Parçay-sur-Vienne

Parçay-sur-Vienne (Wikipedia) est un village du Sud de la Touraine. Ses habitants sont appelés les Parçaiens, les Parçaiennes.
En 968, il fut mentionné dans les textes sous le nom de Ecclesia Parciacensis (charte d'Hardouin, archevêque de Tours). Par la suite, il s'appela Parchaimo (vers 1080, cartulaire de Noyers), Parciaco (1026-1040, cartulaire de Cormery), Parciacensis (1154, cartulaire de l'archevêché de Tours), Parcé (1288, cartulaire de Cormery), Parçay (XVIIIe siècle, carte de Cassini), Parçay-sur-Vienne (1820, carte de l'état-major). Son nom actuel date d'août 1814.
Son monastère fut transformé en prieuré relevant de L'Île-Bouchard. En 1762, il appartenait au séminaire des missions étrangères établi à Québec.
Le plus ancien registre paroissial date de 1626.
Coordonnées GPS de Parçay-sur-Vienne: 0°28'41"E - 47°06'16"N
Code INSEE: 37180 - Code postal: 37220 - Superficie: 1874 hectares
Altitudes: de 32 à 115 mètres (au Sud de Chandres)
Cours d'eau: la Vienne
L'église Saint-Pierre, construite de 1145 à 1155 (nef, chœur, abside et absidioles), a été modifiée aux XVIIIe (transept et clocher de 1747) et XIXe siècles (sacristie de 1892).
La nef unique comprend six travées dont les cinq premières sont éclairées par des petites fenêtres en plein cintre, accompagnées de colonnettes et au-dessous desquelles se voit une ligne de chevrons. Chaque travée est limitée par des fûts de colonnes engagées qui sont surmontées par des chapiteaux du XIXe siècle. Cependant, la voûte ne fut jamais construite et la nef est couverte en charpente.
La croisée du transept est voûtée en arc de cloître, voûte datant de 1747, et ses croisillons sont couverts, chacun, par un berceau en plein cintre. Chaque croisillon est accompagné par une absidiole semi-circulaire, voûtée en cul-de-four, et éclairée par une petite fenêtre. Le croisillon Sud a été totalement restauré.
Le chœur, de deux travées, et l'abside semi-circulaire, voûtée en cul-de-four et éclairée par cinq fenêtres en plein cintre, furent reparementés, à l'extérieur, en 1869. Ils ne furent jamais voûtés. Les colonnes engagées sont surmontées par leurs anciens chapiteaux ornés de chimères et d'animaux fantastiques.
Sa façade Ouest, soutenue par deux contreforts, présente un portail en plein cintre, à triple voussure, accompagné par deux arcades aveugles latérales. Il a été restauré en 1991.
Les sculptures des niches murales...
...ainsi que celles des voussures sont connues sous la désignation des 33 barbus de Parçay.
Cette église possède aussi quelques culs-de-lampe sculptés.
L'église Saint-Pierre renferme un vitrail signé par Julien-Léopold Lobin représentant le Christ bénissant (📷). Lucien-Léopold Lobin (Tours, 1868) est l'auteur de deux verrières figuratives (saint Charles Borromée, la Vierge au pied de la Croix) et de plusieurs grisailles ornementales. Joseph-Prosper Florence (Tours) a créé des grisailles ornementales. Van-Guy (Tours, seconde moitié du XXe siècle) a réalisé deux verrières à losanges avec, au centre, des éléments symboliques: le vin et le calice pour l'une, les poissons et le pain pour l'autre.
Dans le chœur, huit chapiteaux sont historiés.
L'ancien prieuré (XVIIe siècle), dédié à saint Pierre, est devenu un logis privé. A l'origine, il existait un monastère du IXe siècle qui, au XIVe, était une dépendance de l'abbaye de Méobecq en Berry. Le bâtiment rectangulaire, de 22 mètres de long sur 8 de large, aux murs de pierres de taille de 90 centimètres d'épaisseur, est épaulé aux angles par des contreforts amortis en glacis. Le contrefort du Nord-Ouest, très large, est percé à sa base par une grande arcade en plein cintre. Treize marches de pierre, sous une voûte en berceau, descendent à l'entrée de la cave. Dans l'une des parois une niche double est aménagée. Le sous-sol forme une vaste salle s'étendant sous tout le bâtiment et couverte par une voûte en arc brisé en pierres de moyen appareil, soutenue par sept doubleaux. La lumière y pénètre, à l'Est, par une baie étroite, située au niveau du sol, dont le linteau est formé par deux pierres où l'on voit la trace d'arcs trilobés.
Dans le mur Nord, on voit une grande arcade en plein cintre murée, accompagnée par une autre plus basse en arc brisé, qui se retrouvent à l'intérieur dans la pièce Ouest. Après avoir enlevé les enduits, on a découvert, dans le mur Ouest, deux arcatures jumelles en arc brisé.
