Saint-Avertin

Saint-Avertin (Wikipedia) est une ville de la banlieue Sud-Est de Tours. Ses habitants sont appelés les Saint-Avertinois, les Saint-Avertinoises.
Avertin (ou Aberdeen) était un moine écossais venu en France avec Thomas Becket, archevêque de Cantorbery, pour assister au concile de Tours en 1163. Après l'assassinat de l'évêque, sur l'ordre du roi Henri II Plantagenêt, il serait revenu en France pour se faire ermite dans les bois de Cangé.
Cette cité a porté jadis les noms de Venciacum (930, charte de Hugues, abbé de Saint-Martin), de Vençay (XIVe siècle) et de Saint-Avertin (1371, ordonnance de Jean de la Thuille, bailli de Touraine).
Le fief de Cangé a appartenu, à partir du 4 juin 1489, à Jean de Coningham, capitaine de la garde écossaise de Louis XI. Il est resté dans cette famille jusqu'en 1679.
Le plus ancien registre paroissial date de 1574.
Coordonnées GPS de St-Avertin: 0°43'45"E - 47°21'58"N
Code INSEE: 37208 - Code postal: 37550 - Superficie: 1325 hectares
Altitudes: de 46 à 98 mètres (à l'Est du Fourneau)
Cours d'eau: le Cher
L'église Saint-Avertin, jadis dédiée à saint Pierre, construite au XIIe siècle (nef), a été agrandie en 1490 (chœur et deux chapelles latérales). Le clocher date du XVe siècle. Elle a été restaurée au XIXe.
La nef lambrissée possède entraits et arbalétriers. Le chœur et les deux chapelles ont, chacun, deux travées voûtées sur croisées d'ogives retombant sur des culs-de-lampe ou des chapiteaux. Ces voûtes ont été restaurées et repeintes. Les deux travées de la chapelles Sud sont sur un plan barlong et à chacune d'elles correspond extérieurement un pignon. La chapelle Nord est la chapelle seigneuriale. Le chœur et les deux chapelles se terminent par un chevet plat. Le clocher, avec flèche en charpente, part du centre de la nef.
Cette Piéta en pierre peinte est une œuvre du XVIe siècle.
Un tableau (XVIe siècle) représente le massacre des Saints Innocents.
Un bas-relief en terre cuite polychrome et vernie (le couronnement de la Vierge) date de la première moitié du XIXe siècle.
Cette église renferme aussi ce vitrail signé par le maître-verrier Lucien-Léopold Lobin (Tours, 1865). Il représente, à gauche, la Vierge à l'Enfant, à droite, saint Louis et sainte Blanche de Castille et, en haut, saint Avertin guérissant un pauvre de son mal de tête. Le même peintre-verrier est l'auteur de deux autres vitraux (Tours, 1865): la Remise des clés à saint Pierre et Pie IX instituant le dogme de l'Immaculée Conception. En 1851, Julien-Léopold Lobin a réalisé un vitrail représentant la Présentation de Jésus au Temple. Trois verrières sont des œuvres de Jacques-Eugène Marchand (Paris, avant 1857): saint Avertin martyr, saint Eugène évêque et saint Alfred roi. En 1905, Lux Fournier créa une verrière figurant sainte Jeanne d'Arc. Enfin, un vitrail (la Vierge à l'Enfant) est anonyme et sans date.
Le château de Cangé, bâti aux XVe et XVIe siècles à l'emplacement d'une ancienne forteresse, a été remanié (l'aile Sud) en 1892 par l'architecte J.-M. Hardion pour le comte de Pourtalès. Il a subi un incendie en 1978. A noter que le président Albert Lebrun y trouva refuge en juin 1940 et y présida les deux derniers conseils des ministres de la IIIe République (les 12 et 13 juin 1940).
Ce château comprend un corps de bâtiment Nord-Sud de la fin du XVe siècle dont la façade Ouest est flanquée de quatre tours mais sa terminaison Nord date du XIXe siècle. L'aile Est-Ouest en retour d'équerre, du XVIe siècle a été remaniée au XIXe. Les lucarnes de la face Nord de cette aile, avec coquilles et trois pilastres d'amortissement, ont été refaites. La partie gauche de la façade Sud, de style Renaissance, a ses encadrements de fenêtres mieux préservés. Une échauguette, noyée dans un massif de maçonnerie plus récent, domine une niche à pilastres avec un Christ portant un globe dans la main gauche.
Dans son parc, on peut observer ce pressoir des établissements Mabille d'Amboise.
Le manoir privé des Gougets a été édifié au XVIIIe siècle. A l'Est, deux bâtiments de servitude ont été construits en briques et pierre de taille au XVe siècle.
Le manoir privé de Grandcour (XVIIe siècle, jadis appelé La Grande-Cour) fut acheté en 1928 par le romancier Jules Romains qui y rédigea la plupart des 27 volumes de sa saga Les Hommes de bonne volonté. On pénètre dans son parc par une porte accompagnée par un guichet, surmontés l'un et l'autre par un fronton triangulaire et dont les pieds-droits sont à bossages.
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Le manoir de Paradis (1622) possède une tour octogonale qui contient un escalier à vis permettant d'accéder aux terrasses.
Ce manoir était l'habitation du régisseur du château du Paradis (XVIe siècle) désormais en ruines après l'incendie de 1857. Selon la légende, Walter Scott aurait séjourné dans ce château. Il se renseignait sur la garde écossaise de Louis XI afin d'écrire son roman Quentin Durward.
Le manoir privé de La Singerie (XVIIe siècle) a été rebaptisé à la fin de 1918 et porte le nom de manoir des Cigognes. En 1787, le Registre des visites des chapelles domestiques du diocèse de Tours y signalait une chapelle.
Le logis, de plan rectangulaire, présente au Nord une façade parfaitement symétrique. L'axe médian est marqué par deux chaînages à refends rapprochés soutenant un fronton triangulaire. De part et d'autre, deux travées de percements à linteau légèrement incurvé sont surmontés, aux extrémités, par deux oculus circulaires. les autres par une haute lucarne à jambages droits et couronnement cintré éclairant le comble à quatre pans portant, au faîte, un petit campanile avec cloche et girouette. La même disposition se retrouve au Sud mais sans les lucarnes et avec trois rangées, de chaque côté, de baies ayant encore, pour la plupart, leurs huisseries à petits carreaux. La fenêtre centrale, sur les deux façades, est munie d'un avant-corps en fer forgé comportant, au milieu, un médaillon où s'entrelacent des initiales, notamment deux B accolés.
La façade Sud est encadrée par deux tourelles basses, coiffées par un clocheton hexagonal d'ardoises. L'une aurait servi jadis de pigeonnier.
Le manoir des Rives date du XIXe siècle.
