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L'Ile-Bouchard

L'Île-Bouchard (Wikipedia) est une ville de la vallée de la Vienne, dans le Sud de la Touraine. Ses habitants sont appelés les Bouchardais, les Bouchardaises.
Elle a porté les noms de: Insula Buchardi (1182, cartulaire de l'archevêché de Tours), Insulam (1184, cartulaire de Noyers), Insula Bucardi (1258), Ile-Bochard (1412), L'Isle Bouchart (1535, Rabelais, Gargantua), L'Isle Bouchard (XVIIIe siècle, carte de Cassini), L'Unité-de-l'Île-Bouchard (1793), L'Île-Bouchard (ordonnance royale du 8 février 1832).
L'Île-Bouchard, d'abord simple châtellenie, commença à porter le titre de baronnie au milieu du XIIIe siècle. Ce fut la baronnie des de Bouchard puis des de La Trémoille. En 1629, le cardinal de Richelieu acheta L'Île-Bouchard pour la réunir à son duché-pairie. En 1832, L'Île-Bouchard fut créée par la réunion de deux communes: Saint-Gilles-de-L'Île-Bouchard et Saint-Maurice-de-L'Île-Bouchard.
Les registres paroissiaux remontent à 1579 pour Saint-Gilles, à 1614 pour Saint-Maurice et à 1635 pour Saint-Léonard.
Coordonnées GPS de L'Île-Bouchard: 0°25'21"E - 47°07'00"N
Code INSEE: 37119 - Code postal: 37220 - Superficie: 348 hectares
Altitudes: de 33 à 65 mètres
Cours d'eau: la Vienne, la Manse
De l'église romane du prieuré-cure de Saint-Léonard (rue de la Vallée-aux-Nains), il ne reste que le chœur et le déambulatoire. Sa construction avait débuté en 1067. Ce prieuré dépendait de l'abbaye de Bourg-Dieu-en-Berry. Il fut érigé en paroisse au milieu du XIIIe siècle. Le 12 août 1792, la dernière messe se déroula dans cette église. Le 13 mars 1793, le prieuré fut vendu pour 635 livres comme bien national. Transformé en grange à fourrage, il a été racheté par l’État en 1913.
Le chœur est limité par cinq arcades retombant sur de grosses colonnes, cantonnées par deux colonnettes supportant des arcs plus petits montés secondairement par mesure de consolidation. Les chapiteaux de ces piliers sont remarquables par leurs sculptures (voir ci-dessous). Au-dessus des arcades, un bandeau orné de rinceaux supporte une arcature sur des colonnettes aux chapiteaux décorés de feuillages. Latéralement, s'ouvre le déambulatoire à partir duquel rayonnaient trois absidioles. Celle du chevet a disparu. L'absidiole Nord présente une arcature reposant sur des colonnettes groupées par trois. Celle du Sud, plus simple dans sa décoration, possède trois petites fenêtres en tiers-point ouvertes sous des arcs retombant sur des colonnettes.
Elle possède des chapiteaux sculptés représentant des scènes de la vie du Christ qui seraient des œuvres du sculpteur roman Dionis (Denys). Ces sculptures représentent, entre autres, l'Annonciation et la Visitation, l'entrée du Christ à Jérusalem,...
Mais aussi des animaux fantastiques.
Un timbre, édité par La Poste en 2010, représente ce dernier chapiteau sculpté.
L'église Saint-Gilles a été construite de 1067 à 1069 par Bouchard III. Les murs Nord et Ouest du collatéral seraient ceux de cette église primitive. La nef principale et le transept sont du XIIe siècle. Le chœur a été reconstruit vers 1450 et réparé en 1620. Une restauration a modifié la nef et le collatéral vers 1880. Elle a condamné les quatre fenêtres en plein cintre et la porte du mur Nord du collatéral. Cette porte a gardé la décoration de ses voussures par des tores, des chevrons, des dents d'engrenage et des fleurs-hélices.
La façade Ouest comprend le mur pignon de l'église primitive, ajouré seulement par une fenêtre en plein cintre, et la façade de la nef majeure. Sa porte en plein cintre possède trois voussures ornées de roses, de pommes de pin et de palmettes. Au-dessus, se trouvent un larmier échiqueté et, plus haut, une fenêtre en plein cintre à deux rouleaux dont le second repose sur deux colonnettes.
La nef principale a reçu, vers 1880, une voûte de brique. En même temps, une série d'arcades en plein cintre fut montée pour la relier au collatéral, voûté aussi de brique et divisé par des cloisons pour former des chapelles. Cette restauration a respecté les fenêtres en plein cintre, circonscrites par une archivolte ornée de billettes ou de damiers, ajourant le mur Sud.
La croisée du transept est couverte par une coupole sur trompe et les croisillons sont voûtés de berceaux en plein cintre. Le croisillon Nord se termine par une chapelle construite au XVe siècle à la demande de Jean des Roches dont les armoiries ornent la clef de voûte. Le croisillon Sud est éclairé par une fenêtre de la même époque.
