Crissay-sur-Manse

Plaque datée (30-7-30) et numérotée (880A-144)
Crissay-sur-Manse (Wikipedia) est un vieux village du Sud de la Touraine. Ses habitants sont appelés les Crisséens, les Crisséennes. Crissay-sur-Manse fait partie des Plus Beaux Villages de France.
Il a porté les noms de: Chrisseium (850, cartulaire de Cormery), Crissiacum (vers 1080, cartulaire de Noyers), Crisseium (1184, charte de Barthélémy, archevêque de Tours), Crissé (XIIIe siècle, cartulaire de l'archevêché de Tours), Crissayum (1386, charte de Saint-Martin), Crissay-sur-Manse (décret du 18 septembre 1947).
La châtellenie, relevant de L'Île-Bouchard, appartint successivement aux Turpin (de 1120 à 1630), aux Beauvau, à la duchesse de Mortemart et aux Choiseul-Praslin. L'ancien prieuré-cure dépendait du prieuré de Saint-Cosme-lès-Tours.
Le plus ancien registre paroissial date de 1598.
Coordonnées GPS de Crissay-sur-Manse: 0°29'08"E - 47°08'54"N
Code INSEE: 37090 - Code postal: 37220 - Superficie: 750 hectares
Altitudes: de 44 à 120 mètres (dans la forêt de Crissay)
Cours d'eau: la Manse, le ruisseau de Maugonne
L'église Saint-Maurice, construite au XVe siècle (nef, collatéral Nord et base du clocher) et en 1527 (chœur carré et sommet du clocher), a été restaurée, en 1867, sous la direction de l'abbé Pierre-Paul Brisacier.
La nef, composée de trois travées voûtées sur croisées d'ogives à moulures prismatiques (comme le collatéral), est éclairée au Sud par deux fenêtres à remplage flamboyant. Au Sud aussi, s'ouvre une petite chapelle voûtée d'ogives placée sous le clocher.
Au Sud, le clocher, surmonté par une flèche de pierre octogonale, est épaulé par des contreforts d'angle plantés obliquement et éclairé, à l'étage du beffroi, par des fenêtres géminées en plein cintre, sauf à l'Est, où se dresse une tourelle polygonale abritant une vis de pierre.
Les soubassements de cette église conservent des vestiges, entre autres des contreforts, d'un bâtiment du XIe siècle.
Dans le clocher, on peut lire cette inscription de 1527: L'an mil cinq cent vingt sept Colin Durand et Jehan Oger mirent ce clocher parfaict. Un autre graffiti indique que le 16 mars 1751 sur les deux heures du matin fut grand vent qui fit tomber la croix du clocher et détruire presque toute l'église.
Elle ne renferme qu'une seule verrière figurative, signée par Lucien-Léopold Lobin (Tours, 1869), représentant saint Candide, saint Maurice et saint Exupère (📷). Joseph-Prosper Florence et Louis Heinrich (Tours, 1903) sont les auteurs d'une grisaille ornementale située au Sud de la nef. Le collatéral Nord possède une baie dotée d'une vitre dont le tympan (le haut) présente des vestiges des vitraux d'origine (vers 1530). Deux anges portent des phylactères munis les inscriptions AVE GRACIA PL(ena) et AVE MARIA. Des fragments de vitraux sont aussi visibles dans les deux têtes de lancettes situées juste en-dessous.
Ces trois saints se trouvent aussi sur une bannière de procession de 1879: saint Maurice sur l'endroit et, au revers, saint Exupère et saint Candide.
Une statue en bois de la Vierge (XVIIe siècle), appelée Notre-Dame de la Pitié, a été donnée à l'église en 1709. Elle provient de l'abbaye Saint-Sauveur-de-l’Étoile (Authon, Loir-et-Cher).
Le lavabo d'autel (ou piscine d'autel) permettait au célébrant des messes de verser l'eau de rinçage des vases sacrés.
Dans la sacristie, un enfeu est circonscrit par une arcade en plein cintre aux moulures ornées de motifs Renaissance. A l'origine, il devait abriter un gisant.
Il contient une inscription funéraire à la mémoire de Jacques Turpin, mort en 1520, de Catherine du Bellay, cousine du poète Joachim du Bellay, décédée en 1529, de quatre beaux-fils et une belle-fille.