Le lanternon des Fontaines est un édifice octogonal construit en 1508. Il permettait de distribuer les eaux des captages du Limançon et de la Petite-Gironde pour les envoyer vers Tours, à l'aide d'une clef régulatrice, via des canalisations en poterie vernissée et en plomb qui passaient sous le Cher. A Tours, l'eau arrivait au niveau des actuelles places de la Gare et François-Sicard (alors place Saint-Étienne) et alimentait un réservoir appelé la Belle-Fontaine. Les sources du Limançon, ont été aménagées en 1508 par un fontainier de Rouen, Pierre de Valence. Elles comportent une galerie captante et un grand bassin (aussi appelé la chapelle), de 15 mètres sur 8, recouvert d'une voûte en plein cintre.
Le pigeonnier-porche du Nouveau-Bois possède des murs en colombage.
Dans la rue de Beaugaillard, la grange de Bourg-Cocu a été bâtie au XVIe siècle. Son pignon nord en colombage est percé par six petites lucarnes. Elle appartenait à la closerie du Clos-Vaumont. Elle a été restaurée en 1998.
Dans la rue de Cormery, un fleuriste possèdait une surprenante enseigne constituée de nombreux arrosoirs en zinc.
Dans la rue des Ancienne-Écoles, cet anneau tenu par une tête de cheval servait, autrefois, à attacher les chevaux.
Au 52 rue Henri-Adam, une fresque a été peinte sur un immeuble par F. Page en 2004. Les heures 1, 2, 3 et 4 se sont envolées de l'horloge.
Le manoir privé de Roidemont a été édifié au XVIe siècle. A l'Est, le pignon a conservé son rondelis. Par la suite, le logis a été agrandi vers l'Ouest, à deux reprises, et entièrement remanié intérieurement. Au premier étage, une cheminée peut être datée du XVIe siècle avec sa large hotte droite reposant sur les consoles des jambages demi-cylindriques. Celle de la salle basse a un large linteau à corniche moulurée. Dans le grenier, on retrouve la trace du pignon Ouest de la construction primitive, élevée sur deux caves en voûtes appareillées, perpendiculaires l'une à l'autre.
Son parc renferme un pigeonnier circulaire, du XVIe siècle, avec un toit en dôme couvert de petites tuiles plates. En 1869, cette fuye fut transformée en chapelle. A l'intérieur, une voûte à huit nervures toriques repose sur des culots sculptés. Deux baies à double fenestrage munies de vitraux signés L. Lobin (1869) ont été créées. Dans une de ces verrières, deux médaillons du XVIe siècle furent intégrés (dont un saint Jean-Baptiste et une Vierge à l'Enfant).
Le manoir privé de La Sagerie (XVIIe siècle) est composé d'un bâtiment principal, limitant la cour à l'Ouest, accompagné de deux pavillons. Le corps de logis principal est élevé d'un étage et d'un comble à quatre versant d'ardoises. Celui-ci est éclairé par trois lucarnes de pierre à ailerons, pieds droits à refends et fronton triangulaire. Chacune surmonte une travée de percements à huisseries à petits carreaux. Entre elles existes des baies très étroites, surmontées sur la corniche d'un petit tympan avec pots à feu. Un oculus ovale s'ouvre au-dessus de la porte donnant sur un petit perron. La fenêtre supérieure, avec balcon forgé, a son linteau sommé d'un fronton triangulaire sculpté dans l'allège de la lucarne.
Cette façade toute en pierres de taille est flanquée, de chaque côté, par une aile en très légère saillie à l'Est et en faible retrait à l'Ouest, qui serait une addition postérieure au logis. Leur toit à la Mansart est pourvu d'une lucarne semblable aux autres. La façade opposée semble exactement semblable, mais les rangées de fenêtres à chaînages ressortent plus sur le mur en moellons enduits.
A droite du perron de cinq marches, s'ouvre la porte de la cave composée d'une grande galerie voûtée avec deux caveaux. A chaque extrémité du bâtiment, une porte en anse de panier, à clef et sommiers en saillie et couronnement triangulaire permet de passer de la cour au jardin. Au Sud, une autre entrée donne dans l'enceinte des communs formés d'une série de constructions disposées en équerre. L'angle est occupé par un bâtiment à pignons à rondelis, suivi d'une dépendance élevée sur une grande cave voûtée avec caveau latéral.
L'aile Nord abritait une chapelle couverte en berceau, mentionnée sur le registre de visites de 1776.
A l'entrée du domaine, le portail en plein cintre présente un fronton courbe soutenu latéralement par des ailerons. Les tympans, extérieur et intérieur, portaient des armoiries qui sont mutilées. Cette porte est accompagnée par deux autres plus petites et symétriques, donnant dans les communs et dont le couronnement simule un crénelage. Le mur d'enceinte, logeant la rue, est flanqué de tourelles rondes d'angle. L'une est découverte, l'autre est coiffée d'un toit pyramidal d'ardoises.
Le château privé de La Camusière date du XIXe siècle.
Situé dans la rue Saint-Michel, le château de La Carrière a été construit au début du XIXe siècle. Il a remplacé la closerie de La Pinterie qui, jusqu'à la Révolution, appartenait au Chapitre Saint-Martin de Tours.
Le manoir privé de Beaugaillard a été bâti au XVIIIe siècle.
Le Portail est un manoir privé du XVIIe siècle mais deux tourelles d'angle proches des communs appartinrent à l'enceinte d'une gentilhommière du XVe. Ces tourelles, de moins de 3 mètres de diamètre, sont coiffées en poivrières et percées d'archères. La porte charretière a conservé deux piliers en bossage, plaqués de pilastres doriques. Il possède un fronton triangulaire, des lucarnes galbées à ailes en spirales et un clocheton. En 1787, une chapelle y était signalée. C'était un fief relevant du château de Montbazon.
Le manoir du Grand-Cèdre (jadis Le Petit-Bois) a été construit au XVIIe siècle, puis modifié et agrandi aux XVIIIe, XIXe et XXe siècles.
A l'Écorcheveau, on a trouvé deux sarcophages mérovingiens.
Les vestiges de la ferme des Granges-Galands (XVe siècle), situés rue de la Tuilerie, sont constitués par une construction carrée avec ouvertures moulurées, les restes d'une cheminée et la trace d'une aile perpendiculaire orientée vers l'Ouest. Selon la tradition locale, à l'époque des guerres de Religion, les protestants de Touraine se réunissaient dans la grange de cette ferme.
Dans l'avenue du Général-de-Gaulle, une loge de vigne a été conservée. Elle rappelle que cette commune est située sur l'aire du vin AOC Noble Joué.
Saint-Avertin possède son girouet dont la partie centrale représente le château de Cangé.

