Descartes

Descartes (Wikipedia) est une ville du Sud de la Touraine. Ses habitants sont appelés les Descartois, les Descartoises.
Elle a porté les noms de: Haia (900), Haya (1026-1047, cartulaire de l'abbaye de Cormery), Haia (vers 1065, 1075 et 1080, cartulaire de Noyers), Haiam (vers 1084, cartulaire de Noyers), Haya (XIe siècle, charte de l'abbaye de Beaulieu), Haiam (vers 1135, charte de Beaulieu), Haiae (vers 1148, charte de Beaulieu), Haia (1194), Haiam (1215 et 1224, cartulaire de La Merci-Dieu), Hayam (1247), Haya (XIIIe siècle, cartulaire de l'archevêché de Tours), La Haye (XVIIIe siècle, carte de Cassini), La Haye-Descartes (2 octobre 1802), Descartes (1er janvier 1967, au moment de la fusion avec la commune de Balesmes).
D'abord simple châtellenie, Descartes devint une baronnie. Elle relevait du château de Chinon, à foi et hommage lige. La baronnie de La Haye (Descartes) fut comprise dans le duché de Montbazon, érigé en mai 1588 en faveur de Louis de Rohan.
Les plus anciens registres paroissiaux datent de 1570 pour Saint-Georges, de 1564 pour Notre-Dame et de 1596 pour Balesmes.
Coordonnées GPS de Descartes: 0°42'03"E - 46°58'27"N
Code INSEE: 37115 - Code postal: 37160 - Superficie: 3808 hectares
Altitudes: de 37 à 121 mètres
Cours d'eau: la Creuse, l'Esves
L'église Saint-Georges, construite au XIIe siècle (nef, deux collatéraux et chœur), fut modifiée au XVe (abside, absidiole Sud et clocher).
Cet édifice est composé d'une nef flanquée de deux collatéraux, d'un chœur et d'une abside primitivement accompagnée par deux absidioles. Il est parementé en moyen appareil irrégulier. Au XVe siècle, l'abside semi-circulaire, butée par deux contreforts-colonnes, fut en partie noyée dans un mur à haut pignon qui remplaça, au Sud, le mur semi-circulaire de l'absidiole correspondante. En même temps, on érigea à la place de l'absidiole Nord un clocher carré ajouré, à hauteur du beffroi, sur chaque face, par deux baies en plein cintre. Les percements de la façade et des murs goutterots des nefs datent du XIXe siècle. Dans le mur Nord, on voit encore deux des petites fenêtres en plein cintre primitives qui sont condamnées.
L'intérieur de l'église a été moins remanié. La nef et ses deux collatéraux ont chacun quatre travées voûtées d'arêtes. Ces voûtes retombent sur les chapiteaux ornés de feuillages des piles carrées avec quatre colonnes engagées. Une haute et étroite fenêtre en plein cintre éclaire chaque travée des collatéraux. L'absidiole Sud a été reconstruite au XVe siècle sur plan rectangulaire. Le chœur comprend une courte travée voûtée par un berceau brisé et séparée par un doubleau, du même dessin, de l'abside semi-circulaire qui la suit. Voûtée en cul-de-four, cette abside est éclairée par trois fenêtres en plein cintre séparée l'une de l'autre par une étroite arcade aveugle. Les arcs retombent sur les chapiteaux, ornés de feuillages, de colonnettes engagées.
Le 9 juillet 2023, cette église a été touchée par la foudre. La toiture de 500 m², entièrement brûlée, s'effondra. Le clocher a été détruit.
C'est dans cette église que René Descartes fut baptisé le 3 avril 1596. Voici son acte de baptême.
Trois de ses verrières ont été réalisées par Pierre Guérithault (Poitiers, 1848): saint Georges terrassant le dragon (📷), saint Pierre, saint Paul. Son fils, Pierre-Eugène Guérithault (Poitiers), fut l'auteur d'un vitrail figuratif (la Vierge à l'Enfant) et de huit verrières ornementales (1872).
Cette église renferme un bel orgue.