Un chœur à chevet plat ajouré par une grande fenêtre à remplage flamboyant ainsi que deux chapelles collatérales, de deux travées comme lui, ont remplacé, vers 1450, le chœur du XIIe siècle. Les deux fenêtres de la chapelle Sud portent, à leur partie supérieure, des vitraux du XVIe siècle.
Le clocher carré, avec deux baies sur chaque face, surmonte la croisée du transept. Extérieurement, sur le côté Sud de la nef, on remarque la décoration des fenêtres et celle de la corniche, ornée d'un damier et soutenue par une ligne de modillons.
Le maître-verrier Lucien-Léopold Lobin (Tours) a réalisé trois vitraux: saint Jean-Baptiste (1873), saint Victor (1873), saint-Gilles et le roi Vamba (1892). Joseph-Prosper Florence (Tours) a signé une verrière: La Mort de saint Joseph (1901, 📷). Lux Fournier (Tours) est l'auteur d'un vitrail: l'Apparition de la Vierge à sainte Bernadette (1900). Les trois verrières Sud du chœur comportent des fragments de vitraux du XVIe siècle qui furent d'abord restaurés par Lux Fournier en 1912, puis par Max Ingrand en 1953. Ce dernier a aussi créé des panneaux d'accompagnement pour les lancettes de ces mêmes baies. En 1953, Max Ingrand a réalisé dix verrières ornementales.
Cette église renferme des statues de la Vierge Marie et l'ange Gabriel. Elles sont situées à l'endroit où, du lundi 8 décembre 1947 au dimanche 14 décembre 1947, la Vierge et l'ange sont apparus à plusieurs reprises à quatre petites filles: Jacqueline Aubry (12 ans), Jeanne Aubry (7 ans), Nicole Robin (10 ans) et Laura Croizon (8 ans).
L'église Saint-Maurice a été bâtie aux XIVe (chœur) et XVe siècles (nef, collatéraux, clocher et porte).
Le clocher hexagonal, de 1480, flanque, au Nord, la façade Ouest de l'église. Chacun de ses angles est buté par un contrefort dominé par un pinacle relié par un arc-boutant, à courbe et contre-courbe, à l'arête correspondante de la flèche. Au second étage, sur chaque face, s'ouvre une fenêtre en tiers-point surmontée par une accolade. Au Sud, le clocher est flanqué par une tourelle d'escalier. La flèche a ses arêtes ornées de crochets.
Du côté Nord, on entre dans l'église par une porte du XVe siècle surmontée par un tympan transparent à remplage flamboyant. La nef principale est accompagnée par deux collatéraux à trois travées comme elle. Les intrados des arcades qui les relient ont été ornés de rosaces au XVIe siècle. Le chœur, flanqué par deux petits collatéraux, est terminé par un chevet plat percé par une fenêtre du XIVe siècle.
Un de ses vitraux a été réalisé par Julien Fournier et Amand Clément (Tours, 1875): le Christ adolescent entouré par la Vierge et saint Joseph. Lucien-Léopold Lobin a signé trois verrières: sainte Thérèse d'Avila et sainte Marguerite (1876), saint Candide, saint Exupère, saint Maurice et saint Victor (1878) et la rencontre du Christ avec sainte Véronique lors de la montée au Calvaire (1886). Joseph-Prosper Florence (Tours, 1899) est l'auteur d'un vitrail figurant sainte Marguerite d'Antioche et le dragon vaincu (📷). Enfin, une verrière sans date est signée Joseph Vantillard (Paris) représente saint Ferdinand doté des insignes royaux.
Le chœur contient un siège de célébrant en bois (une cathèdre), œuvre du sculpteur Victor Aimone (fin du XIXe siècle).
L'ancien couvent des Cordeliers (rue des Cordeliers) a été fondé en 1634 près d'une église du XIIe siècle. Avant la Révolution, il portait aussi le nom de prieuré Saint-Ambroise.
De l'église, ne subsistent que le transept, le chœur et l'abside. La croisée du transept est limitée par quatre arcades en arc brisé et était couverte par une coupole sur pendentifs dont la calotte a été détruite. Les croisillons sont voûtés par un berceau en plein cintre. Le croisillon Sud a conservé son absidiole semi-circulaire voûtée en cul-de-four. Au XVIIe siècle, le croisillon Nord a été noyé dans un bâtiment conventuel qui le prolonge.
Le chœur d'une travée droite voûtée par un berceau en plein cintre, est suivi par l'abside semi-circulaire, voûtée en cul-de-four, épaulée par des contreforts-colonnes. Le chœur est éclairé par trois fenêtres en plein cintre dont celle du Nord-Est a été condamnée par la construction du XVIIe siècle.
Ce bâtiment conventuel présente, au rez-de-chaussée de la façade Ouest, cinq arcades en plein cintre éclairant désormais les appartements qui ont remplacé la salle capitulaire. On y observe un bas-relief représentant des sirènes et des poissons.