A voir
  • Le manoir privé du Carroi (XVIe siècle).
  • Le logis privé du Clos du Bois-Rayer (XVIIIe siècle).
  • La demeure du Clos-Vaumont (XVIIe et XVIIIe siècle).
  • Le logis de L'Archerie (XVIIIe siècle) possède des frontons sculptés percés d'un oculus.
  • La demeure de Claire-Fontaine, rue de Grand-Cour.
  • La Maison Péan (XVIIe siècle).
  • L'éolienne Bollée (1885) du Bois-des-Hâtes.
Patrimoine disparu
1- Le prieuré du Bois-Rahier: il fut fondé par le roi d'Angleterre Henri II en 1157, confirmé par Richard Cœur de Lion en 1190, transformé en prieuré en 1317. Ce prieuré fut supprimé le 22 juillet 1770. 
2- Le château de Grandmont, construit de 1781 à 1787 sur l'emplacement du prieuré du Bois-Rahier par Mgr de Conzié, a été démoli en 1961.
Ce château avait, dans son parc, une chapelle de style néo-gothique bâtie au XIXe siècle.
3- La petite chapelle Notre-Dame-des-Noyés était située près du pont sur le Cher. On y déposait les corps de noyers, avant inhumation, retrouvés dans le Cher.
4- La chapelle Sainte-Marie-Madeleine était citée dans un acte du XIe siècle.
5- La chapelle Saint-Michel, appartenant à la collégiale Saint-Martin, a été citée dans une charte du XIIe siècle et dans un document de 1455.
6- La chapelle du Chesneau, mentionnée en 1787 dans le Registre des visites des chapelles domestiques du diocèse de Tours, appartenait aux Pères de l'Oratoire.
7- Un moulin situé sur le bras Nord du Cher est signalé dès 1301. Construit en colombage, il est vendu en 1791 et détruit en 1857.

