Abilly

Abilly (Wikipedia) est un village du Sud de la Touraine, situé à la confluence de la Claise et de la Creuse. Ses habitants sont appelés les Abillois, les Abilloises.
Il a porté les noms de: vicaria Abiliaxense (937, charte de Saint-Martin), Abiliaco (vers 1074, cartulaire de l'abbaye de Noyers), Abiliacus (vers 1096, cartulaire de Noyers), Abille (XIe siècle), parochia Abiliacensis (vers 1112, cartulaire de Noyers), Abilliaco (vers 1140, cartulaire de Noyers), Abilley (vers 1200, cartulaire de la Merci-Dieu), Abillé (1247), Abillé (1290, pouillé de Tours), Abilleio (XIIIe siècle, cartulaire de l'archevêché de Tours), Saint-Martin d'Abilly (1569, archives départementales), Abilly (XVIIIe siècle, carte de Cassini).
Au Xe siècle, il était chef-lieu de viguerie (division administrative de l'époque) sous la désignation de Vicaria Abiliacensis.
Le plus ancien registre paroissial commence en 1597.
Coordonnées GPS d'Abilly: 0°43'43"E - 46°56'30"N
Code INSEE: 37001 - Code postal: 37160 - Superficie: 3027 hectares
Altitudes: de 42 à 123 mètres
Cours d'eau: la Creuse, la Claise, le Brignon, le Ribault
L'église Saint-Martin, construite au début du XIIe siècle (nef, chœur, croisée de transept, abside, clocher), a été agrandie au XVIe (deux collatéraux et chapelle seigneuriale).
La nef communique avec les deux collatéraux par quatre arcades en arc brisé retombant sur des piliers octogonaux du côté Nord et carrés du côté Sud. Ces collatéraux sont couverts, comme la nef, de fausses voûtes du XIXe siècle. Le collatéral Nord est accompagné par une petite chapelle seigneuriale de deux travées voûtées d'ogives à moulures prismatiques avec des clefs armoriées.
La nef aboutit à un transept dont la croisée est voûtée d'une coupole sur trompes et les bras couverts d'un berceau en plein cintre. Les quatre arcades du carré retombent sur les chapiteaux archaïques de colonnes engagées. Chaque bras est accompagné, à l'Est, par une absidiole qui a été refaite. L'absidiole Nord a son mur parementé en petit appareil mais sa voûte en cul-de-four doit être moderne. Elle représente certainement l'abside unique d'un édifice du XIe siècle. L'abside, voûtée en cul-de-four, termine un étroit et profond sanctuaire éclairé par trois fenêtres en plein cintre qui ont été refaites.
Au dessus de la croisée du transept se trouve un clocher carré dont chaque face présente une arcature aveugle en plein cintre surmontée par un étage refait de baies géminées à hauteur du beffroi.
Extérieurement, l'abside présente une corniche ornée d'un damier et soutenue par des modillons grotesques dont l'un représente une tête aux yeux globuleux (1ère photo) et un autre une bête avalant un homme aux bras pendants (2ème photo). L'abside est épaulée par deux colonnes engagées formant contreforts.
Cette église renferme, dans le collatéral Nord, une chaire à prêcher (XVIIe siècle) en pierre sculptée qui provient du prieuré de Rives et qui fut installée ici en 1883. La chaire est soutenue par un aigle aux ailes déployées et surmontée par une couronne de pierre où sont sculptées des marguerites.
Un bénitier (XVIIe siècle) en pierre sculptée (provenant aussi du prieuré de Rives) a été fixé à un pilier du collatéral Sud, près de la porte latérale.
Ses vitraux ont été réalisés entre 1857 et 1879 par Pierre-Eugène Guérithault (Poitiers): saint Martin (1857), le baptême du Christ (1879, photo), la Vocation (1879), la Remise des Clefs à saint Pierre (1870), saint Pierre et saint Paul (1870). Du même auteur, le vitrail de l'oculus de la façade représente Dieu le Père trônant et bénissant, entouré des quatre évangélistes, accompagnés de leurs symboles respectifs. En 1886, Julien Fournier créa deux verrières ornementales à décor de grisaille en cage à mouches, rehaussé de figures géométriques multicolores. Enfin, cette église possède aussi cinq grisailles anonymes et non datées.
Près de l'église, une pierre d'attente des morts (ou dépositoire funéraire) peut être observée. Les cercueils y étaient posés avant la cérémonie des funérailles.