La plupart des percements actuels de la façade Sud ont un linteau cintré. Par contre, on y voit une fenêtre étroite plus ancienne, à deux panneaux, ayant gardé sa traverse et qui fut ouverte à une époque postérieure au parement primitif. Au centre, une partie en encorbellement est soutenue par un contrefort. Deux lucarnes, dont l'une à gâble aigu, éclairent le comble. Chacune des trois salles est chauffée par une grande cheminée de pierre très simple, mais le trumeau et le linteau caractéristiques de celle de l'Est semblent dater de la fin du XVIIe siècle. Le côté Sud de la cour est bordé par les servitudes.
Le manoir de La Cantinière (début du XVIIe siècle) a été transformé en ferme privée. L'entrée de la cour, jadis percée dans le mur Est, se faisait par un portail en plein cintre qui a été démoli. Il en reste le gros contrefort qui l'épaulait intérieurement à côté de la porte piétonne qui subsiste. Au Nord et au Sud, s'élèvent deux tours quadrangulaires. La première a été remaniée. La seconde est couronnée par une corniche à gros modillons qui ne supporte plus la toiture primitive. Le premier étage était un pigeonnier qui a gardé ses boulins intacts, alors que le rez-de-chaussée servait de salle de garde dotée de meurtrières pour armes à feu.
A l'Ouest fut bâti le corps de logis principal. Il est percé sur chaque face par deux fenêtres superposées à chaînages et croisées de pierre. Entièrement murées du côté de la campagne, elles sont en partie aveuglées ou transformées sur la cour. L'interruption au-dessus d'elles de la corniche à petits modillons courant sous le toit, laisse penser qu'il existait jadis des lucarnes. L'intérieur a conservé une cheminée à hotte, portant un grand trumeau et une large corniche au plafond, sur des jambages rectangulaires. Dans une autre à faux manteau, s'ouvre la bouche d'un four. Sur une pierre du pignon Sud, on lit la date de 1639. Celle de 1642 est gravée sur un écu sans armoiries surmontant la porte en anse de panier d'un bâtiment isolé à l'Est du logis. Des vestiges d'une demeure du XVe siècle sont accolés à la tour carrée.
Le château privé de Prézault a été construit, en brique et pierre, en 1865. Il comporte un sous-sol dans lequel sont aménagées les cuisines, un rez-de-chaussée, un étage carré et un étage de comble, desservis par un escalier tournant en charpente.
Au Sud de son parc, subsiste un ensemble de bâtiments d'époques différentes qui semblent être les vestiges du manoir primitif. L'angle Est était protégé par une tour de défense, présentant à sa base trois meurtrières pour armes à feu. Son flanc Nord avait été ouvert par un grand portail qui communiquait avec une dépendance ruinée. Un mur d'enceinte, dont il reste un fragment, la reliait à une seconde tour plus massive, aux murs de moellons d'un mètre d'épaisseur. C'était un pigeonnier comme le prouvent les trois travées de boulins de cinq rangées chacune. Ultérieurement, il fut divisé par des planchers, mais la trace des nids est encore visible au rez-de-chaussée. Les pigeons y pénétraient par deux lucarnes à fronton triangulaire. Les deux tours cylindriques du XVIe siècle sont couronnées par une corniche à modillons. La tour du Sud-Est est couverte par un toit conique en tuiles plates.
Le côté Nord-Est de la cour est occupé par un long corps de bâtiment dont la partie la plus récente, du XIXe siècle, est flanquée par une petite tourelle cylindrique. La plus ancienne, datant du XVIIe siècle, est terminée par un pavillon quadrangulaire en forte saillie sur la façade. Toutes les ouvertures ont leur linteau légèrement incurvé sur leur partie extérieure. L'une des salles, servant de buanderie, possède un four à pain et deux cuveaux en pierre d'environ 75 centimètres de hauteur et de plus d'un mètre de diamètre.
Les deux logis à pignons accolés occupant l'angle Ouest sont aussi d'époques différentes. Le premier, avec sa lucarne à fronton triangulaire, aux piédroits appareillés en bossage, ses hautes fenêtres à linteau cintré, est du XVIIe siècle. Le second est beaucoup plus ancien. Ils étaient prolongés par une aile aujourd'hui disparue qui contenait des boiseries qui ont été réutilisées dans le manoir moderne. Il ne reste pas de trace de la chapelle encore signalée en 1787.
Le château privé de La Brèche fut édifié de 1844 à 1849, dans un style néo-classique, pour Jacques Louis de Fadate de Saint-Georges et son épouse, Julie. Il a été construit près d'un logis seigneurial du XVe siècle, fortifié en 1510-1511 par Jean Prunier puis remanié au XVIIe siècle. La Brèche était un fief relevant de L'Île-Bouchard.
De l'ancienne propriété seigneuriale, il reste la tourelle d'angle Nord-Ouest, avec un toit en poivrière, refaite en 1913, mais elle repose sur un cul-de-lampe d'origine. A cet endroit, la douve et un pont de pierre d'une seule arche ont été conservés. Le côté Sud de la cour est occupé par plusieurs dépendances dominées par le comble à quatre pans de l'ancien logis éclairé par deux lucarnes à fronton triangulaire sur des pilastres doriques. La baie du rez-de-chaussée, au-dessus du fossé, était une fenêtre à croisée de pierre qui a gardé son linteau et son encadrement de baguettes. A l'intérieur, une baie étroite encadrée par de fines colonnettes est devenue une porte et, dans la cage d'escalier, on voit le cul-de-lampe d'une tourelle disparue.
