La Roche-Clermault

La Roche-Clermault (Wikipedia) est une commune de l'Ouest de la Touraine. Ses habitants sont appelés les Clérimaldiens, les Clérimaldiennes.
Le village a porté les noms de: Rupem Claremalli (vers 1082, cartulaire de l'abbaye de Noyers), Rupe Clare-Mauris (vers 1093, cartulaire de Noyers), Clerimalis (vers 1114, cartulaire de Noyers), Rupis Clerismaldi (vers 1122, cartulaire de Noyers), Rocha Clarenbaldi (1290, pouillé de Tours), Ruppe Clermaudi (XIIIe siècle, cartulaire de l'archevêché de Tours), la Roche Clermau (1343, cartulaire de l'archevêché de Tours), Roche-Cleremeau (1515, charte de Saint-Martin de Tours), La Roche Clermauld (1535, Rabelais, Gargantua), La Roche Clermault (XVIIIe siècle, carte de Cassini).
La châtellenie, relevant de l"archevêché de Tours, fut la possession des de Marmande, des de Sancerre, des de Bueil puis de Jeanne, fille naturelle de Louis XI.
Le plus ancien registre paroissial date de 1694.
Coordonnées GPS de La Roche-Clermault: 0°12'43"E - 47°08'14"N
Code INSEE: 37202 - Code postal: 37500 - Superficie: 1803 hectares
Altitudes: de 30 à 112 mètres
Cours d'eau: le Négron
L'église Saint-Martin, construite au XIIe siècle (nef et transept), a été modifiée au XIIIe (chœur, abside et clocher). Elle a été restaurée et agrandie au XVe siècle (étage du clocher). La nef, sans fenêtres, est couverte en charpente avec bardeaux refaits. Elle aboutit au transept, voûté au XIIIe siècle, dont il ne reste que la croisée et le croisillon Nord. Le croisillon Sud a fait place au clocher. Le croisillon Nord est accompagné par une absidiole semi-circulaire. Il en était de même pour celui du Sud car, saillant sur le parement du chœur, l'arrachement du mur circulaire de l'absidiole détruite a été conservé. Au XIIIe siècle, le chœur primitif fut remplacé par une travée rectangulaire suivie d'une abside à trois pans. Cette travée droite ainsi que le carré et le croisillon Nord du transept furent couverts de voûtes angevines sur ogives moulurées d'un gros tore. L'abside est voûtée sur quatre branches d'ogives et chacun de ses trois pans est ajouré par une fenêtre en lancette. Chaque face de l'étage du clocher est percée par une seule baie en arc brisé, moulurée de gorges, dont le clavage est circonscrit par une archivolte retombant sur deux culs-de-lampe. Au-dessus, la corniche est ornée d'une ligne de rinceaux. La flèche octogonale du clocher, aux arêtes moulurées d'un tore, a été refaite. Elle est accompagnée par quatre clochetons d'angle mutilés et par quatre lucarnes.
Le porche-galerie charpenté (ou caquetoire) longe les murs Nord et Ouest de la nef. De la galerie latérale, part un escalier de pierre qui monte à la tribune.
Dans ce caquetoire, une cuve baptismale gallo-romaine, en grès jaunâtre, est exposée. Elle est soutenue par un socle octogonal et est taillée à la manière d'une pyramide tronquée.
L'église renferme un Christ en bois du XVIe siècle.
Les cinq vitraux du chœur, dont quatre grisailles ornementales, sont des œuvres de Julien-Léopold Lobin (Tours, 1862). La verrière axiale (photo) représente trois scènes de la vie de saint Martin: la Charité, la Messe miraculeuse, l'Apparition du Christ ainsi que la Crucifixion. Les autres fenêtres de l'église sont dotées de simples verrières à losanges à l'exception de la baie axiale de la chapelle Nord dont le vitrail, réalisé Pierre-Eugène Guérithault (Poitiers), a pour sujet la Vierge.
Situé près de l'église, le monument aux morts a été réalisé par le sculpteur Étienne Camus.
Le château privé de La Bonnellière a été édifié à la fin du XVIe siècle. On accède à sa cour par une porte charretière en plein cintre, ornée de pilastres doriques et d'un fronton triangulaire, et par un guichet pour piétons. L'angle Sud-Est de l'enceinte est protégé par une tour en moellons, couverte par une toiture en poivrière. Le corps principal de logis est prolongé à l'Ouest par une petite aile en légère saillie et à l'Est par une tour cylindrique, aux assises inférieures en pierres de taille et couverte en bulbe terminé par un lanternon. A la base de la toiture court une corniche à gros modillons, interrompue au-dessus des fenêtres ce qui pourrait indiquer la place de lucarnes disparues. Tous les percements semblent avoir été remaniés.
