Channay-sur-Lathan

Channay-sur-Lathan (Wikipedia) est un village du Nord-Ouest de la Touraine. Ses habitants sont appelés les Channéens, les Channéennes.
Il a porté les noms de: Condita Catenacinse (818-819), vicaria de Cadenaico (958), Channaios et Channai (1090, charte de Foulques, comte d'Anjou),  Ecclesia de Chadenaco (XIe siècle, charte de l'abbaye de Marmoutier), Channé ou Chahannay (XVIIe siècle, registres d'états civils), Channay (XVIIIe siècle, carte de Cassini), Channay-sur-Lathan (décret du 13 août 1920).
Ce fut un fief dépendant de la baronnie de Rillé. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, il était la possession de la famille de Savonnières.
Le plus ancien registre paroissial date de 1616.
Coordonnées GPS de Channay-sur-Lathan: 0°15'51"E - 47°28'48"N
Code INSEE: 37055 - Code postal: 37330 - Superficie: 2871 hectares
Altitudes: de 71 à 91 mètres
Cours d'eau: le Lathan, la Sarre, le ruisseau de Télué
L'église Saint-Quentin, construite au XIIe siècle (nef, travée de chœur carrée et abside semi-circulaire avec cinq baies en plein cintre condamnées), a été agrandie aux XVIe (base du clocher et chapelle seigneuriale latérale Nord) et XIXe siècles (sommet du clocher et collatéral). La chapelle seigneuriale, voûtée sur croisée d'ogives portées par des culots ornés de monstres ailés, est précédée d'une travée plafonnée du XIXe siècle reliée à la nef.
Elle possède un ancien cadran solaire en ardoise...
...et des modillons sculptés.
Cette église renferme trois vitraux de Maurice-René Bordereau (Angers, 1947): une verrière abstraite, l'Apparition de la Vierge à sainte Bernadette, saint Jean-Marie Vianney confesseur. Trois autres sont signés par Louis Gouffault (Orléans, 1948-1949): l'Annonciation, la Charité de saint Martin (📷) et le baptême du Christ.
Une plaque funéraire rappelle la mémoire de Jehan de Savonnières décédé le 23 novembre 1612, à l'âge de 48 ans. Le texte est surmonté par les armoiries du défunt.
Vers 1955, deux fragments de peintures murales (XVe siècle) ont été retrouvés dans la sacristie. L'un représente la Résurrection (photo: collection privée) et l'autre la Descente de Croix.
Le mur nord de la nef porte encore des traces de peintures murales.
Le château privé des Hayes (ou Les Haies), reconstruit au XVe siècle, a remplacé une forteresse du XIVe siècle dont il reste, au Nord, une grosse tour cylindrique en moellons avec trois archères agrandies, accolée à un haut pavillon quadrangulaire coiffé en bâtière. Le logis du XVe s'appuie d'un côté sur ces vestiges. Son pignon est percé par deux fenêtres à croisée de pierre superposées et est flanqué, au Sud, par une tourelle polygonale, au toit pyramidal très élancé. Le porte est à linteau droit, légèrement incurvé. L'intérieur de la tour, éclairé par quatre petites ouvertures surmontées par une accolade, renferme un escalier à vis de bois et noyau mouluré d'une main courante. Une travée barlongue voûtée, en croisée d'ogives à grosses nervures rectangulaires, donne accès à chaque niveau. Une cloison divise la salle basse, dissimulant la partie gauche d'une cheminée à hotte, à linteau à simple corniche.
Ce principal corps de logis fut prolongé, plus tardivement, par une aile moins élevée, sous laquelle existe un caveau voûté sur couchis. A cette époque, l'ensemble des toits semble avoir été surbaissé. Dans la pièce du rez-de-chaussée, une séparation cache le pied droit galbé d'une cheminée du XVIIIe siècle, au large trumeau cintré à ressauts.