Les ruines du château (XVe siècle) dominent le village. Il a été édifié sur les fondations d'une ancienne forteresse. Les pieds-droits de l'entrée principale, qui était protégée par une grande tour à quatre pans extérieurs, sont encore visibles. Le corps de logis, avec trois cheminées superposées et des portes donnant sur le vide, a perdu son angle Nord-Est. Par contre, il a conservé, au Sud, deux ailes en retour d'équerre et, à l'Ouest, un escalier abrité dans une tourelle en ruine. A l'Est, une porte en arc surbaissé, dont les jambages forment quatre colonnettes, donne accès à un escalier qui mène à une salle: la Chambre rouge. L'étage supérieur est couvert d'une charpente en carène de bateau inversée.
La façade Nord du logis, la mieux conservée, est ouverte au premier étage par trois fenêtres divisée par un arc surbaissée et par une double croisée formée d'un meneau et de deux traverses de pierre. A chacune de ses fenêtres correspondent, au second étage, une autre baie à croisée simple. Au Nord-Ouest, la grosse tour d'enceinte semble avoir succédé au donjon du XIIIe siècle. Sous cette tour, se trouvait un très important ensemble de souterrains dont il subsiste une partie. A Nord et au Nord-Ouest, les fortifications sont constituées par le rocher lui-même, séparé du coteau par une profonde tranchée.
Au Nord de la cour, la chapelle du XVe siècle, transformée en grange au XVIIIe, présente une porte avec arc en tiers-point orné de crochets, couronné par un fleuron et encadré de deux pinacles. Cette chapelle a perdu sa voûte et son chevet était percé par un oculus qui a été condamné. Elle est accompagnée au Nord par une petite chapelle latérale voûtée sur croisée d'ogives.
Sur le rocher, au Nord, les communs (XVIe siècle) forment deux ailes en équerre. Celle de l'Ouest est est flanquée par une tourelle carrée d'escalier à vis, avec meurtrières pour armes à feu. L'une des salles possède une cheminée du XVIe siècle avec jambages formant consoles. La partie en retour vers le Sud, plus ancienne, avec des murs de 0,95 mètre d'épaisseur, est couverte par un toit en appentis. Les demies fermes sont renforcées au centre par des petits poinçons en forme de colonnettes.
En se promenant dans les rues du village, on peut voir des maisons des XVe et XVIe siècles...
... mais, aussi, des habitations troglodytiques.
Dans la rue de la Porte-Bigot, on pourra apercevoir les vestiges des fortifications. La demeure privée, située au Nord de cette porte (appelée le logis de la Poterne) a été bâtie au début du XVIe siècle puis reconstruite en 1545. Elle a conservé une fenêtre à croisée de pierre, une tourelle circulaire en encorbellement, à l'Est, et un balcon à balustres de pierre. La salle du premier étage est chauffée par une cheminée à hotte avec linteau à corniche et jambages demi-cylindriques. Le portail du rez-de-chaussée donne accès à une cave où se voient les restes d'une cheminée à faux manteau où s'ouvre la bouche d'un four à pain.
La porte Bigot fut démolie en 1882. C'était l'une des quatre portes fortifiées de Crissay avec les portes de la Motte, de Saint-Épain et du Puits-Auger.
Au 7 place Centrale, un manoir de 1536 est appelé grand maison ou maison du grand carroi. Au rez-de-chaussée, seule la porte centrale est d'origine. Sur l'un des jambages et sur le linteau figure un losange, motif géométrique souvent utilisé à l'époque de François Ier. Elle donne accès à un escalier à rampes droites inégales dont les paliers sont portés par des chevrons reposant sur le sommet de l'angle où viennent s'encastrer les pierres du dallage. Son premier étage est éclairé par trois fenêtres à croisée de pierre, portant à la clef une volute en S. Le comble est percé par trois hautes lucarnes à gâble plein. Une aile perpendiculaire au logis lui fut ajoutée postérieurement au Nord. On y voit une petite cheminée du XVIIe siècle avec trumeau et corniche au plafond. Sous une partie de l'édifice, la cave forme deux galeries voûtées parallèles.