Le château privé de Bessé a été bâti aux XVe et XVIe siècles mais le logis primitif date du XIIIe. Il possède encore, sur trois côtés, des fossés creusés dans le tuffeau (8 mètres de profondeur et 4 de large). Deux ponts en pierre enjambent ces fossés et permettent l'accès au château. Celui-ci est une construction rectangulaire dont les pignons dominent deux tours carrées qui flanquent la façade Sud-Est. De ce côté, toutes les fenêtres à croisée de pierre ont été modifiées, sauf une presque intacte. On voit aussi, entre deux massifs contreforts, une porte du XVe siècle qui a été condamnée. Son linteau, surmonté par un fleuron encadré par deux pinacles, porte au centre un blason meublé de trois tours crénelées. L'escalier logé dans la tour polygonale, du XVIe siècle, de la façade Ouest donne accès aux étages où certains planchers surélevés témoignent d'un réaménagement intérieur. De ce fait, une cheminée ne laisse plus voir que son large linteau. Une autre, mieux conservée, a sa hotte ornée de feuillage. Celle de la cuisine porte un grand trumeau, mais un placard occupe la place du foyer.
Non loin, au Nord-Est, en dehors des fossés, la chapelle gothique, construite vers 1500, subsiste transformée en écurie. Les nervures des deux travées voûtées sur croisées d'ogives reposent sur des culots ornés de feuilles triangulaires. Les clefs sont armoriées, celle qui se trouvait au-dessus de l'autel disparu présente, dans une couronne de feuillage, le blason des Thibault. Elle est terminée par un chevet plat. Le mur surplombant la falaise à pic, soutenu par deux contreforts, est percé par une fenêtre en plein cintre murée. Une piscine à burettes, un petit bénitier existent encore à l'intérieur.
Au Sud-Ouest, un pigeonnier rectangulaire, avec un toit en croupe, a gardé ses rangées de boulins intacts. Il présente un larmier plat constitué de pierres en surplomb, ce qui indique sa grande ancienneté.
Le manoir privé du Pont a été bâtie à la fin du XVe siècle. Le bâtiment est placé au Nord sur un socle de rocher calcaire et présente, de ce côté, deux fenêtres jumelées en plein cintre. Bien que la pierre de taille soit largement utilisée, surtout autour des ouvertures et aux angles, les murs sont surtout composés de moellons et de silex. La façade Sud (photo) est flanquée par une tourelle hexagonale d'escalier qui la partage en deux partie inégales. Celle de droite a gardé à l'étage deux fenêtres à meneaux. La première est à deux panneaux, alors que la seconde, plus grande, est à croisée de pierre. Elle est surmontée par un gâble à crochets s'appuyant sur deux consoles ornées de dragons. Les baies du rez-de-chaussée ont été transformées en porte. L'entrée principale, située jadis à la base de la tour sur la seule face entièrement appareillée en pierres de taille, est dominée par une accolade terminée par un fleuron. On y accédait par un perron de quelques marches. Au-dessus, une petit fenêtre rectangulaire présente la même décoration. L'escalier de pierre conduit jusqu'aux combles. Les grandes salles ont gardé, presque intactes, leurs cheminées à hotte. Celle du premier étage possède des colonnettes entourées par une cordelière. La façade Sud est précédée par une terrasse limitée, à chaque extrémité, par deux constructions carrées.
Le manoir privé de La Chatière date des XVe et XVIe siècles. On y accède par un portail en anse de panier s'ouvrant dans ce qui reste du mur d'enceinte. Il est doublé par une porte piétonne dont le linteau, droit à l'extérieur, s'incurve à l'intérieur. La cour est bordée par des constructions d'époques différentes se développant en angle droit. L'aile Nord-Est a été en partie reconstruite, mais garde encore le jambage droit orné d'une baguette ronde d'une porte. Il est surmonté par une pierre portant un reste de pinacle. Au Nord-Ouest, deux corps de logis accolés, de hauteur inégale, datent du XVe siècle. L'un d'eux forme porche au rez-de-chaussée. Toutes les baies de l'étage, auquel on accède par l'un des deux escaliers extérieurs, avaient été jadis murées, dont une fenêtre à deux panneaux et une grande ouverture, ornée d'un arc en accolade, qui ont été dégagées. Une cheminée de 1647 présente, dans un cartouche au milieu de la corniche, un blason aux armes des de Marsay.