Le couvent des Ursulines (rue Pasteur) date du XVIIIe siècle. Les religieuses de cet ordre s'établirent à L'Île-Bouchard en 1644. Ce couvent fut supprimé par l'archevêque de Tours le 2 mai 1781. Il a été, ensuite, transformé en gendarmerie (1825), en hôpital pour indigents (1862) et, enfin, en habitation à loyer modéré (HLM).
Près de ce couvent, on trouve la chapelle funéraire (vers 1850) de la famille Hersant de la Rougierie et une grotte artificielle représentant celle de Lourdes.
Le manoir privé de La Grange a été édifié aux XVIe et XVIIe siècles, puis modifié en 1776. C'est une construction aux murs de moellons enduits, terminés par une corniche de petits modillons sur laquelle reposent deux toits, formant pavillon à quatre versants, mais dont les lignes de faîte sont perpendiculaires. Le moins important abrite la cage d'un escalier à vis de pierre. La porte d'entrée est en plein cintre avec clef en léger relief. Sur une autre ouverture à linteau droit, on lit la date de 1690. Tous les percements ont été remaniés à plusieurs reprises. La façade Ouest présente une fenêtre qui a été diminuée de moitié. Celle qui la surmonte a gardé son encadrement primitif. Elle était jadis à meneaux car l'emplacement de la traverse est visible sur les jambages.
Le comble le plus vaste est éclairé par deux lucarnes à large fronton triangulaire sur une petite baie en plein cintre. Elles ont dû remplacer des lucarnes plus étroites comme le montre la disposition des chevrons de la charpente. Celle-ci, dont le double faîtage est réuni par une grande croix de saint André, supporté la toiture d'ardoises du grenier carrelé.
Au Nord est adossé un petit bâtiment d'un seul rez-de-chaussée, en contrebas de quatre marches. Il renferme une cheminée intéressante. Son haut linteau, dont la corniche moulurée est au niveau du plafond, repose sur deux jambages cannelés formant consoles. Une autre, à hotte droite, est restée intacte à l'étage derrière la cage d'escalier.
La grange est appuyée au mur Sud. Les dates de 1770 et 1776 ont été gravées sur des pierres de la façade Est dont l'une des fenêtres, aussi diminuée de largeur, montre l'emplacement de la traverse d'une croisée de pierre.
Le château de Marigny a été bâti au XVIIIe siècle et remanié au XIXe.
Situé en face de l'église Saint-Maurice, ce manoir privé date de 1658. Il a servi de presbytère jusqu'en 1915.
Dans la rue d'Alger, ce pigeonnier-porche muré possède un toit à lanternon à deux niveaux octogonaux en ardoises. Les angles extérieurs, situés entre le larmier et la corniche, ont été recouverts d'ardoise pour empêcher les nuisibles de grimper.
Un autre pigeonnier carré est visible dans le rue de la Garnauderie.
Il existe de nombreuses maisons anciennes à l'Île-Bouchard dont celle-ci, rue Gambetta.
Cette autre maison (31 rue de la Liberté) a été construite au début du XVIe siècle mais a été fortement remaniée au niveau de ses fenêtres au XIXe siècle.
Toujours dans la rue de la Liberté, au 39, cette autre maison date aussi du XVIe siècle.
Au 57 rue de la Liberté, cette maison à pans de bois a été construite au cours de la seconde moitié du XVe siècle ou au début du XVIe, puis remaniée au XVIIIe. Le colombage a longtemps été dissimulé sous un enduit retiré lors d'une restauration du logis.
Non loin, rue Gambetta, une autre maison à colombage (XVIe siècle) présente une rare fenêtre à croisée de bois.
Le moulin à eau Saint-Gilles est situé sur la Manse, affluent de la Vienne, près de l'église Saint-Gilles. Le moulin d'origine est cité dans le cartulaire de l'abbaye de Noyers en 1070. En 1879, il est décrit comme un moulin à trèfle et à tan ainsi que scierie. En 1939, il redevenait une minoterie produisant des farines jusque vers les années 1960 où il cessa son activité. Enfin, en 1993, il devint un logis privé.
Le dolmen du Pavé-de-Saint-Lazare, de type angevin, est composé de sept blocs en pierre rouge. Les deux tables mesurent 6,50 mètres sur 5 et 5 mètres sur 3,20. Il s'agissait, certainement, d'une sépulture collective.
Dans la rue Lafayette, dans un mur, on remarque ce petit bénitier du Moyen Âge. Utilisé comme pierre de réemploi, il pourrait provenir d'un Hôtel-Dieu qui se trouvait de l'autre côté de la rue et dont les vestiges de la chapelle existaient encore il y a quelques années.
Ouvert depuis 1984 dans l'ancienne gare de L'Île-Bouchard, le musée du Bouchardais (arts et traditions populaires) permet de découvrir: des coiffes tourangelles, des outils d'artisans (photo: outils de tonnelier), de l'outillage agricole, des photographies anciennes, ...