La maison de la Forge (XVe siècle), appelée aussi maison de Justice, à pans de bois, possède un perron, accessible par deux volées de quelques marches, qui mène à une porte en arc surbaissé ornée d'une accolade à crochets surmontée par un fleuron. Elle ouvre sur un couloir dont la voûte en plein cintre est divisée par des caissons sans ornement. Deux petites lucarnes inégales à fronton triangulaire éclaire le comble. Au rez-de-chaussée, une cheminée du XVIIe siècle a remplacé une cheminée à hotte disparue. Au XVIIe siècle, un bâtiment fut ajouté au Nord. Son pignon aigu s'élève sur la place et, bordant la rue, le premier étage est en colombage. Il a gardé une cheminée de la fin du XVIIe siècle dont la hotte à trumeau présente un élargissement à sa base et une corniche au plafond. Les mêmes moulures parcourent le linteau et les jambages. Sur la cour, qui donne vers l'extérieur par un portail doublé d'une porte piétonne, une tourelle, encastrée dans les parties plus récentes, abrite un escalier à vis. La partie supérieure de la cage présente des traces de fresques dans les tons ocre, vert et noir. Une cave voûtée s'étend sous toute la demeure.
La maison Gaby (1523), rue de Chinon, est aussi dite maison de Charles VII. A l'Est, au rez-de-chaussée, la porte a linteau droit est accompagnée par une fenêtre à croisée de pierre et une baie à simple traverse. Deux autres fenêtres à croisée de pierre éclairent le premier étage, encadrées par des baguettes et surmontées par des moulures retombant sur de petits animaux. Le comble est percé par deux lucarnes à gâbles triangulaires qui portent seulement l'amorce des crochets qui les décoraient jadis. La façade arrière, percée par des fenêtres à double panneau, est flanquée par une tour quadrangulaire dont l'un des angles forme un pan coupé jusqu'à mi-hauteur. Elle renferme un escalier à vis qui descend jusqu'à une cave voûtée. A l'étage, la salle est chauffée par une cheminée à hotte avec linteau à double corniche et jambages demi-cylindriques ornés d'une cordelière.
Rue de l'église, ce logis privé (fin du XVe siècle) présente une fenêtre à croisée de pierre et une autre ouverture à meneau.
L'angle Nord-Ouest du manoir privé de La Boisselière (XVIe siècle) est flanqué d'une tourelle en encorbellement, couverte en poivrière et soutenue par un pilier quadrangulaire. La façade Ouest, en pierres de taille, est percée par deux fenêtres inégales, la plus grande ayant conservé son encadrement mouluré. Entre elles, ont été aménagées onze rangées, généralement de huit boulins, sauf sur les deux plus basses qui en ont quatorze sur un cordon d'envol pour les pigeons. Le comble à double versant est éclairé par une lucarne à fronton courbe. Les portes ouvrant sur la cour donnent sur deux salles creusées dans le rocher. Le niveau supérieur est, en fait, le rez-de-chaussée de plain pied avec la terrasse. Les pièces sont chauffées par deux cheminées, la première à hotte sur jambages rectangulaires, la seconde est à manteau de bois avec trumeau encadré de pilastres et corniche à petits modillons au plafond. Une troisième, de la fin du XVIIe siècle, se trouve au premier étage de l'aile perpendiculaire, dont le sous-sol communique avec plusieurs caveaux taillés dans le roc. A l'arrière de ce bâtiment, on trouve successivement, à la base du coteau, une cuisine, avec cheminée à linteau de bois, accessible jadis du logis par un escalier, puis une galerie rectiligne d'environ 10 mètres de long sur presque 3 de large, avec des niches rectangulaires dans les parois.
Au Nord, il existe plusieurs dépendances souterraines. L'une servait d'écurie avec une mangeoire évidée dans le calcaire et, au-dessus du plancher qui a disparu, se trouvait un colombier avec quatre rangées de boulins aménagées sur l'une des parois. A l'arrière, un chemin mène à une habitation troglodytique de plusieurs pièces dont l'une est chauffée par une cheminée avec four à pain intact.
Le pigeonnier circulaire de La Fretonnière présente une date gravée sur une pierre au-dessus de sa porte: 1717. Son toit repose sur une corniche composée d'une succession de cavets et de doucines. A côté de cette fuye, le logis est doté d'une tour qui fut crénelée dans les années 1950.