Sa chapelle de la fin du XVIIIe siècle est située à l'Est de la cour. Sa porte est encadrée par deux pilastres doriques cannelés soutenant un entablement surmonté par un fronton triangulaire portant au sommet une croix. Sur le socle de celle-ci on lit une date: 1791. De part et d'autre existait une fenêtre. L'une d'elles a été ouverte à sa partie inférieure et transformée en porte. Le bâtiment de servitudes adjacent, construit en moellons, serait plus ancien si l'on en croit la date gravée sur un linteau: 1745.
A l'angle Sud-Ouest de la cour, se trouve un pigeonnier circulaire du XVIIe siècle dont la toiture en poivrière est percée par trois lucarnes et est surmontée d'un lanternon aux facettes ajourées couvert d'un dôme. Ce toit repose sur une corniche à moulures en doucine, formant double courbe, convexe en bas, concave en haut. Il a gardé ses boulins, son échelle et son arbre tournant.
Le manoir privé de La Raisonnière date du XVIe siècle. On accède à la cour par un portail moderne mais ses deux piliers sont d'origine ainsi que la porte piétonne à linteau de bois. Le logis est prolongé à l'Est par des constructions plus récentes et moins hautes. La façade est flanquée par une tourelle polygonale entièrement bâtie en pierres de taille. Cette tour est éclairée par des petites fenêtres rectangulaires et renferme un escalier à vis dont les marches sont recouvertes de bois jusqu'au premier étage. La partie supérieure de cette tourelle servait de pigeonnier et a gardé plusieurs rangées de boulins intacts. La porte d'entrée en anse de panier est surmontée par un fronton triangulaire. Cette porte est protégée par une petite meurtrière circulaire pour armes à feu. Au rez-de-chaussée, une salle communique par quelques marches avec plusieurs pièces creusées dans le rocher dont les plafonds sont soutenus, en certains endroits, par des doubleaux en maçonnerie. Ce souterrain débouche dans les dépendances à l'Est de la tourelle. Au premier étage, une fenêtre a conservé une baie à deux panneaux séparés par un meneau, avec appui saillant et encadrement mouluré. A l'intérieur, deux cheminées à hotte peu saillante semblent dater du XVIIe siècle.
Sur sa tourelle d'escalier, un cadran solaire a été gravé.
Le château privé de Chargé (XVIe siècle) est composé par un ensemble de bâtiments de diverses époques s'agençant autour d'une cour fermée présentant deux accès. A l'Est, un portail, entre de hauts piliers rectangulaires, est accompagné de part et d'autre par une porte piétonne. En bord de route, l'entrée principale passe sous un arc en plein cintre d'une seule voussure se prolongeant sur les piédroits. Le mur de la maison lui faisant suite est percé par de nombreux oculus et épaulé, en son centre, par un contrefort amorti en glacis à multiples ressauts. Cette maison a été bâti en 1812, date inscrite au-dessus de la porte et sur la clef de la lucarne éclairant le comble. Celui-ci dissimule la corniche du corps de logis principal placé perpendiculairement. La salle basse a conservé son aspect ancien avec ses deux poutres maîtresses, son évier de pierre et son potager à six foyers.
