Chemillé-sur-Indrois

Chemillé-sur-Indrois (Wikipedia) est un village du Sud-Est de la Touraine. Ses habitants sont appelés les Chemillois, les Chemilloises.
Il a porté les noms de: Camiliacus (862, Acte de Charles le Chauve), Chimilliaco (1109-1129, cartulaire de Villeloin), Chemeleio (1255, cartulaire du Liget), Chemillié (1276, cartulaire du Liget), Chemillé (1290, pouillé de Tours), Chemilleo et Chimigleyo (XIIIe siècle, cartulaire de l'archevêché de Tours), Chemillé (XVIIIe siècle, carte de Cassini), Chemillé-sur-Indrois (1820, carte de l’État-major).
C'était un fief relevant du trésorier de l'église de Tours. De 1574 à 1786, il a appartenu à la famille du Chesne du Plessis. En 1786, il passa par alliance à la famille Perillault de Chambaudrié.
Le plus ancien registre paroissial date de 1582.
Coordonnées GPS de Chemillé-sur-Indrois: 1°09'59"E - 47°09'43"N
Code INSEE: 37069 - Code postal: 37460 - Superficie: 2487 hectares
Altitudes: de 82 à 142 mètres (aux Bournais)
Cours d'eau: l'Indrois, l'Olivet, le ruisseau d'Aubigny
L'église Saint-Vincent, construite au XIIe siècle (chœur et abside), a été modifiée aux XVIe (clocher à baies géminées et chapelle seigneuriale Nord, dédiée à saint Claude, de 1580) et XIXe siècles (reconstruction et agrandissement vers l'Ouest de la nef, fondation de la chapelle Sud en 1874). Son clocher renferme une cloche de 1367 (la plus ancienne de Touraine) provenant de la Chartreuse du Liget. Cette cloche présente une inscription en latin dont la traduction est: Cette cloche a été faite en 1367 par Ysembart. Le prieur Dom Jehan Coulon la fit faire pour être le signal qui fait lever les frères et les appelle à la lecture.
Le chœur, couvert d'une voûte du XIXe siècle, sur huit nervures, est terminé par une abside semi-circulaire voûtée en cul-de-four. L'abside, éclairée par trois fenêtres, présente, extérieurement, une corniche de style berrichon.
Elle renferme une statue en bois (noyer) de la Vierge à l'Enfant datant de la seconde moitié du XIIIe siècle. Cette œuvre conserve des traces de polychromie. Elle a été restaurée en 2009-2010.
La statue en pierre de saint Claude, réalisée au XIVe siècle, mesure 60 cm de haut.
Ce vitrail de la fin du XIIe siècle représente, de bas en haut, la mise au tombeau (Nicodème et Joseph d'Arimathie soutiennent Jésus dans son linceul), la crucifixion entourée de Marie et saint Jean, le Christ en majesté. Les deux panneaux supérieurs ont été restaurés au XIXe siècle, celui du bas est d'origine.
Ce vitrail de 1580 représente les deux fondateurs de la chapelle seigneuriale: Claude du Chesne, écuyer, et son épouse, Antoinette de Bauldry.
Ce vitrail (XVIe siècle) représente, à gauche, Pierre Rousseau en habit d’ecclésiastique (le prêtre du village vers 1520); à droite, des éléments de la Cène; en haut, Dieu le Père et des anges musiciens.
Les baies latérales du chœur, celle de la chapelle Sud et celles de la nef sont dotées de vitraux réalisés par Lucien-Léopold Lobin (Tours): la Vierge à l'Enfant (1875, mur Nord de la nef), saint Vincent (1875, mur Sud de la nef), Thomas Becket et Bruno de Cologne (1875, chapelle Sud) et sept grisailles ornementales (1874).
Le maître autel (XVIIe siècle) est en bois polychrome. A l'arrière, il comporte une armoire à chasubles.
Le siège d'officiant (XVIe siècle) est orné, sur le devant et sur les côtés, de panneaux à serviettes. Le dossier possède deux panneaux sculptés représentant saint Jean et saint Pierre sous des dais dont les draperies sont soutenues par des animaux. Ce dossier est surmonté d'une frise ajourée à décor flamboyant. Les montants sont amortis par deux figures de lions.
La chartreuse du Liget (fondée vers 1178 par Henri II d'Angleterre) était défendue par un mur d'enceinte (avec quatre échauguettes d'angle) du XVIe siècle. Son entrée est composée d'une porte charretière aux jambages à refends, ample fronton courbe, timbré d'un écu fleurdelisé, et servant de support à trois pots à feu. Cette port est accompagnée, de part et d'autre, d'un guichet pour piétons.