L'édifice du XIXe siècle (photo) était, au départ, un relais de chasse qui fut agrandi, en 1913, par adjonction d'ailes latérales, en légère saillie, couvertes en terrasse, selon les plans de l'architecte Hardion. Les balustrades et les grilles en fer forgé proviennent du château de Vitry (Val-de-Marne).
L'ancien manoir du Lac (XVe et XVIIe siècle) est devenu une ferme à cour fermée. Il possède deux tours. La première, assez massive et cylindrique, laisse apparaître, sous l'enduit qui la recouvre en partie, des chaînages en pierres de taille. Tout son premier étage était un pigeonnier renfermant environ 600 boulins repartis en seize rangées. La seconde, construite selon un plan en fer à cheval, est en petits moellons disposés en lits réguliers. Elle présente plusieurs meurtrières circulaires pour armes à feu. A l"Est, une troisième tour a disparu.
Le côté Sud-Est de la cour est bordée par trois bâtiments accolés les uns aux autres et dont la hauteur va en décroissant. Le logis d'habitation, au centre, élevé d'un rez-de-chaussée, possède un comble éclairé par deux lucarnes de pierre inégales, à gâble aigu. Une large cheminée à hotte chauffe la salle basse. L'aile en retour d'équerre au Nord, transformée en servitudes, en renferme deux autres, adossées l'une à l'autre, avec hotte peu saillante et corniche au plafond qui sont plus récentes. Au Sud-Ouest, la cour est limitée par une vaste grange.
Le manoir privé des Granges est une construction du XVIIe siècle.
La manoir privé de La Musse (début du XVIIe siècle) est un ancien fief. A l'Ouest, un escalier hors-œuvre en pierre accède au rez-de-chaussée surélevé, situé au-dessus de la cave. Au Nord, l'accès au logis est de plein pied. Les ouvertures du côté Nord sont très remaniées. Le pavillon carré est couronné par une corniche à gros modillons. Le toit en pavillon est couvert de tuiles plates.
La maison forte (privée) de Migny possède une tour du début du XVIIe siècle. Cette tour, presque carrée, est construite en moellon et est renforcée aux angles par un chaînage en pierre de taille. Elle comprend deux étages. Le toit en pavillon, couvert en ardoise, est soutenu par une corniche en pierre de taille. Une petite demeure a été accolée à la tour, jadis isolée. Au Nord, un long bâtiment a disparu. Il a été remplacé, dans la seconde moitié de XXe siècle, par un séchoir à tabac. Migny était un fief relevant de la châtellenie de L'Île-Bouchard.
Le pigeonnier-porche du Colombier, de 1624, est construit selon un plan carré. Une corniche en pierre de taille à gros modillons supporte le toit en pavillon couvert de tuiles plates. Un petit logis, comprenant une seule pièce à feu et un comble auquel on accède par une lucarne, lui est accolé.
A l'Ouest du Colombier, en allant vers le hameau de Puchard, on découvre ce pigeonnier carré.
Le pigeonnier cylindrique de Dorée, près du hameau du Village-des-Rois, date de la fin du XVe siècle. Élevé en moellons et ayant environ 10 mètres de diamètre extérieur, il renferme près de 1000 boulins disposés sur vingt rangées d'une cinquantaine chacune. Sa porte est à encadrement mouluré et en arc surbaissé. Retombant, de part et d'autre, sur deux culs-de-lampe, elle est amortie par un fleuron sculpté. En entrant par cette porte, il faut ensuite descendre d'un demi-mètre environ. Jadis, sa toiture de tuiles plates reposait sur deux corniches à modillons, en retrait l'une de l'autre sur lesquelles sont fixées des ardoises découpées en écailles de poisson. Le toit a disparu entre 1977 et 2008.
Cette fuie dépendait d'un manoir, aujourd'hui disparu, qui était un fief, cité dès 1527, relevant de Trogues. Il n'y a plus trace de la chapelle et de l'entrée subsiste une porte piétonne à linteau droit, accolé à l'un des piliers du portail, orné d'un pilastre dorique.
La ferme du Pont-Prieur possède un pigeonnier circulaire du XVIIe siècle à toit conique couvert de tuiles plates. Deux corps de bâtiments parallèles délimitent une cour rectangulaire à laquelle on accède par un portail en pierre de taille à double porte. Le logis comprend un étage carré et est accolé à une grange.
Aux Chillaudières, une maison a vu son grenier aménagé en pigeonnier avec 24 boulins (nids de pigeons).
Près de La Prée, le dolmen de La Brèche est désormais en ruines. En 1847, il était encore composé de dix supports et d'une table.

