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Ligueil

Ligueil (Wikipedia) est une ville du Sud de la Touraine. Ses habitants sont appelés les Ligoliens, les Ligoliennes.
Elle a porté les noms de: Lugogalus (775, diplôme de Charlemagne), Lugogalus (862, acte de Charles le Chauve), Lugogalus (903, acte de Charles le Simple), Ligolii (983, charte de Hugues, doyen de Saint-Martin), Ligolium (1119, pancarte blanche de Saint-Martin), Ligoliensi (1213, charte de Barthélemy Payen), Terra Ligoliensi (1215, charte de Dreux de Mello), Ligolium (1228), Liguil (XIIIe siècle, cartulaire du Liget), Liguel (XIIIe siècle, cartulaire de l'archevêché de Tours).
C'était une possession de l'abbaye Saint-Martin de Tours. Elle fut érigée en baronnie au profit du doyen de la collégiale Saint-Martin de Tours. Au cours des guerres de Religion, la cité fut ravagée en 1562 et en 1569.
Le plus ancien registre paroissial date de 1560.
Coordonnées GPS de Ligueil: 0°49'08"E - 47°02'32"N
Code INSEE: 37130 - Code postal: 37240 - Superficie: 2972 hectares
Altitudes: de 66 à 128 mètres
Cours d'eau: l'Esves, la Boire (bras de l'Esves), la Ligoire
L'église Saint-Martin possède une nef dont le mur Nord est du XIIe siècle alors que le mur Sud date du XIVe. Le chœur (XIIIe siècle, modifié au XVe) est accompagné par deux collatéraux ayant, comme lui, deux travées voûtées sur ogives et terminés, comme lui, par un chevet plat. Des six travées constituées par la nef centrale du chœur et celles de ses collatéraux, seules les premières travées des bas-côtés ont gardé leurs voûtes primitives. Les voûtes des quatre autres travées furent refaites au XVe siècle. Le mur du chevet, ajouré par trois fenêtres flamboyantes dont la centrale est condamnée, date de la reprise du XVe siècle. Par contre, le mur goutterot de la première travée du collatéral Sud est un vestige de l'édifice du XIIe siècle. La fenêtre du XIXe siècle qui l'ajoure a remplacé une baie en arc brisée ouverte au XIIIe siècle et dont le clavage est visible sous l'arc en plein cintre de la fenêtre primitive. A l'entrée du chœur, deux grosses colonnes engagées soutiennent l'arc triomphal. Au Nord du chœur, il existait la chapelle Saint-Waast (XVIe siècle) qui fut démolie vers 1750.
La façade et le clocher ont été rebâtis en 1871 par l'architecte Jean Hardion. Les deux chapelles latérales, formant transept, furent ajoutées en 1878 par l'architecte Eugène Leroux.
Elle renferme onze verrières réalisées entre 1871 et 1894. Le maître-verrier Lucien-Léopold Lobin (Tours) est l'auteur de quatre vitraux ornementaux (1871) et de deux vitraux figuratifs: saint Philippe apôtre et saint Étienne premier martyr (1892, 📷), la Vierge (1871). Julien Fournier et Amand Clément (Tours) ont réalisé trois verrières représentant: saint Louis et sainte Radegonde (1878), saint Sylvain et saint François d'Assise (1878), l'Apparition du Christ au Sacré-Cœur à sainte Marguerite-Marie Alacoque (1877). Julien Fournier seul (Tours, 1888) a créé un vitrail: la Vie de saint Jean-Baptiste. Joseph-Prosper Florence (Tours, 1894) a réalisé un vitrail: l'Apparition de la Vierge à sainte Bernadette à Lourdes.
Près de l'église, le porche des Templiers date du XVIe siècle. Sa toiture, surbaissée ultérieurement, cache en partie un petit oculus éclairant le comble. Sous la corniche soulignant le premier étage, de chaque côté de la porte en plein cintre à clef en bossage, deux pierres d'angles présentent des motifs d'étoiles trouées. Ce portail appartenait à la maison ligolienne des Quinemont, seigneurs de Varennes.
Toujours près de l'église, au 7 place de la Marne, ce logis, avec trois fenêtres à croisée de pierre, date du XVIe siècle.
La chapelle Notre-Dame-des-Anges a été reconstruite en 1870-1871 (elle fut bénite le 15 août 1871) dans le style néo-gothique à l'emplacement d'un oratoire du XVIIe siècle appartenant à la collégiale Saint-Martin de Tours. C'est Élie Besnard-du-Château qui commanda cette reconstruction à l'architecte Eugène Leroux. L'ancien oratoire avait été vendu pour 240 lives, comme bien national, le 16 nivôse an II (5 janvier 1794) et immédiatement démoli. Ses cinq vitraux ont été réalisés par Lucien-Léopold Lobin (Tours, 1871). L'un d'entre eux représente Notre-Dame des Anges.
La Seigneurie ou Logis du Doyen (XIVe et XVe siècles) abrite la mairie depuis 1921. Elle est constituée de deux corps de logis, à pignons aigus et inégaux, accolés et, à l'Ouest, d'un haut pavillon carré, en léger retrait, à comble élancé à quatre pans, accosté à l'arrière par une cage rectangulaire renfermant un escalier à vis étroit. Une fenêtre à deux pans, dont on voit l'ancien linteau creusé par une accolade, a été transformée en porte.
A l'Est, le mur goutterot est flanqué par deux tours arasées. L'une est cylindrique et possède une petite salle basse avec des graffiti indiquant qu'elle fut utilisée comme cachot. L'autre, polygonale, abrite un escalier à vis de pierre d'environ 1,75 mètres d'emmarchement. La porte d'entrée à linteau droit présente trois moulures différentes, la première formant un tore, la seconde représentant une fine colonnette, la troisième retombant sur de minces piliers quadrangulaires. Le vantail est divisé en six panneaux ornés de serviettes. Six marches étroites descendent à la cave, vaste salle voûtée, formée de deux galeries communiquant par trois grandes arcades. Deux d'entre elles sont murées. Les ouvertures de la façade ont été remaniées mais elles devaient posséder des croisées de pierre.
Les combles sont constitués par deux longs vaisseaux parallèles couverts par une charpente en carène de navire inversée. Ce grenier aurait servi d'entrepôt pour les dîmes.