L'ancienne église Notre-Dame, bâtie à partir de 1104, comprend une nef romane, deux collatéraux de style angevin (dont un du XIIIe siècle), un chœur et une abside. Le clocher en bois a été reconstruit en 1997. Primitivement, c'était une chapelle castrale qui est devenue, de 1220 à 1789, une église paroissiale.
La façade Ouest, épaulée par des contreforts amortis à la base du pignon, est ouverte par une porte en plein cintre que surmonte une fenêtre en tiers-point. La nef, couverte en charpente avec bardeaux, est éclairée au Sud par cinq petites fenêtres en plein cintre et est reliée au Nord, par quatre arcades en tiers-point, au collatéral du XIIIe siècle. Cette nef se continue, à l'Est, par une travée plus étroite qu'elle, limitée par des arcades en plein cintre retombant sur de beaux chapiteaux, et voûtée d'une coupole sur pendentifs dont la base est à huit pans et imparfaitement circulaire. Une travée, voutée en berceau, constitue le chœur, terminé par une abside voûtée en cul-de-four. Le collatéral Nord comprend six travées, dont quatre accompagnent la nef et deux, plus larges, sont contiguës à la travée à coupole et au chœur. Ces six travées sont voûtées sur croisées d'ogives profilées d'un tore. Dans la troisième travée est percée une porte latérale surmontée d'une ligne de corbelets. Les autres sont éclairées par d'étroites fenêtres soit en tiers-point, soit en plein cintre.
Elle renferme des fresques du XIIIe siècle: Christ en majesté au fond de l'abside, cavalier lancé au galop et personnage battant le blé à l'aide d'un fléau au centre de la voûte.
En 2005, cette église est dotée d'une série de neuf verrières abstraites sur feuilles de verre thermoformées réalisées par Stéphane Petit, peintre-verrier à Chenonville (Eure-et-Loir) puis à Thivars.
Elle possède quelques modillons sculptés.
A Balesmes, l'église abbatiale Saint-Pierre date de 1064 (nef unique dont la couverture en charpente a été refaite). Elle a été agrandie au XIIe siècle (transept, abside, deux absidioles et clocher).
Cet édifice, sur le plan d'une croix latine, est en moyen appareil irrégulier. Sa façade, précédée d'un porche du XVIIIe siècle, est percée par une porte en plein cintre à trois rouleaux circonscrits par une archivolte à chanfrein échiqueté, et surmontés par un gâble plein orné de petites billettes. Les murs de la nef ont gardé sept de leurs petites fenêtres en plein cintre primitives. Les autres furent agrandies.
Le transept a sa croisée et ses croisillons voûtés de berceaux en plein cintre. Chaque croisillon est accompagné par une absidiole voûtée en cul-de-four et éclairée par une petite fenêtre en plein cintre. L'abside semi-circulaire est voûtée sur neuf branches d'ogives retombant sur des culs-de-lampe. Cette abside est éclairée par trois fenêtres en plein cintre.
La croisée du transept supporte un clocher carré ayant, sur chaque face, une arcature aveugle en plein cintre et, au-dessus, un niveau du beffroi, un étage de baies de même dessin dont les arcs, à deux voussures, retombent de chaque côté sur deux colonnettes engagées. Certaines de ces colonnettes ont été refaites. A l'absidiole Sud, on remarque extérieurement un reste de corniche ornée d'un damier et soutenue par des corbelets sculptés.
Ses seize vitraux sont des œuvres de Max Ingrand (Paris, troisième quart du XXe siècle): le Christ bénissant, saint Gabriel archange, la Sainte Famillesaint Pierre et douze verrières symboliques (l'Agneau mystique, le blé, le Chrisme, l'ancre de l'Espérance, la vigne, l'eau du baptême, la barque de l'église, les poissons et la croix du Christ sur laquelle est disposé son manteau de pourpre, l'Eucharistie, les Évangiles, le travail, saint Pierre aux liens).
L'ancienne chapelle Saint-Marc (XVe siècle) est devenue un logis privé. Elle est composée, d'Ouest en Est, d'une porte en plein cintre (que l'on peut encore deviner en partie), d'une nef et d'une abside semi-circulaire.
