Chançay

Chançay (Wikipedia), village de l'Est de la Touraine, est situé au Nord de la Loire. Ses habitants sont appelés les Chancéens, les Chancéennes.
Il a porté les noms de: Cansiacus (852, acte de Charles le Chauve), Cansiaco (978),  Chanceaium (XIIe siècle, charte de Marmoutier), Chancaium (XIIe siècle), Parochia de Chancayo (1275, cartulaire de l'archevêché de Tours), Chançay (1336 et 1367, cartulaire de l'archevêché de Tours), Chançay (XVIIIe siècle, carte de Cassini).
La châtellenie relevait du château d'Amboise et la baronnie de Vernou. Chançay fut érigé en paroisse en 1207.
Le plus ancien registre paroissial commence en 1573.
Coordonnées GPS de Chançay: 0°52'21"E - 47°27'09"N
Code INSEE: 37052 - Code postal: 37210 - Superficie: 1504 hectares
Altitudes: de 54 à 115 mètres (à La Colinière)
Cours d'eau: la Brenne
L'église Saint-Pierre a été construite en 1789 à partir des restes d'une ancienne grange aux dîmes selon les plans de l'architecte tourangeau Luce. Le clocher, surmonté par une flèche octogonale, fut bâti, en 1825, sur la base d'une tour carrée en ruines ayant fait partie de l'ancien logis seigneurial. Il contient une cloche (dénommée Marguerite) fondue en 1869 par les établissements Bollée au Mans. L'église primitive (XIIIe siècle) a été détruite, vers 1750, par l'éboulement du coteau. Une partie du mur de l'abside semi-circulaire, dans lequel une colonne à chapiteau feuillagé est engagée, est encore visible.
Elle renferme trois vitraux signés par Joseph-Prosper Florence et Louis Heinrich (Tours): l'Apparition de la Vierge à sainte Bernadette (1902), l'Apparition du Sacré-Cœur à sainte Marguerite-Marie Alacoque (1895, 📷), la Remise des clés à saint Pierre (1904, 📷 du bas). Deux verrières sont des œuvres de Lux Fournier seul (Tours): saint Pierre marchant sur les eaux (1925), le Martyre de saint Pierre (1932). Un vitrail est le fruit de la collaboration de Lux Fournier avec son fils, Pierre-Lucien Fournier (Tours, 1948): le Reniement de saint Pierre.
Cette église possède deux confessionnaux. L'un comprend trois loges: une centrale pour le prêtre, et deux latérales pour les pénitents. Le second (📷), plus rare, est un écran mobile sur pieds datant du XIXe siècle. Le prêtre, assis sur une chaise, et le pénitent, à genou sur un prie-Dieu, se plaçaient de part et d'autre de cet écran.
Le château de Valmer a été détruit par un incendie dans la nuit du 20 au 21 octobre 1948 (mais il ne sera rasé qu'en août 1968). Il avait été construit vers 1525 par Jean Binet, maître d'hôtel du roi et de la reine de Navarre et maire de Tours. Il avait remplacé une forteresse plus ancienne dont il reste, au Sud de la terrasse, des douves et, à l'angle Sud-Ouest de la même terrasse, la partie inférieure d'une tourelle circulaire d'escalier à vis. Le château du XVIe siècle était composé d'un corps de logis rectangulaire élevé d'un rez-de-chaussée, d'un étage et d'un comble couvert d'une double toiture à la française. Ce logis était flanqué, à l'Est, par un pavillon rectangulaire plus élevé d'un étage et, à l'Ouest, par deux pavillons carrés de même hauteur que celui de l'Est. Au XIXe siècle, le château avait été restauré par l'architecte Félix Duban et seule la façade Nord avait conservé ses fenêtres à croisée de pierre. Les lucarnes avaient été refaites et furent, au Sud, surmontées de gâbles très lourds. A l'Ouest, les deux pavillons avaient été réunis par une loggia italienne.