Patrimoine disparu
  • La chapelle de l'ancien prieuré de Vaurayé (ou Vaurayer) était déjà en ruines à la fin du XVIIIe siècle. Ce prieuré dépendait de l'abbaye de Maubec.
  • L'éolienne Bollée (1891) du château de La Brèche.

Lieux-dits: Beauchêne, Bois-du-Colombier, Carroi-de-la-Croix-Blanche, Chamorin, Chandres, Dorée, La Blissière, La Brèche, La Cantinière, La Cotonnerie, La Croix-de-Pierre, La Dérouetterie, La Grande-Métairie, La Hucherie, La Mariette, La Musse, La Planche, La Pontonnerie, La Porcherie, La Poulinière, La Prée, La Queue-du-Ruisseau, La Roche-Valin, La Saboterie, La Scierie, La Tannerie, La Vallée-Bouillie, La Varenne, La Vinière, Le Bas-Rochedais, Le Colombier, Le Haut-Rochedais, Le Lac, Le Petit-Chandres, Le Peu, Le Pont, Le Pont-Prieur, Le Puy-Bert, Le Tilleul, Le Village-des-Rois, Les Chillaudières, Les Fours, Les Granges, Les Landes, Les Plantes, Les Rosiers, Les Varennes, Les Vigneaux, Migny, Mougon, Prézault, Puchard, Vaurayé, Vinay

    3 commentaires:

    1. Propriétaire de "la ferme du Pont-Prieur", je suis ravie d'apprendre que le pigeonnier est daté. J'aimerais bien savoir comment la photo a été prise sans rentrer chez nous !...

      RépondreSupprimer
      Réponses
      1. Depuis la route qui passe devant chez vous, à quelques centaines de mètres au sud, avec un téléobjectif de 300 mm.

        Supprimer
      2. Merci pour la réponse.
        Au plaisir !

        Supprimer