La Seigneurie a été édifiée sur les vestiges de l'église Saint-Laurent (XIIe siècle). Rue Reugnière, derrière la mairie, on peut voir le bras Sud du transept de cette église. Les fenêtres romanes géminées, bordées de fines colonnettes, ont perdu leur plein cintre. Des deux contreforts, seul celui de l'Est a subsisté. Le mur Sud de la nef, ainsi qu'un gros contrefort renfermant une cage d'escalier semi-circulaire, sont aussi conservés. En 1562, sa nef avait été incendiée par les Protestants. Le chœur avait été conservé pour les messes. A la Révolution, le clocher et une partie du chœur furent détruits et la cloche de 1300 a été fondue.
Au 2 place de la République, cette maison privée en brique et en pierre, avec une lucarne entourée de baguettes et au fronton triangulaire, semble dater du début du XVIe siècle. A la fin du XIXe siècle, elle possédait encore une tourelle d'escalier hors œuvre et un second étage. Avant la Révolution, elle était le logis, à Ligueil, de la famille des Pierres d'Épigny.
La Chancellerie, rue Aristide-Briand, a été bâtie au XVIe siècle. La tour polygonale, aux faces irrégulières en pierres de taille, renferme un escalier à vis d'environ 1,40 mètre d'emmarchement. Le mur voisin est percé par une fenêtre Renaissance. Partagée en deux panneaux par un meneau moderne, elle a gardé ses pilastres aux sculptures en partie mutilées. Le bâtiment devait comporter au moins un pignon orné de crochets de feuillage dont certains sont encore visibles sous le toit. Le pavillon quadrangulaire qui fait suite, construit en moellons, avec son haut comble à quatre versants, repose au Sud sur l'ancien mur de ville. Une meurtrière très ébrasée surveillait les fossés. La pièce du premier étage est éclairée sur chacune des faces opposées, au Nord et au Sud, par une baie étroite qui a gardé sa traverse de pierre. Une cave voûtée existe toujours sous le logis.
La maison Saint-Louis, rue Veneau, date du XVe siècle. Au premier étage, une pièce contenait des peintures murales, aujourd'hui disparues, qui représentaient les vies de Blanche de Castille et de son fils Louis IX (saint Louis).
Sur la place Gambetta, on peut observer cet imposant portail en bois.
Le château privé d'Épigny (fin du XVIIIe siècle), ancien fief, présente des façades Nord (📷) et Sud identiques. Le corps central, en légère saillie, est surmonté d'un fronton triangulaire. Il est couvert par un toit à la Mansart. Ce château a été restauré au XIXe siècle. En 1787, il y était signalé une chapelle seigneuriale.
Son pigeonnier cylindrique possède un toit surmonté d'un lanternon ajouré permettant les allées et venues des pigeons.
Le manoir privé de Piégu (ou Peagu) date du XVe siècle. Il est constitué par deux bâtiments accolés. Celui du Sud, plus étroit, épaule une construction qui fut prolongée au Nord par une aile au XXe siècle. Au rez-de-chaussée, une salle basse présente, sur chaque face, deux colonnes engagées. Un escalier en pierre extérieur, protégé par un auvent, conduit au premier étage éclairé par deux fenêtres à croisée de pierre. L'une d'elles est encadrée par deux blasons, dont l'un est meublé de trois tours. Par une porte au linteau légèrement incurvé, on pénètre dans une grande salle ayant gardé son aspect de jadis: banquettes en pierre garnissant l'embrasure d'une fenêtre, plafond soutenu par une poutre centrale, cheminée à hotte droite reposant sur de simples consoles. Au centre, un blason bûché est encadré par deux petits personnages ailés. A l'Ouest, s'ouvrent deux baies plus étroites à deux panneaux, une seule a gardé sa traverse de pierre. Ce manoir a remplacé une forteresse mentionnée en 1360, dans le traité de Brétigny, lors de la guerre de Cent Ans.
Le château privé de Mareuil est une construction du XIXe siècle. Ce domaine était un fief relevant de la baronnie de Ligueil.
Le manoir privé de La Jasnière date des XVIIe et XVIIIe siècles. Sa cour fermée est accessible par deux portes charretières, l'une au Nord, l'autre à l'Est, accompagnée par une porte piétonne. C'est un ancien fief.
Au lieu-dit La Grenoisière, un pigeonnier circulaire a été transformé en habitation privée.
Le moulin privé d'Edmaine date de la fin du XIXe siècle.
La ferme dont dépend le moulin est composée de bâtiments en moellons entourant, sur trois côtés, une cour fermée limitée par le ruisseau. On y pénètre, à l'Ouest, par un porche qui occupe le rez-de-chaussée d'une construction carrée, couverte par un toit pyramidal, dont le premier étage fut un pigeonnier renfermant 225 boulins (nids de pigeons) intacts. Une porte pour piétons a été murée. Le logis de la ferme, situé au Nord, est flanqué extérieurement, au centre, par une tourelle carrée. Sur la cour, deux ouvertures ont leur linteau constitué de deux pierres, taillées et assemblées pour former un arc en plein cintre. L'étage a gardé une cheminée massive dont la hotte rectangulaire repose sur de simples consoles s'appuyant sur des jambages de maçonnerie.
Il existe sept lavoirs à Ligueil dont celui en bois (1875) de la place Veneau...
... celui de la rue Reunière (qui fut le premier lavoir public bâti à Ligueil)...
... celui (privé) situé en contrebas de la maison de retraite Balthazar Besnard...
... et celui (privé) de l'impasse des Écoles.
Dans le cimetière, le monument aux morts a été réalisé, vers 1920, par le sculpteur Georges Delpérier. Originaire de Paris, Delpérier s'était installé à Tours, au 244 rue Victor-Hugo.
Le château privé de La Tourmellière a été édifié au début du XIXe siècle par un membre de la famille Mesnet-de-la-Cour, à la place d'un château du XVIIe siècle démoli vers 1808. Dans le parc, il subsiste deux petites tourelles rondes du château primitif. Les toits à la Mansart sont percés de lucarnes surmontées d'un fronton courbe. Ce lieu était un fief relevant de la baronnie de Ligueil.