Le dolmen du Chillou-du-Feuillet, en grès du Turonien, était une sépulture collective. Il porte aussi les noms de cimetière des Fées ou de cimetière des Pucelles. Ce dolmen comprend deux supports, de 2 à 2,20 mètres de long, et un fond, recouverts par une table très inclinée de 4,30 mètres sur 2,5 mètres.
L'îlot Balzac est ce qui reste de la cité médiévale de La Haye (40 rue du Commerce).
Une des maisons date du XVIe siècle (44 rue du Commerce).
Elle présente une statue sculptée dans un piédroit en bois.
Toujours dans la rue du Commerce, l'ancien presbytère a été bâti au XVe siècle.
La maison natale (XVIe siècle) du philosophe René Descartes (31 mars 1596 - 11 février 1650) renferme aujourd'hui un musée qui lui est consacré. Cette demeure, remaniée, est composée de deux corps de logis en équerre. On remarque deux lucarnes et, à la façade Nord du logis Ouest avec pignon sur rue, deux petites fenêtres ayant gardé une sobre décoration.
Une statue de Descartes a été réalisée par Émilien de Nieuwekerke. Elle a été coulée à la fonderie Pinet d'Abilly. Elle fut inaugurée le 29 septembre 1849.
La maison Chabrier (XIXe siècle) se trouve au 19 rue René-Descartes.
Le grenier à sel (place Milo-Freslon) a été construit au XVIIe siècle puis restauré dans les années 1980. Il présente des colombages sur le haut du pignon nord (photo).
Près du grenier à sel, cette maison à colombages du XVe siècle est située au 1 rue Pierre-Ballue.
La maison à la tour (XVe ou XVIe siècle) a été très modifiée au XXe siècle. Par contre, dans la rue du Vieux-Marché, on peut encore voir sa tour d'escalier polygonale.
Le buste du romancier René Boylesve (1867-1926), né à Descartes, se situe dans le jardin public portant son nom. Ce buste a été sculpté par G. Garand en 1951.
Au 1 rue G.-Mouton, la maison natale de René Boylesve, dite maison de l'enfant à la balustrade, date du XVIe siècle mais fut très remaniée au XIXe siècle. A sa façade Est, est accolée une tour d'escalier polygonale.
L'écrivain a passé cinq ans de son enfance, de 1871 à 1876, au domaine (privé) de La Barbotinière qui est situé en contrebas du dolmen du Chillou-du-Feuillet. On y remarque (à gauche) un pigeonnier carré. Ce domaine, dont le nom apparait dans un texte de 1434, était un fief relevant de la baronnie de La Haye (Descartes).

Dans le jardin René-Boylesve, on peut observer un séquoia géant mesurant plus de 46 mètres de haut et dont le tronc a 8,80 mètres de circonférence à 1 mètre du sol. Ce doit être le plus important séquoia de Touraine.
Le logis privé de Cery (début du XVIIe siècle) est composé d'un bâtiment entre deux pignons flanqué à l'angle Est par une tour rectangulaire. La plupart des ouvertures ont gardé leur encadrement mouluré et, sur la cour, une grande fenêtre est partagée en deux panneaux verticaux par un meneau plat. Elle éclaire une pièce carrelée, chauffée par une cheminée dans le style de la fin du XVIe siècle, avec une corniche sous plafond. La hotte droite repose sur deux jambages en forme de consoles, cannelées à la partie médiane. Au-dessus existe un décor composé d'une rosace et d'une grande feuille à six pétales qui n'est pas finie sur celui de gauche. Un escalier à vis de pierre donne accès au premier étage. Une cheminée à hotte droite s'appuie sur l'une des faces de la cage, ce qui la place en oblique dans la pièce. Une autre, semblable et placée de la même manière, se trouve au rez-de-chaussée.
La porte d'entrée, débouchant sur la cour par un perron de cinq marches, donne accès à une salle où l'on voit trois grandes arcades inégales et murées, ainsi qu'une cheminée rustique. Un escalier extérieur de quelques marches descend à une cave voûtée dans laquelle on entre par une porte en plein cintre. Il y subsiste un fragment d'un escalier à vis, reste possible d'une construction plus ancienne. Ce domaine est un ancien fief connu dès le XIIIe siècle.