Chargé devait être, jadis, entouré par une enceinte fortifiée renforcée par des tours cylindriques construites en moellons dont trois subsistent. L'une protégeait le flanc Nord-Est grâce à ses nombreuses meurtrières pour armes à feu. Sa poivrière repose sur une corniche à gros modillons. Celle du Sud-Est est encastrée entre un hangar et des écuries dont le toit recouvre son sommet arasé. A l'Ouest, la plus importante, ayant perdu sa toiture d'origine, accompagnée par une tourelle basse avec coupole de pierre, flanque l'un des angles du logis qui a subi, au XVIIe siècle, un important remaniement. Sur la cour, sa façade est accostée par une tour polygonale avec chaînages d'angle en pierres de taille, placée asymétriquement et qui semble rapportée. La partie supérieure de cette tour servait de pigeonnier. Une frise d'anneaux entrelacés orne le linteau de la porte à encadrement mouluré et entablement en saillie. L'escalier, au centre du logis, est à une volée droite d'une dizaine de marches constituées chacune par une poutre. La rampe est une simple barre de fer sur cinq supports verticaux. L'une des chambres du premier étage a gardé, adossée au pignon Nord, une cheminée du XVIIe siècle avec linteau et jambages rectilignes, hotte droite en léger retrait à sa base formant une mince tablette et ample corniche au plafond. Dans l'embrasure de la fenêtre Ouest, on peut voir de nombreux graffiti dans un encadré. Dans cette pièce, une porte donne accès à une annexe moins élevée et d'une époque postérieure. Les entraits de la charpente repose directement sur le sol carrelé du grenier. La toiture est percée sur chaque face par trois lucarnes de pierre à fronton triangulaire et piédroits en bossage sur la cour, à simple baie circulaire sur le jardin. Celui-ci n'est de plain-pied avec le logis que dans la partie Ouest. L'autre en est séparée par un fossé, vestige possible de douves, dans le talus duquel sont aménagées plusieurs caves: la première voûtée en pierres de tailles est datée de 1788, la seconde aussi voûtée est prolongée par une galerie aboutissant à un puits, d'autres creusées directement dans le rocher.
Le côté Nord-Est de la cour est bordé par deux bâtiments accolés de communs. On accédait au niveau supérieur du plus large par un escalier extérieur sous auvent dont il ne reste que les marches hautes. Au rez-de-chaussée, on voit des inscriptions se rapportant aux vendanges et une date: 1650. Le bâtiment le plus étroit présente un grand portail en plein cintre dont la clef porte les armes des de la Barre et une porte semblable avec le même blason accompagné de l'année 1680 qui date la construction.
La Grande-Maison privée de Launay a été bâti au XVIe siècle et remanié au XVIIIe. C'est un ancien fief appartenant au prieuré du Pommier-Aigre à Saint-Benoît-la-Forêt.
Un portail en plein cintre, doublé d'une poterne pour piétons, donne accès à la cour. Le logis est composé de deux bâtiments de hauteurs inégales et d'époques différentes, en moellons taillés formant des assises régulières. Le plus ancien, du XVe siècle, élevé de deux étages, a son angle Sud-Est flanqué par une tour polygonale, s'élargissant à sa base. Elle abrite un escalier à vis de pierre aux marches ne dépassant pas le second étage. Là, une pièce a conservé un plafond aux poutres peintes, entre chacune est semé de petites croix bleues, chacune entourée d'un cercle. Quelques marches de bois mènent au grenier carrelé couvert par une charpente en carène de navire inversée.
Au Nord, le mur goutterot est percé par de nombreuses ouvertures murées et le logis est bordé par des fossés. La ligne de toit est interrompue par une lucarne en pierre accostée d'ailerons. Une autre, semblable, à fronton triangulaire existe sur la partie moins élevée. Dans le pignon Est, terminé par un fleuron, s'ouvre une fenêtre à encadrement mouluré en partie aveuglée. Si les baies, au Sud, ont été remaniées, elles ont gardé leur appui en saillie.
Un bâtiment de servitudes occupe le côté Sud de la cour. Il présente deux grandes entrées charretières (l'une en plein cintre, l'autre en anse de panier), trois lucarnes à gâble et une porte à clef et aux sommiers en relief. Jadis, ce domaine possédait une chapelle encore signalée en 1890.
Le château privé de La Roche a été bâti en 1638 (mais est resté inachevé) sur l'emplacement d'une forteresse médiévale démantelée au XVIe siècle. De cette dernière, il reste des vestiges des murs d'enceinte et des réduits souterrains.
Sa façade présente de hautes fenêtres à chaînages, des niches superposées et une corniche à modillons courant sous le toit. A l'Est, un pavillon, arasé obliquement au sommet, renferme un escalier. Celui-ci compte trois rampes droites de quatorze marches, la suivante étant interrompue à la sixième marche. Le plafond des paliers forme deux travées séparées par un doubleau en plein cintre retombant sur deux colonnes engagées, sauf au rez-de-chaussée où l'arc repose sur un culot fixé au mur. Les salles ont gardé leur plafond de petits chevrons, leurs cheminées du XVIIe siècle intactes et, parfois, leur pavage d'origine aux petits carreaux hexagonaux. Une charpente en carène de navire inversée supporte la toiture formée, encore sur un versant, d'ardoises cloutées.