A voir
  • L'ancien presbytère, 4 rue Saint-Martin, date des XVe et XVIIIe siècles.
  • Place Ludovic-Veneau, une maison du XVIe siècle présentent, au premier étage, des fenêtres encadrées par des pilastres avec chapiteaux. Restaurée au XXe siècle, elle a perdu le trèfle peint qui surmontait sa porte d'entrée, enseigne, au début du XIXe siècle, d'un relais de poste signalé dès 1542.
  • Place Ludovic-Veneau, la maison de retraite (1869) a été réalisée selon les plans de l'architecte Gérard Collet. Accolée à la façade Ouest, sa chapelle est éclairée par de larges baies garnies de vitraux de l'atelier Lobin.
  • Les moulins sur l'Esves: Vachereau, La Touche (XIXe siècle), Les Foulons, Épigny.
Patrimoine disparu
  • La chapelle Saint-Laurent, située dans la ville, avait été citée dans une charte du Liget du XIIIe siècle et dans un titre de 1445. En 1787, elle était en ruines.
  • Les chapelles Saint-Jacques, Sainte-Marguerite et Sainte-Anne ont disparu depuis longtemps.
  • A La Boissellière, il y avait, en 1787, une chapelle seigneuriale.
  • Le moulin banal qui était situé sur l'Esves.