Le toit de tuiles plates est dominé par le haut pignon triangulaire, surmonté par un fleuron, du second bâtiment dont on aperçoit, à la base du rampant, une sculpture représentant un petit animal. La façade sur le jardin est percée par une fenêtre dont la largeur a été diminuée. Si sa croisée de pierre a disparu, elle a conservé une guirlande de feuillage sur son entablement en saillie. L'angle Nord est flanqué par une tourelle en encorbellement, tronquée à la partie supérieure qui vient recouvrir le toit de la demeure. L'intérieur a gardé deux cheminées au large linteau soutenu par trois colonnettes d'inégale grosseur.
Une petite chapelle romane, dédiée à sainte Radegonde et fondée par les barons de La Haye (Descartes), était déjà en ruines en 1791. Il n'en reste qu'une porte du XIIe siècle, dont l'unique voussure en plein cintre est moulurée d'un tore se prolongeant sur les piédroits. L'archivolte se retourne aux extrémités en un bref cordon horizontal.
Une tour de défense du XVe siècle (à droite) a été transformée en pigeonnier. De forme cylindrique, s'évasant légèrement à sa base, elle est ceinturée au sommet, à quelque distance sous la corniche, par un cordon d'ardoises. Son toit conique est muni de trois lucarnes à fronton triangulaire à crochets en partie détruits. Dans les petits animaux sculptés à la base du rampant, on peut voir des chats symbolisant peut-être le nom du manoir. Les fortifications du logis seigneurial ont été démolies en 1710.
Le manoir privé de La Bergeresse (XVe siècle) possède, à l'angle Sud-Ouest, une tour à toit à quatre pans recouvert de tuiles plates.
Le château privé du Bois-d'Aix a été construit entre 1909 (pose de la première pierre le 22 août) et 1912 pour le baron Gustave de Ravignan. Sa chapelle est dédiée à la Sainte Réserve. Jadis, ce lieu était un fief relevant de Chanceaux.
Ce château a été édifié sur les soubassements à deux étages d'un logis plus ancien.
Sa ferme possède une tour circulaire.
Le château privé des Termelles, construit en 1865 par M. Joseph Pinet, constructeur de machines agricoles, a été transformé en maison de retraite.
De la rue du Stade, on peut observer un grand moulin (fin du XVIIIe siècle) à eau sur la Claise. Il s'agit, en fait, de deux moulins accolés. A droite, le plus ancien, présente un toit à la Mansard et une roue sous le bâtiment.
A gauche, le second possède, sur son côté, une roue à aubes sous un abri en bois.
Le moulin Neuf, sur la Claise, encore en activité en 1778, a cessé de fonctionner vers 1985. Il avait remplacé un moulin plus ancien.
Le logis privé de La Vallée présente un pigeonnier carré (à droite). Ce domaine est un ancien fief ayant appartenu à la famille de Guenand aux XVIIe et XVIIIe siècles. En 1792, il fut vendu comme bien national. Son propriétaire d'alors, Jean-Barthélemy du Puy, avait émigré.
La ferme privée de La Voirie présente des bâtiments disposés autour d'une cour fermée dont le portail a disparu. Il était flanqué, à gauche, par une porte piétonne en plein cintre qui a subsisté. Les angles Nord et Sud-Ouest étaient défendus par deux tours massive, peu élevées et d'inégal diamètre. Ces deux tours furent ensuite transformées en pigeonniers, puis celle de gauche, en chambre à coucher.
Le logis est une construction élevée d'un rez-de-chaussée et d'un comble, aux murs épais de plus d'un mètre, entre deux hauts pignons triangulaires. Toutes les ouvertures ont été modifiées. On voit sur la façade les traces d'une porte murée dont le linteau présente un blason sans armoiries. L'intérieur a conservé une cheminée de pierre dont la hotte droite, sans décoration, repose sur des jambages rectangulaires. Une autre existe dans le bâtiment voisin servant de dépendances, avec un linteau de bois soutenu par des colonnes demi-cylindriques et l'ouverture murée d'un four disparu.
L'Archéolab est un musée construit en 1992 selon les plans de l'architecte tourangeau Jean-Yves Barrier sur le site archéologique du Petit-Paulmy.
Il permet la visite pédagogique d'un site de fouilles d'un atelier-habitat datant du Néolithique final (entre 3000 et 2400 ans avant Jésus-Christ). Ces fouilles se sont déroulées de 1981 à 1991.
A l'une des entrées du village, on peut voir ce poteau Michelin datant des années 1930.