Placée en vis-à-vis de l'autre côté de la cour, s'élève la chapelle rectangulaire du XVIIe siècle. Le sommet du pignon porte un campanile, sur quatre fins piliers, ayant encore sa cloche. Les percements, aux encadrements de pierre de taille, sont surmontés par un bandeau plat. Une niche à coquille abrite une statuette au-dessus de la porte donnant accès à une salle étroite divisée par une arcade en anse de panier. La nef semble avoir été coupée en deux parties afin d'aménager, à l'arrière, une boulangerie où l'on voit une cheminée avec son four à pain. Une longue ligne de communs, présentant plusieurs ouvertures en plein cintre et terminée par un pavillon quadrangulaire, ferme la cour à l'Est.
Ce domaine était un fief relevant de la baronnie de Rillé et de Château-la-Vallière.
Le manoir privé du Mesnil (appelé aussi Le Mesnil-Molé, Le Mesnil-Meslay ou Le Mesnil-Rillé) a été rebâti en 1629 par Antoine Ruzé, marquis d'Effiat et maréchal de France (père de Henri Ruzé d'Effiat, marquis de Cinq-Mars, favori de Louis XIII, décapité à 22 ans pour avoir comploté contre Richelieu). Il est composé d'un corps de logis encadré par deux pavillons carrés. Jadis, la façade principale était percée, au rez-de-chaussée, d'arcades en plein cintre. Dans ce manoir, se trouvait une chapelle dédiée à Notre-Dame. Le Mesnil était un fief relevant de la baronnie de Rillé.
Le manoir privé de La Barrée date du XVIe siècle. Ces bâtiments occupent un important quadrilatère entièrement entouré par de larges douves. Trois de ses angles sont encore défendus par des tours cylindriques en moellons, semblables à celle du Nord-Ouest coiffée en poivrière.
Celle du Sud-Est, sans toit en 1887, a été restaurée depuis, mise hors eau et transformée en petit oratoire. Le vitrail de son unique fenêtre est signé Fournier 1895. Deux hautes tours, percées de meurtrières aux orifices circulaires pour armes à feu, protégeaient l'entrée. On voit encore la base des rainures verticales où se logeaient les flèches du pont-levis. Des culs-de-lampe témoignent de l'existence de deux tourelles en encorbellement disparues. Un pont dormant de deux arches inégales permet l'accès à la cour.
Au Sud de celle-ci s'élève le logis seigneurial, aux pignons aigus à rondelis, agrandi vers l'Ouest à la fin du XIXe siècle. Sa quatrième travée de fenêtres à croisée de pierre avec sa lucarne à gâble triangulaire est donc moderne. Tous ces percements apparaissent identiques avec leur encadrement de fines colonnettes et linteau orné d'une ligne de denticules. La façade Nord est flanquée d'une tour polygonale renfermant un escalier à vis de pierre rénové. La porte est aussi une restauration dans le style de la Renaissance. Le fronton, timbré d'un blason entre deux petits personnages, repose sur des pilastres corinthiens.
La ferme occupant la partie Nord de l'enceinte est désormais séparée du château par une ligne de communs. Elle avait sa sortie à l'angle Nord-Est dépourvu de tours, mais où devait exister un avant-corps quadrangulaire en guise de fortifications.
La Barrée était un fief relevant de Chantilly et de Rillé. Il a été qualifié de châtellenie dans un titre de 1712.
Les salles basses sont chauffées par deux cheminées de la fin du XVIe siècle. Celle du salon (photo) présente une hotte peinte en trois registres, ceux des extrémités sont ornés de vases de fleurs. Au centre, deux jeunes femmes aux longs cheveux, vêtues d'un léger voile par le restaurateur, tiennent un écu, sous un heaume empanaché. Cinq blasons y sont représentés. Le plus important, au centre, est aux armes des La Primaudaye. Les autres armoiries sont celles des familles alliées, comme en bas à droite celles de Jeanne Berthommier. Le côté droit de la hotte est orné d'une corbeille de fruits, alors qu'il n'y a rien à gauche.
Le pigeonnier cylindrique du Grand-Pin est en ruines et la végétation l'a envahi.
L'ancienne gare de Bré (1885), entre Channay et Courcelles, est devenue un logis privé. C'était un arrêt sur la ligne du CFD (Chemin de fer départemental) Port-Boulet - Château-Renault.