Au Nord de la cour d'honneur, un bâtiment, le Petit-Valmer (vers 1525), servait jadis de logis au régisseur du domaine. Élevé sur un plan rectangulaire, il est composé d'un rez-de-chaussée et un comble éclairé par trois lucarnes de pierre à ailerons. La ligne de denticules qui souligne leur fronton courbe se retrouve sous la corniche. Cet édifice est couvert par un toit à la française.
En 1647, il a été prolongé à l'Ouest (à gauche), par une chapelle qui fut bénite le 25 octobre 1647, restaurée en 1828 et désaffectée en 1890. Sa porte en plein cintre présente à la clef une tête d'angelot. Au-dessus, l'emplacement d'un blason disparu est entouré par une guirlande de feuillage surmontée par un heaume. Deux pilastres doriques encadrent le panneau et soutiennent le couronnement dominé par une croix de pierre. Cette chapelle, transformée en salon, a gardé sa décoration primitive. Le plafond à caissons possède une partie centrale formant un grand médaillon qui représente l'Assomption de la Vierge.
Parmi ses communs, on trouve une chapelle troglodytique de 1524 qui fut bénite le 28 novembre 1529 par Mgr Jacques Hurault, évêque d'Autun puis consacrée le 13 mars 1535. On y accède par une porte en arc surbaissé en-dessous d'un cartouche encadré de pinacles. Au centre, sous une accolade, une niche abrite une statuette de saint Roch, alors que deux baies jumelles éclairent l'intérieur. Cette chapelle est composée de deux nefs d'inégales largeurs, de deux travées chacune, voûtées sur croisées d'ogives surbaissées. Toutes les nervures retombent, au centre, sur un gros pilier octogonal formant banquette à sa base. Si l'une des clefs porte une rosace de feuillage, les autres sont armoriées, notamment aux armes des Binet. A l'extrémité de la nef Sud, le chœur abrite l'autel dont le devant est orné d'un triple panneau sculpté provenant de la chapelle des archevêques de Vernou. Au centre, une Pietà avec les instruments de la Passion; à gauche, en prière, Jean Bernard, archevêque de Tours de 1441 à 1466, avec dans la frise inférieure le blason du chapitre. A l'autre extrémité, un personnage agenouillé serait son neveu, mais les armoiries figurant au-dessous ne sont pas les siennes. Au Sud, dans la paroi, une niche est occupée par un saint Martin à cheval partageant son manteau. A l'Ouest, une travée collatérale communique par un escalier avec ce qui reste du château. La messe y a été célébrée jusqu'en 1647.
Cette chapelle renferme deux vitraux du XVIe siècle (la partie centrale) représentant le miracle de l'araignée (en haut) et la guérison d'une possédée au cours d'une messe (en bas). Les bordures néo-gothiques datent de la fin du XIXe siècle.
Le pigeonnier cylindrique est surmonté d'une toiture en poivrière couverte de tuiles et comprenant quatre lucarnes à fronton triangulaire dont l'une présente une date (1659) et un monogramme (AR). Les murs en moellons, de plus d'un mètre d'épaisseur, sur trois assises de pierres de taille, sont ceinturés à mi-hauteur par un bandeau en cavet.
Cette fuie fut édifiée par l'architecte Thomas Bonneau et contient 1315 boulins (nids de pigeons) répartis en huit travées de quatre rangées de chacune 46 boulins environ. Elle a conservé son axe central tournant et ses deux échelles légèrement inclinées.