Le château privé de Rigny date du XIXe siècle. Jadis, Rigny était un fief relevant de La Roche-Ploquin et de Nouâtre.
Le pigeonnier carré de Baslesmes date du XVIIIe siècle. Le rez-de-chaussée est équipée d'une cheminée et d'une petite fenêtre. Au premier étage, se trouvent les boulins en tuffeau et, au niveau supérieur, en poterie.
Le pigeonnier cylindrique de l'ancien fief de La Chevalerie (au centre de la photo) ne possède qu'une seule lucarne d'envol. Au rez-de-chaussée, une salle présente une grande cheminée et une meurtrière pour arquebuse. Au premier étage, se trouvent les boulins (nids de pigeons).

A voir
  • La maison du XVIe siècle du 8 rue Pierre-Ballue.
  • Le pigeonnier de L'Ormont (XVIIIe siècle) dont le rez-de-chaussée est muni d'un four à pain.
Patrimoine disparu
  • L'ancien château de la ville avait été construit à la fin du Xe siècle à l'emplacement de l'actuel jardin public. L'église Notre-Dame faisait partie de cette forteresse. De ce monument, il ne reste que les soubassements du donjon et un important réseau de souterrains.
  • Les chapelles Saint-Symphorien (citée en 1643) et Saint-Léger (disparue avant 1782) se trouvaient près du cimetière de Baslesmes.
  • La chapelle Saint-Marc, citée en 1580, dépendait de la baronnie de La Haye. Ses chapelains étaient nommés par l'archevêque de Tours.

Lieux-dits: Balesmes, Beauvais, Bois-de-la-Roche-Bellin, Bois-des-Trembleaux, Carroi de Bomay, Cery, Champ-Gaillard, Chantepie, Clos-de-Ruton, Cuchereau, Épié, Esves, Follet, Forge, Garenne-de-la-Billetière, La Barbotinière, La Billetière, La Boissière, La Bousière, La Briauderie, La Cante, La Cave-au-Diable, La Chabinerie, La Charlottière, La Chartrie, La Chaume, La Chevalerie, La Cornière, La Côte-des-Granges, La Croix-Verte, La Garenne, La Gerbilière, La Gerboise, La Giraudière, La Glanchère, La Grande-Valauderie, La Grange, La Groie, La Grouaie, La Gruzelle, La Mauvernière, La Morinière, La Négoce, La Petite-Ribaultellière, La Pilaudière, La Poivrière, La Pommellerie, L'Ardinière, La Ribaultellière, La Robine, La Roche-Bellin, La Thuraie, La Touche, La Tournure, L'Auvergnière, La Valaudrie, La Verdonnérie, Le Bois-Blanc, Le Bois-Clair, Le Bois-de-la-Vente, Le Bouc-Blanc, Le Cheval-Blanc, Le Grignon, Le Gué, Le Marchais-de-Rageard, Le Mesnil, Le Moulin-de-Follet, Le Moulin-de-la-Ville, Le Moulin-du-Temple, Le Moulin-Neuf, Le Parc, Le Petit-Paulmy, Le Petit-Prouray, L’Épinaie, Le Val-au-Moine, Le Vau, Les Bas-de-la-Roche-Bellin, Les Bois-d'Esves, Les Bréchetières, Les Champs, Les Cormassons, Les Péchaudières, Les Perrières, Les Placiers, Les Réaux, Les Rigauderies, Les Sables, Les Sapins, Les Souchons, Les Terrages, Les Terres-Rouges, Les Tilleuls, L'Hôpiteau, L'Ormont, L'Ortanne, Migné, Partenay, Pièce-des-Charpes, Pièce-des-Rochers, Pièce-du-Chêne-Rouge, Pièce-du-Marnis, Poujard, Prouray, Puits-Rivé, Rhonne, Ribault, Rigny, Rochemorin, Ruton, Sainte-Radegonde, Terres-du-Parc, Thicharlière, Vignoles, Villouette

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