Ce portail principal (XVIIe siècle) est orné de bas-reliefs représentant, d'un côté, saint Bruno, tenant un crucifix des deux mains, et de l'autre côté; saint Jean-Baptiste, patron du monastère, assis et ayant à sa gauche un agneau accroupi (photo). Près de lui, le logis du prieur (XVIIe siècle) fut transformé en bâtiment agricole. En 1791, la bibliothèque de la chartreuse possédait 6900 volumes.
L'église abbatiale, dont la construction fut achevée en 1189, est en ruines. La nef et la façade (percée d'une porte en plein cintre à triple voussures) ont été conservées. La nef comprenait deux travées carrées suivies de deux travées barlongues. Elle était voûtée sur croisées d'ogives dont seuls les formerets sont demeurés. Ses hautes fenêtres sont en plein cintre et ses murs possèdent des poteries acoustiques. L'église était terminée par une abside semi-circulaire. Le clocher se trouvait au-dessus du chœur.
Au Nord de l'église, un petit cloître, qui a disparu, se trouvait entre elle et le réfectoire qui n'existe plus aussi. Le grand cloître (de 95 mètres de long sur 30 de large), qui avait été ruiné pendant la guerre de cent ans et les guerres de religion, fut totalement reconstruit en 1787 sous la direction de l'architecte Jean-Bernard-Abraham Jacquemin. Seule sa galerie Ouest a été conservée. Le reste fut détruit durant la Révolution.
Au Sud de l'église, un château a été construit à la fin du XIXe siècle.
Le logis fortifié de La Corroirie, ancienne dépendance de la chartreuse, présente trois bâtiments (dont une chapelle) des XIIe et XIIIe siècles. Le logis d'habitation et la porte sont du XVe siècle.
Il reste, à l'Ouest, une partie des douves qui entouraient la forteresse. A l'angle Nord-Ouest de l'enceinte, la porte principale, fortifiée, est une tour carrée surmontée par un chemin de ronde et des mâchicoulis. A sa base, elle est percée par une porte cochère et une poterne, jadis munie chacune d'un pont-levis, remplacé par un pont dormant. Près de cette porte et limitant la cour à l'Ouest, se trouve le logis d'habitation qui aboutit, au Sud, à une tour ronde ruinée. Du côté Nord, attenant aussi à la porte, subsistent des communs.
La chapelle, de la fin du XIIe siècle, fut surélevée au XVe pour créer au-dessus de ses voûtes un étage défensif muni de meurtrières et un étage éclairé par des fenêtres en plein cintre, où conduit un escalier logé dans un avant-corps plaqué sur le tiers nord de la façade. Cette dernière présente une porte en plein cintre à deux rouleaux moulurés de tores. La nef unique est composée de deux travées voûtées en style angevin, sur croisées d'ogives et liernes profilées d'un tore, retombant sur les chapiteaux cubiques de colonnettes engagées reposant sur des culs-de-lampe. L'abside semi-octogonale, voûtée sur neuf nervures, présente à l'intérieur une arcature de sept arceaux en plein cintre dont cinq circonscrivent des fenêtres condamnées.
Au Nord de la chapelle et adjacent à lui, se trouve un bâtiment du XIIe siècle dont le rez-de-chaussée formait, jadis, une salle unique comprenant plusieurs travées voûtées sur croisées d'ogives profilées d'un tore. Un étage, couvert en charpente, la surmonte.
A l'Est et au Nord du chevet de la chapelle, un autre bâtiment du XIIe siècle devait, autrefois, servir de grange ou de cellier. Entre l'ensemble de ces trois bâtiments et celui des communs, une porte en arc surbaissé, récente, a remplacé une poterne qui était munie d'un pont-levis à flèche. Cette poterne était flanquée, au Nord, par une tour cylindrique aujourd'hui ruinée.
Du haut donjon, signalé en 1361, il ne reste rien. De même, les fortifications Sud ont disparu.
Dans le bourg, le château privé de Chemillé date du XVIIe siècle mais il a été remanié au XIXe. De plan rectangulaire, il est élevé d'un étage et d'un comble à quatre versants. Il est prolongé à l'Est par une aile moins élevée. Il présente des fenêtres à croisée de pierre et, flanquant la façade Sud, une tour polygonale renfermant une escalier à vis. A l'intérieur se trouve une cheminée du XVe siècle.