Près de La Fretonnière, on peut découvrir un autre pigeonnier cylindrique: celui du Puy-aux-Bœufs.
Le Grand-Moulin (privé), situé sur la Manse, était signalé en activité en 1621. Il fut un moulin à banalité jusqu'à la Révolution. A cette époque, il était un moulin à blé puis il devint un moulin à tan. Il a été modifié au début du XIXe siècle.
Au lieu-dit Les Marais, l'ancienne fontaine des Huguenots a été transformée en lavoir.
La croix centrale du cimetière date du XVe siècle.
Il existe deux lavoirs à Crissay-sur-Manse (après 1890), celui du bourg, en contrebas de l'église (📷 du haut) et celui du lieu-dit Gruteau (de 1899), sur la route de Crouzilles (📷 du bas).
Dans la rue du Château, ce graffiti (XVIIe siècle), gravé sur le linteau d'une porte murée, indique: 16 Hostel des Anglois 81.
Dans la rue du Puits-Auger, près de l'église, ce mur en moellons permet de découvrir le panel des couleurs que peut prendre le tuffeau de Touraine, de l'ocre soutenu au blanc.

A voir
  • Le logis privé de La Baumonnerie (XVIe et XVIIe siècles), situé à l'angle de la rue du Château et de la rue de Chinon, possède une tour carrée d'escalier hors-œuvre.
  • Le lavoir communal de La Grande-Croix, sur la Manse (seconde moitié du XIXe siècle.

Lieux-dits: Carroi-de-la-Grange, Gruteau, La Bertinerie, La Boisaudaie, La Boisselière, La Bouinerie, La Chaume, La Clôture, La Corne-de-Lièvre, La Croix-Brisée, La Davonnerie, La Fontaine, La Fretonnière, La Grande-Croix, La Grange, La Pierderie, La Pinetière, La Pointe-Moreau, La Prairie-de-Crissay, La Rabellerie, La Roche-Bourdeau, La Vallée-Robin, La Vente-de-la-Grenière, La Vente-de-la-Petite-Vallée, La Vente-de-la-Pinetière, La Vente-de-la-Teilleraie, La Vente-des-Trembles, La Vente-du-Charriot, La Vente-du-Godin, La Vente-du-Petit-Bois, La Verte, La Vieille-Métairie, Le Bechereau, Le Bois-Bouchard, Le Boulier, Le Champ-du-Pin, Le Château, Le Chêne-Fourché, Le Clos-du-Château, Le Clos-Maurin, Le Coteau, Le Fossé-Marot, Le Grand-Moulin, Le Pré-de-Paviers, Le Puy-aux-Bœufs, Le Pouèpe, Le Puy-Renault, Le Vigneau, Les Botteraies, Les Clancheraies, Les Counillères, Les Écoles, Les Gains, Les Guignetières, Les Marais, Les Patis, Les Perrons, Les Perruches, Les Quartiers, Les Quarts, Les Rageaux, Les Vallées, Les Varennes-de-Rochebourdeau, Maugonne, Pièce-de-la-Chaume, Pièce-de-l'Alisier, Pré-des-Pétons
Anciens lieux-dits: Clos-de-la-Cure, Forêt-de-Crissay, La Chottarde, La Cure, La Marsaudrie, La Taille-de-la-Boisaudaie, Le Bas-Clos, Le Buisson, Le Clos-de-la-Croix, Le Clos-de-Lalutte, Le Grand-Pré, Le Haut-Clos, Le Lisat, Le Petit-Bois, Le Pré-Béchereau, Le Pré-Clos, Le Pré-de-Ray, Le Pré-des-Patis, Les Basses-Coutures, Les Coteaux-de-Maugonne, Les Douves, Les Pièces-du-Tuffé, Les Sonnettries, Les Varennes-de-Maugonne, Pièce-de-la-Chaume, Prairie-des-Pétons, Prés-de-la-Vallée-Robin, Près-la-Grande-Croix, Près-le-Pré-Clos, Près-les-Perrons

Communes voisines: Avon-les-Roches, Crouzilles, Neuil, St-Epain
Blason de Crissay-sur-Manse

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