Dans l'angle Sud-Est du jardin, se trouvent les ruines de la chapelle construite en 1602. Ce petit édifice de plan rectangulaire se terminait par une abside à trois pans et était éclairé par des fenêtres en plein cintre. Tous les murs étaient percés par des petites meurtrières pour armes à feu. La porte, aux piédroits appareillés en bossage, est surmontée par un fronton courbe avec un blason où se devine encore un chevron.
Ce château possède un très important souterrain aménagé. C'est un réseau complexe de galeries de niveaux différents avec feuillures de portes, trous de visée et d'aération, aboutissant dans de nombreuses salles. Dans une de ces salles, sur une paroi est gravé un homme debout, les mains levés, la gauche portant un sablier qui serait un signe lunaire, la droite un signe solaire formé d'un double cercle concentrique. A gauche du personnage, une colonne torse a été sculptée dans le roc et des voussures donnent à l'entrée l'apparence d'une porte de chapelle.
Ce dessin, réalisé en septembre 1699 par Louis Boudan pour Roger Gaignières, montre ce château tel qu'il était alors.
Un petit pigeonnier cylindrique se trouve au lieu-dit Chupe.
Les boulins du pigeonnier circulaire de Nazelles, en ruines, sont désormais visibles. Cet endroit est un ancien fief.
Dominant La Roche-Clermault, le moulin à vent du Coteau (seconde moitié du XIXe siècle), de type cavier, a conservé sa masse (convertie en logis) et son massereau. Par contre, il a perdu sa hucherolle.
Au Petit-Poizay, il existe encore une loge de vigne.
Il existe de nombreuses habitations troglodytiques dans le village.
Près de la mairie, un portrait de Rabelais a été sculpté dans le tuffeau.
La Roche-Clermault possède son girouet dont la partie centrale représente l'ancien pont sur le Négron.
Ce pont se trouve en face de l'ancienne gare (devenue une pharmacie).

A voir
  • Les moulins à eau sur le Négron: Auger, Ciret, Ganne et Le Pont.
  • Le pigeonnier rectangulaire collé au logis de Villégron (XVIe siècle).
Patrimoine disparu
  • Une chapelle, fondée par les seigneurs de La Roche-Clermault, mentionnée dans un aveu de 1640 et un acte de 1663, était située au lieu-dit Le Bois-de-la-Chapelle, près du bourg.

Lieux-dits: Beaulieu, Briégeolles, Chargé, Chupe, Contray, La Barrière, La Bascherie, La Bertinière, La Blandinière, La Boizonnerie, La Boltière, La Bonnellière, La Bruyère, La Cailletrie, La Couloire, La Croix-des-Bigouris, La Gare, La Garenne-de-Chargé, La Grande-Maison, La Grange, La Haie-Guillon, La Morandière, La Morellerie, La Paillée, La Petite-Métairie, La Pièce-de-Fontenay, La Pièce-des-Marais, La Raisonnière, La Réserve, La Terre-à-Bel-Air, La Valchère, La Vallée-Picard, Launay, Le Bas-Pays, Le Bois-de-la-Chapelle, Le Château-de-Ganne, Le Chillou, Le Clos-Richet, Le Commun, Le Coteau-de-la-Roche, Le Coteau-de-Reuffé, Le Grand-Bréviande, Le Grand-Poizay, Le Haut-Clos, Le Marais-de-Taligny, Le Moulin-Auger, Le Moulin-Ciret, Le Moulin-de-Ganne, Le Moulin-du-Pont, Le Passoir, Le Petit-Bréviande, Le Petit-Poizay, Le Peu-Girard, Le Pré-Neuf, Le Vau-Potier, Le Veau, Les Aurons, Les Baronneries, Les Bois-de-la-Roche, Les Bussardières, Les Champs-de-l’Église, Les Châtaigniers, Les Clos-Richers, Les Cornuelles, Les Coudreaux, Les Devants-de-la-Bonnellière, Les Écharperies, Les Écouins, Les Filetières, Les Garennes, Les Gratte-Chiens, Les Grimoires, Les Hardouins, Les Hauts-Tiercés, Les Jaltières, Les Laies, Les Maisons-Rouges, Les Marais-de-la-Roche, Les Maucobions, Les Montifaults, Les Montreaux, Les Ormeaux, Les Plantes-aux-Renards, Les Tireaux, Les Touches, Les Varennes, Nazelle, Pièce-de-la-Cailletrie, Rigot, Sassay, Taligny, Villégron, Villeneuve
    Communes voisines: Chinon, Cinais, Ligré, Marçay, Seuilly

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