Le château privé de La Renardière (restauré au XIXe siècle) est constitué par un bâtiment rectangulaire d'un étage et d'un comble à quatre pans éclairé sur chaque face par trois lucarnes de pierre (XVIIe siècle) à fronton courbe. Les percements sont encadrés de chambranles à crossettes. Il comprend aussi une aile en retour d'équerre et, au Sud, une tourelle en encorbellement (XVIe siècle) coiffée d'une poivrière. Côté jardin, le rez-de-chaussée est accessible par un perron, à deux volées convergentes, placé au-dessus de la porte du sous-sol sur lequel une moitié de l'édifice est élevée. Il est constitué par trois caveaux parallèles en voûte appareillée en anse de panier, d'environ 2,50 mètres de large chacun. Dans l'angle Est du dernier, une étroite ouverture, aux jambages taillés en biseau, donne accès à un boyau très vite obstrué. Situé au centre de la maison, l'escalier en pierre signalé en 1778 a été remplacé par un autre moderne en bois. Mais à côté du premier caveau on voit la rampe rectiligne de dix marches qui le prolongeait jusqu'à la cave.
Dans l'aile en retour d'équerre sur la cour, les actes du XIXe siècle situaient la cuisine et la boulangerie. Dans la première, à côté d'une cheminée à faux manteau, le linteau d'une porte formant une double arcature trilobée est certainement un réemploi. La seconde a gardé une grande cheminée dont la hotte, faisant toute la largeur de la pièce, repose sur une poutre de bois soutenue par deux consoles. Dans le foyer s'ouvre les bouches d'un four à pain et d'un autre à pâtisserie.
Deux autres éléments sont à noter: la tourelle cylindrique du jardin et la logette circulaire du puits coiffés de pierres taillées, vestiges possibles d'une construction disparue. Il ne reste aucune trace d'une chapelle qui aurait existé au XVIIe siècle.
Le château privé de La Verrerie date du XIXe siècle.
Le moulin des Roches (1212), sur l'Indrois, est un ancien moulin à farine qui a fonctionné plus de 704 ans. Au XIIIe siècle, il était déjà mentionné dans le cartulaire de la chartreuse Liget à laquelle il appartenait depuis 1290. Il est la propriété de la commune depuis 1976.
Les aqueducs souterrains gallo-romains de la Ronde reliaient Chemillé et Montrésor. Pour y accéder, le plus simple est de se rendre au parking du bureau de poste de Montrésor et de suivre les panneaux indiquant cet édifice.
En 1902, la voie ferrée d'intérêt départemental allant de Ligueil à Châteauroux via Loches est créée. D'abord simple halte-station, la gare de Chemillé est, par la suite, agrandie avec salle d'attente, guichet et bureau du chef de gare. La ligne est fermée en 1953. Achetée par la commune, cette gare devient la mairie selon les plans de l'architecte Henry Lhéritier de Chézelle.
Les deux puits du village ont des toits coniques.
Le lavoir de 1893 se trouve sur les rives de l'Indrois.
Le pigeonnier cylindrique de La Bannerie, près de Montrésor, possède deux lucarnes en pierre, avec fronton triangulaire et toit en bâtière, permettant les allées et venues des pigeons. Son toit en cône couvert de tuiles plates repose sur une corniche en cavet (en quart de cercle concave).
Cette fuye renferme 600 boulins (nids de pigeons) en tuffeau.
De l'ancienne épicerie, il ne reste que l'enseigne.
Le lac de Chemillé (37 hectares), créé en 1979, fait partie d'un complexe de loisirs de 75 hectares.

A voir
  • La Fontaine Baratault, à l'Est du bourg, qui, selon une légende, est une fontaine de jouvence.

Lieux-dits: Biardeau, Bois-Revenant, Bois-Semé, Bournigal, Bruyères-des-Tranches, Chambaudon, Étang-des-Tranches, Fond-des-Anges, La Babauderie, La Bannerie, La Basse-Verrerie, La Brouardière, La Chapellière, La Corroirie, La Croix, La Donnerie, La Dordinière, La Fouettière, La Fournerie, La Gaillardière, La Garmauzière, La Gaulterie La Grande-Taille, La Grangette, La Guignaudière, Lande-des-Tranches, La Pente, La Perruche, La Piaudière, La Renardière, La Tourtoirie, La Tuilerie-du-Liget, La Verrerie, La Vioutterie, Le Bois-Revenant, Le Boulay, Le Breuil, Le Châtellier, Le Chemin-Particulier, Le Grand-Gouard, Le Grand-Pré, Le Gros-Chêne, Le Liget, Le Moulin-de-Chemillé, Le Moulin-de-la-Ronde, Le Moulin-des-Roches, Le Moulin-du-Pont-Cornu, Le Petit-Gouard, Le Plessis, Le Pont-aux-Chèvres, Le Puits-Ferrand, L’Érable, Les Bournais, Les Chauvins, Les Faudières, Les Houssières, Les Milbeaux, Les Mouzets, Les Palets, Les Rouères, Les Sept-Frères, Les Touches, Les Tranches, Marigny, Mon-Idée, Pièce-de-la-Vente, Prairie-du-Pont-aux-Vaches, Près-de-Nantillé, Vente-à-Canon, Vente-au-Roi
Ancien lieu-dit: Les Anglicheries

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