A voir
  • Les moulins sur la Manse: Girault, Saussay et Fausset.
Patrimoine disparu
- Le château de l'Isle, ancien baronnial, avait été construit à la fin du IXe siècle par Bouchard de l'Isle. Il fut renforcé au cours du XIIe puis restauré au début du XVIe (restauration terminée en 1522). Il fut endommagé lors des guerres de religion (en 1562) puis démantelé après le 18 décembre 1629. Au XVIIIe siècle, il commença à s'écrouler et servit alors de carrière. Les 12 et 13 juillet 1792, une très importante crue de la Vienne recouvrit les ruines. La collégiale Saint-Pierre a aussi disparu et cette paroisse fut supprimée en 1465. La gravure, œuvre de Johan Peeters, montre le château et la collégiale depuis le faubourg Saint-Maurice.
- Les anciennes halles de la ville furent construites en 1831 puis détruites en 1925 après qu'une tornade eut endommagé la toiture.

Lieux-dits: Île-Macchabée, La Folie, La Fougetterie, La Gare, La Grange, La Marottière-Pallu, La Petite-Grange, L'Arche-du-Gros-Pavé, La Sablonnière, La Tannière, La Treille, Le Cheval-Blanc, Le Clos-Bourgeois, Le Dolmen, Le Meslier, Le Moulin-de-Saussaye, Le Moulin-Girault, Le Prieuré-de-Saint-Nicolas, Les Cordeliers, Les Girouettes, Les Joncs, Les Presles, Les Quatre-Vents, L'Île, L'Oisillière, Marigny, Montet, Saint-Gilles, Saint-Lazare, Saint-Maurice, Villeaudron
    Communes voisines: Brizay, Crouzilles, Panzoult, Tavant, Theneuil
    Blason de L'Île-Bouchard

    4 commentaires:

    1. Bonjour, votre site est très réussi, mais il comporte une erreur au niveau de la commune de l'Ile Bouchard. En effet, le château du Temple ne se situe pas à l'Ile Bouchard, mais sur la commune de Theneuil.

      Continuez ainsi pour notre plus grand plaisir dans la découverte de la Touraine.

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      1. Facile de se tromper puisque l entrée du parc du château avec son pont levis se fait à partir de saint Maurice... Qui jouxte la commune de theneuil..
        D ailleurs les bouchardais eux mêmes le nomment château de l ile bouchard... Jamais château de theneuil

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    2. Bonjour, Il y a une petite erreur au niveau de l'appellation du moulin de fausset. La gravure du moulin, n'est pas celui de Fausset, mais celui situé derrière l'église . Le moulin de Fausset est situé plus en aval, le dernier sur la Manse.

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