A voir
  • Le prieuré de moniales de Rives, fondé en 1117 par Robert d'Arbrissel, dépendait de l'abbaye de Fontevraud. En 1569, il fut pillé et incendié par les Huguenots. L'église, le cloître et une partie des bâtiments conventuels furent détruits. Il a été supprimé vers 1640. L'église Notre-Dame se compose d'une nef unique éclairée par des fenêtres en plein cintre et couverte en charpente. Elle se termine par un chœur qui était voûté d'un berceau soutenu par deux doubleaux qui retombaient sur des chapiteaux de colonnes engagées. Une porte en plein cintre, située au Sud du chœur, a sa seconde voussure ornée de festons et de denticules, retombant sur des colonnettes. L'église avait deux autres portes: l'une, en plein cintre, à deux rouleaux non moulurés, dans la façade et l'autre qui reliait, au Nord, la nef au cloître. L'abside, probablement circulaire, terminant l'église, et le clocher ont été détruits. Le cloître se trouvait au Nord de l'église. Le corps de bâtiment (XIIe siècle) qui le limitait à l'Est a subsisté. Sa façade Est présente des petites baies en arc brisé. Il fut remanié au XVe siècle: une tourelle d'angle carrée fut édifiée à son extrémité Nord, au-dessus d'une tour ronde primitive. Au rez-de-chaussée, un réfectoire est voûté d'arêtes.
  • Le moulin de Rives, sur la Claise, a cessé son activité en 1914. Il était alors la plus importante minoterie de Touraine. Par la suite, il abrita la chocolaterie et confiturerie Alfred Neau qui fut remplacée par une laiterie coopérative qui fonctionna de 1929 à 1985. Ce fut ensuite une entreprise de fumage et saumurage de poisson et d'affinage de fromages à pâte molle.
  • La croix Grelet (1886).
  • Le pigeonnier mural des Fontaines présente une longue et unique rangée de boulins.
Patrimoine disparu
  • La chapelle de l'Habit.
  • A Chisay, les moulins banaux, sur la Creuse, étaient signalés, vers 1820, comme étant en ruines.

Lieux-dits: Basse-Berge, Beauregard, Bel-Ébat, Bessé, Bois-de-la-Bonnetière, Bois-de-la-Cataudière, Château-Fromage, Chisay, Cuffou, Fontenaille, Gué-de-Bessé, Gué-des-Cailles, Haute-Berge, Jubergein, La Bergeresse, La Bonnetière, La Brosse, La Brunelière, La Cataudière, La Chatière, La Cholerie, La Claisière, La Cotinière, La Coussaie, La Croix-Mirault, La Davière, La Fournière, La Garde, La Gare, La Garenne, La Giraudière, La Glaumière, La Grasse-Coue, La Lande, La Madelone, La Marche, La Marnière, La Materie, La Métairie, Langeville, La Pièce-du-Four, La Pièce-du-Puits, La Pièce-du-Vivier, La Pierre-à-Vinaigre, La Princerie, La Richardière, La Saulaie, La Soulette, La Touche, La Tournière, La Vallée, La Vigne-des-Champs, La Voirie, Le Bas-Ribeault, Le Bergeot, Le Bois-d'Aix, Le Bois-Meslin, Le Bois-Violet, Le Bouchet, L’Écluse, Le Foulon, Le Grand-Champ, Le Grand-Village, Le Haut-Ribault, Le Marais, Le Marchais-Plat, Le Petit-Carroi, Le Petit-Moulin, Le Petit-Paulmy, Le Picot, La Pierre-à-Vinaigre, Le Pont, Le Port-des-Tuileries, Le Poteau, Le Puy-Chevrier, Le Puy-Gome, Le Vivier, Les Barreaux, Les Champs, Les Chaumes-de-Bessé, Les Chaumes-de-la-Cotinière, Les Cormassons, Les Dubois, Les Essarts, Les Fontaines, Les Forges, Les Grouaies-des-Grands-Champs, Les Morissets, Les Pagés, Les Peupliers, Les Pierres-Bures, Les Prés-du-Bateau, Les Roches, Les Sables, Les Tailles-de-la-Cartière, Les Termelles, Les Trois-Pinoches, Les Vallées, Les Vérons, Les Vignes-de-Beauregard, Les Vignes-de-Molière, Maisonnette-des-Joncs, Maisonnette-du-Chemin-Vert, Montgarni, Moulin-de-l'Aulnay, Moulin-Neuf, Pièce-de-la-Glaumière, Pièce-des-Rabatées, Pièce-des-Roches, Pouvreau, Rives, Taillis-de-Monpas, Terres-de-Jubergein, Touche-Ronde, Tuffeau, Ville-Plate
    Blason d'Abilly

      Aucun commentaire:

      Enregistrer un commentaire