Dans la rue du Prieuré, l'ancien prieuré-cure est devenu un logis privé. Signalé dès 1567 et dédié alors à saint Quentin, il dépendait de l'abbaye Saint-Hilaire-de-la-Celle, de Poitiers, appartenant à l'ordre des Augustins.
En se promenant dans les rues de Channay, on peut observer quelques vieux magasins à devantures en bois.
Au 1 rue de la Violette, la salle Eugène-Rouablé (salle des fêtes et de réunions) présente, sur sa façade, une décoration en mosaïque.
Une ancienne boulangerie coopérative, située rue d'Anjou, possède encore son enseigne sculptée (rouable, pelle et coupe pâte). D'autres sculptures représentent une gerbe de blé, un sac de farine et un pain fendu.
Cette borne Michelin a été transformée en bac à fleurs.
Le chêne pédonculé de La Casse, âgé de près de 500 ans, mesure 15 mètres de haut.
A 1 mètre du sol, son tronc a une circonférence de 7,15 mètres.
Proche de la route allant à Savigné, la carrière-musée des faluns se visite librement grâce à des panneaux explicatifs sur les strates géologiques, les fossiles des faluns, les bryozoaires, ...
On peut aussi y voir la reproduction d'une mâchoire de requin mégalodon.

Patrimoine disparu
  • Le lavoir était alimenté en eau grâce à une éolienne Bollée qui avait été installée avant 1905.

Lieux-dits: Beaujardin, Beaurepaire, Bellevue, Bois-Bougard, Bois-de-Channay, Bois-de-la-Barrée, Bois-de-Lessay, Bois-Feuillet, Bois-Marion, Bré, Carroi-Sorcier, Champeigné, Champ-Milon, Chivart, Coiné, Gironde, La Baleuzerie, La Baronnerie, La Barrée, La Basse-Morfassière, La Bonellière, La Bonne, La Botarderie, La Brauderie, La Butte-Noire, La Caillonnerie, La Casse, La Cautinière, La Chanterie, La Chauvellière, La Choisière, La Claveillère, La Croix-Gros-Nez, La Croix-Julienne, La Folie, La Fontaine, La Galerie, La Gare-de-Bré, La Gaudinière, La Grande-Maison, La Grenouillère, La Grivelllerie, La Groilerie, La Guénetrie, La Guérinière, La Jeuvrie, L'Allée, La Machoterie, La Maison-Neuve, La Maladrie, La Mêmerie, La Métairie, La Mignière, La Miennerie, La Morfassière, La Motte, La Mulonnerie, La Nouette, La Petite-Bonne, La Petite-Maison, La Petite-Métairie, La Planche, La Pointe, La Renarderie, La Richardière, La Richerie, L'Armée, La Roberdière, La Robinière, La Roche, La Tabarderie, La Templerie, La Trainardière, La Violette, La Visée, La Voie, Le Bardeau, Le Bois-de-la-Croix, Le Buisson-Pouilleux, Le Camp, Le Clos-de-l’Étang, Le Cormier, Le Coudray, Le Faubourg, Le Grand-Air, Le Grand-Mesnil, Le Grand-Pin, Le Gros-Chêne, Le Gros-Chêne-Vert, Le Gué, Le Lavoir, Le Mesnil, Le Mortier, Le Moulin-de-Télué, Le Noyer-de-Grolle, Le Petit-Bois, Le Petit-Faisan, Le Petit-Mesnil, Le Petit-Pin, Le Plessis, Le Prieuré, L'Epronnière, Le Tertre, Le Tertre-Moreau, Le Tremblay, Les Baux, Les Braudières, Les Brochardières, Les Broussailles, Les Cerisiers, Les Clercignières, Les Douves, Les Fontaines, Les Fosses-Blanches, Les Fosses-Laurent, Les Gravelles, Les Guillonnières, Les Haies, Les Halliers, Les Justices, Les Mollets, Les Pelouses, Les Rottes, Lessay, Les Vaux, L'Île, Milvrault, Moranne, Péguinau, Rochechâteau
Ancien lieu-dit: La Garenne

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