Le manoir privé de Vaumorin est une construction du XVIe siècle. Sa façade, sur la cour, est en moellons enduits mais les ouvertures sont aménagées dans des travées verticales en pierres de taille. Au centre, de hauts pilastres doriques entourent la porte d'entrée et soutiennent un fronton triangulaire en partie brisé. De part et d'autre, répartis symétriquement, s'ouvrent une baie étroite et, aux extrémités, une grande fenêtre à meneaux plats. Celle-ci avec pilastres à chapiteaux à volutes, celle-là dorique au rez-de-chaussée et ionique à l'étage, où tous les percements ont perdu leur couronnement à la suite d'un abaissement de la toiture. Les plus grands sont à demi ou aux trois quarts murés et de la corniche ne subsistent que des fragments. L'angle formé par le mur de clôture à l'Ouest est occupé par une tourelle en pierres de moyen appareil, arasée au sommet. Sa salle basse devait être jadis voûtée car on y voit un culot resté indemne et la base d'un autre. Le pignon Ouest est percé par deux fenêtres à croisée de pierre avec le même encadrement d'ordre dorique, la même moulure en S à la clef, mais une seule est intacte.
Les différents niveaux sont desservis par un escalier en pierre. Deux rampes rectilignes d'une douzaine de marches mènent au premier étage, alors qu'une troisième est suivie par huit marches tournantes, soutenues par une trompe accrochée au mur de la cage, pour accéder au grenier. Celui-ci est couvert, dans sa plus grande partie, par une charpente en carène de navire inversée, alors qu'au Sud-Ouest, elle est composée de trois fermes avec double faîtage, indiquant une réfection postérieure. Une volée supplémentaire descend à la cave qui forme trois caveaux parallèle, voûtés en pierres de taille, le plus petit au centre, ouvrant sur le passage qui les fait communiquer.
Le manoir a gardé cinq cheminées monumentales, avec corniche au plafond plus ou moins moulurée et jambages assez massifs différents dans leur décoration. L'une d'elles, dans la grande pièce du rez-de-chaussée, montre la bouche d'un four intact, protégé au Nord par un appentis. Une autre, au premier étage, a plutôt conservé le caractère du XVe siècle avec ses colonnes demi-cylindriques engagées. Un élément de bois rapporté au linteau porte au centre un blason armorié avec deux angelots en supports. Sa chapelle, fondée en 1621, a disparu.
Le manoir privé de Montfort (fin du XVIe siècle) était un fief de la châtellenie de Chançay. Il a gardé ses deux pigeonniers circulaires mais ses douves ont disparu. Du jardin, on accède à la cour intérieure bordée, sur trois côtés, par des bâtiments. L'aile Est, très restaurée en 1947, mais datant du XVIe siècle, est flanquée par deux pavillons à comble à quatre pans très élancés. Celui du Nord est éclairé par une lucarne Renaissance à croisée de pierre. Deux pilastres soutiennent le fronton triangulaire et le linteau orné d'une frise de rosaces et de diglyphes. Le puits, aménagé au centre de la façade Ouest, est couvert par une coupole que prolonge, à l'extérieur, un auvent massif reposant sur deux larges consoles où se voient des feuilles stylisées.
L'intérieur, modernisé par la restauration de 1947, a conservé sa grande salle sous plafond lambrissé. L'une des pièces est chauffée par une cheminée du XVIIe siècle, avec corniche au plafond et trumeau encadré par des pilastres doriques et occupé par une peinture.
Le mur Sud-Est de la cour, où s'ouvre le portail en plein cintre, a gardé son crénelage. Aux deux extrémités de ce mur, se trouvent deux grosses tours cylindriques. Celle de l'angle Sud-Est, s'étant ouverte par moitié, fut reconstruite en 1947. Seule la partie attenante au corps de logis est d'origine et montre qu'il s'agissait d'un pigeonnier. Au premier étage, six rangées de boulins séparées par des lits de briques ont été gardées. Celle de l'angle Nord-Ouest, avec ses murs de 90 centimètres d'épaisseur, présente, au rez-de-chaussée, l'embrasure de deux meurtrières avec orifice circulaire pour armes à feu. La partie supérieure était aussi un colombier dont tous les boulins sont intacts, répartis en neuf rangées d'une trentaine de niches chacune. Le toit est percé par une lucarne.