Lieux-dits: Bel-Air, Belle-Vue, Bonchamp, Boutais, Cerçay, Châteaupin, Chillois, Épigny, Faubourg-du-Cimetière, Fonds-de-Châteaupin, Goussard, Grande-Pièce-des-Réaux, Humeaux, Lafond, La Barre, La Bassachère, L'Abbaye, La Bernellerie, La Besnardière, La Boissellière, La Bonne-Dame, La Brigaudais, L'Absonnerie, La Buissonnaie, La Chapellerie, La Charbonnerie, La Chérolle, La Cornetière, La Courraie, La Croix, La Croix-de-la-Dorée, La Croix-des-Mœurs, La Croix-Rouge, La Cure, La Deroise, La Dorée, La Folie, La Fosse-au-Chat, La Gapillère, La Garde, La Gare, La Grande-Oisellière, La Grenoisière, La Grimauderie, La Haute-Borne, La Jasnière, La Laiterie, La Léverie, La Marchauderie, La Mocquerie, La Pelisse, La Perruche, La Petite-Touche, La Petite-Oisellière, La Pièce-des-Foulons, La Pièce-des-Repas, La Planche, La Planche-de-Reunière, La Poirière, La Praudière, La Ronde, La Rote-aux-Loups, La Russotière, La Saulaie, La Tirole, La Tourmellière, La Vaslinière, La Violette, Le Bas-Bonchamp, Le Bas-Noizay, Le Bois-Godeau, Le Carroi-de-Bonchamp, L’Échalier, L’Échardonnet, Le Château, Le Chemin-Vert, Le Clos-du-Loup, Le Grand-Bonchamp, Le Grand-Mareuil, Le Gué-de-l'Arche, Le Gué-des-Besnards, Le Haut-Bonchamp, Le Haut-Noizay, Le Marchais-Ruet, Le Moulin, Le Moulin-d'Edmaine, Le Moulin-d'Épigny, Le Pavillon, Le Petit-Mareuil, Le Poiret, Le Poirier-Jaune, Le Puits-Besnard, Le Vau, Les Barrières, Les Basses-Poteries, Les Beauregards, Les Billots, Les Boursais-de-Noisay, Les Brigaudais, Les Brûlés, Les Buttes-du-Bois-Godeau, Les Champs-de-la-Danerie, Les Champs-Forts, Les Champs-Saint-Père, Les Chézeaux, Les Côtés-du-Vau, Les Coulonneries, Les Courteaux, Les Douves, Les Flageolets, Les Fonds-de-la-Courtillettes, Les Fontenelles, Les Fours-à-Chaux, Les Friches-de-Noizay, Les Giraults, Les Grandes-Raimbaudières, Les Grands-Foulons, Les Grands-Tufeaux, Les Granges, Les Gravelles, Les Hautes-Poteries, Les Jardins, Les Mardellières, Les Mœurs, Les Petites-Croix, Les Petites-Raimbaudières, Les Petits-Foulons, Les Pièces-des-Coulonneries, Les Pommereaux, Les Prés-Challes, Les Prés-de-Bray, Les Prés-Michau, Les Quarts, Les Rabottes, Les Réaux, Les Tailles, Les Terres-Noires, Les Vignes-de-Noizay, Les Villaudières, L'Hospice, L'Ouche-Baron, Mâchefer, Moulin-de-la-Touche, Moulin-de-Vachereau, Nizereille, Nouis, Parc-de-la-Tourmellière, Piégu, Reunière, Salverte, Taille-de-Piégu, Tivoli, Trompe-Souris
Ancien lieu-dit: Croisne
    Blason de Ligueil

      3 commentaires:

      1. Schoenstein14/12/2012 18:23

        Bonjour
        Deux petites précisions : la Chancellerie n'est pas la maison Saint-Louis. Cette dernière est une grande maison du XVe siècle à pignons aigus, inscrite au titre des monuments historiques, dont l'un des pignons donne sur la petite rue en face de la Chancellerie.
        La Chancellerie, elle, est bien l'édifice photographié, qui s'appuyait au rempart de ville.
        Quant au manoir de Piégu, qui a succédé à un château féodal plus ancien, il n'a pas été transformé en hôpital : l'"Hôpital-sous-Piégu", ou "l'Hôpiteau", est une ferme, à proximité du manoir. Cette ferme est bâtie à l'emplacement d'une ancienne commanderie des Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem (d'où son nom). Le manoir de Piégu, quant à lui, fut toujours une demeure seigneuriale, jusqu'à la Révolution.
        Cordialement

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      2. Merci pour cet article très intéressant sue la ville de Ligueil où je viens de m'installer. Savez-vous s'il y a une signification à la présence d'hermines à plusieurs endroits dans l'église ? Merci

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        1. Je ne sais pas. L'hermine est très utilisée en science héraldique. Il est possible qu'un des seigneurs de Ligueil possèdait un blason avec une hermine.

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