-Jean, La Grenouillère, La Grippe, La Maison-Blanche, La Quintaine, La Richardière, La Rivaudière, La Sacristie, Le Gros-Chillou, Le Mont-Jacques, Le Moulin-du-Temple, Le Port-de-Nouâtre, Le Puits-d'Ormeau, Les Arrentements, Les Cristallières, Les Grelets, Les Maisons-Rouges, Les Plissons, Les Varennes, Noyers, Saint-Révérend, Taille-de-la-Croix-Boucault, Taille-de-la-Croix-d'Argenson, Talvois
Anciens lieux-dits: La Croix-de-Pierre, Le Puits-Dormeau, Les Grands-Essarts, Les Lisarts, Moulin-de-Chenevelles, Moulin-de-Nouâtre
Communes voisines: La Celle-St-Avant, Maillé, Marcilly-sur-Vienne, Ports-sur-Vienne, Pouzay
Blason de Nouâtre

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