      Lieux-dits: Beaugaillard, Beauvais, Bel-Air, Bourg-Cocu, Bois-au-Chantre, Cangé, Châteauneuf, Grand-Cour, La Bellerie, La Bergerie, La Besnardière, La Camusière, La Carrière, La Chabottière, La Chalonnière, La Gaillardière, La Haute-Arche, La Houssaye, La Mauberdière, La Morellerie, La Petite-Alouette, La Pinterie, La Ramée, La Rougerie, La Saboterie, La Sagerie, La Tuilerie, L'Aubinière, Le Chêne, Le Déversoir, Le Fourneau, Le Grand-Monard, Le Grand-Pressoir, Le Moulin-à-Vent, Le Nouveau-Bois, Le Paradis, Le Petit-Monard, Le Portail, Le Puits-qui-Fume, Le Vivier, Les Cigognes, Les Claies, Les Essarts, Les Fontaines, Les Gougets, Les Grands-Champs, Les Granges, Les Granges-Galands, Les Graviers, Les Héraults, Les Minimes, Les Pierres-Plates, Les Sicotés, L'Île, L'Oiselet, L'Ormeau, Prairie-de-Cangé, Rochepinard, Roidemont, Rosnay, Rougemont, Saint-Michel, Sainte-Hélène
        Communes voisines: Chambray-lès-Tours, Larçay, St-Pierre-des-Corps, Tours
        Blason de Saint-Avertin

            4 commentaires:

            1. Ne cherchez pas les arrosoirs rue de Cormery, notre fleuriste est maintenant en bas de la rue Beaugaillard, pas loin du liddl.
              BB

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            2. Il serait judicieux que vous puissiez intégrer un cliché de la salle du Patrimoine au château de Cangé, ses plafonds à la française viennent d'être restaurés et ce sont les seuls qui restent dans tout le château suite à l'incendie qui l'avait ravagé fin XXème. Cordialement, S.PP

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