Au début de la Vallée de Vaux, au 2 rue de Château-Gaillard, le manoir privé du Verger (XVIe siècle) présente de hauts pignons (dont un à rondelis) et deux fenêtres à croisée de pierre.
Le Moulin-Neuf, aussi appelé le moulin Foulleret ou le moulin de Bacchus, se trouve sur la Brenne. Il a été construit au XVIIe siècle et modifié en 1878. Sa roue a été démontée en 2003.
Le monument aux morts, œuvre du sculpteur Arthur Guéniot, a été inauguré le 10 juillet 1921.
Au 26 rue des Écoles, ce logis, construit au XVIe siècle, a été restauré. A l’intérieur, se trouve un escalier à vis en bois ayant conservé son noyau à faux limon en crémaillère hélicoïdale d'origine. En 1765, il servait de presbytère. En 1911, il devint le logement du garde champêtre et le bureau de poste.
Au 29 rue de la Mairie, cette maison privée pourrait dater du début du XVIIe siècle. Le balcon à colombage, avec remplissage en brique, a été récemment muni de fenêtres à entourage en aluminium.
Située au point culminant de la commune (115 m), cette petite tour circulaire d'environ 2 mètres de diamètre, est appelée localement la tourette. Elle aurait été construite, après la révolution de 1848, par la municipalité républicaine pour surveiller les châteaux des alentours.
A la sortie Est du bourg (rue du Lavoir), on découvre ce lavoir (1897) à double toiture, qui a été restauré en 1986.

A voir
  • Le château privé de Vaux (31 rue du Château-de-Vaux) date du XVIe siècle mais a été très modifié aux XIXe et XXe. Son pigeonnier est en ruines.
  • Le moulin à Foulon, alimenté par la Brenne.
  • Le moulin du Bourg, bâti en 1717, a été en partie reconstruit après un incendie survenu en 1888. Il composé de trois corps de bâtiments rectangulaires accolés et d'un bâtiment en retour d'équerre. Le tout est organisé autour d'une cour fermée.
  • Les habitations troglodytiques.
Patrimoine disparu
  • A Vaux, la fontaine Saint-Avit, érigée au XVIIe siècle, a été démolie en 1842.

Lieux-dits: Beau-Soleil, Bois-de-la-Copinière, Bois-de-la-Galinière, Bois-de-Vaux, Bréviande, Charmigny, Château-Gaillard, Clos-de-la-Forêt, Clos-de-la-Vieille, Forêt-de-Chançay, La Baderie, La Briqueterie, La Buvinière, La Colinière, La Copinière, La Fosse-Mignot, La Goure, La Grande-Pièce, La Grande-Prairie, La Gredinerie, La Haute-Borne, La Hérauderie, La Herse, La Massotterie, La Mauguinière, La Niqueterie, La Réjauderie, La Robinière, La Rosée, L'Arpent-Franc, La Tailles-des-Charrons, La Thierrière, Launay, La Vallée-de-Raye, La Vallée-de-Vaux, La Vallée-du-Vau, Le Bois-de-Chançay, Le Bois-Charbonneau, Le Coteau, Le Haut-Fourneau, Le Marchais, Le Margalleau, Le Moulin-de-Chançay, Le Moulin-Foulon, Le Moulin-Neuf, Le Petit-Valmer, Le Puisard, Le Verger, Les Augustins, Les Balluaux, Les Bécasses, Les Coutières, Les Grandes-Bastes, Les Maisons-Rouges, Les Marchais, Les Petites-Bastes, Les Rouères-Bourdon, Les Rouères-Courangon, Les Senlis, Montfort, Orfeuil, Pièce-du-Gros-Chêne, Plaine-de-la-Colinière, Plaine-du-Hallier, Sainte-Barbe, Valmer, Vaubrault, Vaumorin, Vaux, Venise
    Communes voisines: Nazelles-Négron, Noizay, Reugny, Vernou-sur-Brenne
    Blason de Chançay

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