Limeray

Limeray (Wikipedia) est un village de l'Est de la Touraine. Ses habitants sont appelés les Limeriens, les Limeriennes.
Il changea souvent de nom: Limeriaco (VIIe siècle), villa Limeriacum (978-983, Chartes de Saint-Julien), Limeriacum (1162, charte de Fontaines-les-Blanches, bulle du pape Alexandre III), Limeray (1283, cartulaire du Liget), Lymeré (1290, pouillé de Tours), Limere (1296, 1380, pouillé de Tours), Lumereyo (XIIIe siècle, cartulaire de l'archevêché de Tours), Limeray (XVIIIe siècle, carte de Cassini).
Ancien fief de la famille d'Amboise, Limeray devint prévôté royale en 1431.
Le plus ancien registre paroissial commence en 1535.
Coordonnées GPS de Limeray: 1°02'32"E - 47°27'33"N
Code INSEE: 37131 - Code postal: 37530 - Superficie: 1439 hectares
Altitudes: de 52 à 116 mètres
Cours d'eau: la Loire, la Cisse
L'église Saint-Saturnin, construite au XIIe siècle (nef, chœur, abside et sommet du clocher carré, parementé en moyen appareil, avec des fenêtres en plein cintre), a été modifiée au XVIe (voûte de la nef et façade Ouest). Par contre, la base du clocher, parementé en petit appareil, date du XIe siècle (vers 1032). Ce clocher, s'étant effondré sur le chœur le 10 décembre 1711, a été rebâti en 1715.
La façade Ouest s'ouvre par un portail formé d'un arc en plein cintre reposant sur deux colonnettes à chapiteaux feuillagés. La nef de trois travées, remaniée et revoûtée au XVIe siècle, aboutit à chœur couvert d'une voûte angevine sur ogives et liernes et suivi par une abside semi-circulaire éclairée par trois fenêtres en plein cintre et voûtée en cul-de-four.
Vers 1880, la galerie protégeant le porche fut transformé en narthex. Ce dernier a été démoli en 1963 et la façade fut restaurée en 1964.
Cette église renferme plusieurs vitraux dont celui-ci, signé par Julien-Léopold Lobin (Tours, 1857), représentant saint Saturnin. Son fils, Lucien-Léopold Lobin (Tours), a réalisé quatre verrières: saint François de Paule (1872), sainte Rose de Lima (1892), Ermengarde du Plessis (1887), sainte Marie-Madeleine (1892). Auguste Charlemagne (Toulouse, 1866) est l'auteur de quatre vitraux situés dans la nef: saint Roch, saint Jean l'Évangéliste, saint Éloi, saint Vincent. Joseph-Prosper Florence (Tours, sans date) a créé une verrière représentant saint Pierre et saint Paul.
Au niveau du côté Sud de l'abside, deux médaillons en grisaille et jaune d'argent provenant de l'abbaye de Moncé ont été intégrés à une verrière à bâtons rompus de Lucien-Léopold Lobin. Un médaillon (📷) représente la prieure Françoise de Lavardin, en 1561, agenouillée et accompagnée de son patron, saint François d'Assise. Le second médaillon figure la Crucifixion. Côté Nord de l'abside, une autre verrière, datée de 1872, comporte un unique médaillon représentant saint François de Paule, réalisé par Lobin à la manière d'un rondel du XVIe siècle.
Une seule stalle en bois sculpté (XVe siècle) de l'abbaye de Fontaines-les-Blanches a été conservée dans ce lieu de culte (les autres se trouvent dans les églises de Noizay et de Pocé-sur-Cisse).
On y trouve aussi de nombreuses statues des XIVe, XVe, XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles. Cette statue en pierre (XVe siècle) de saint Jean-Baptiste provient de l'église de Mosnes.
Trois plaques de mariage en ardoise datent du XIXe siècle. Celle-ci célèbre l'union de Philippe Véron avec Madeleine Diot.
Ce mouton (contre-poids) de cloche, en orme, porte une date gravée (1778) et les lettres BR (?).
L'ancien palais de justice de la Prévôté Royale (XIVe siècle), appelé aussi Audience ou Auditoire, est situé rue d'Enfer. Du côté Est, le rez-de-chaussée de la façade présente des portes et des fenêtres en arc brisé. A l'étage, on peut voir la base de fenêtres, avec colonnettes et chapiteaux, dont les linteaux ont disparu. La partie supérieure du pignon n'existe plus, le toit a été surbaissé. Les seigneurs du Bois y rendaient justice. Devenu une grange, l'édifice a été acheté en 1585 par Pierre de Molan, seigneur de Saint-Ouen.
A l'arrière du bâtiment, dans la ruelle de Montluma, une porte et une fenêtre en arc brisé du XVIe siècle ont été conservées.
Le château privé de Moncé fut édifié entre 1845 et 1846, dans un style néo-Renaissance, pour Charles Alphonse de Sain de Bois-le-Comte. Ses plans sont de l'architecte Sylvain-Philippe Chateignier.
L'abbaye cistercienne de femmes de Moncé fut, d'abord, un prieuré fondé, sous le vocable de Notre-Dame, en 1209 par Sulpice III d'Amboise. A la demande de Louis XIV, ce prieuré fut érigé en abbaye par le pape Innocent X en 1652. Il n'en reste que ce pavillon du XVIIe siècle ayant servi d'infirmerie. Du côté Sud, il est renforcé par trois contreforts. Le rez-de-chaussée, surélevé, présente un balcon en fer forgé. Le comble est éclairé par une lucarne à fronton. L'église et le cloitre, bâtis en 1216, furent démolis vers 1825.
Le pigeonnier carré de Moncé (fin XVIe siècle) est construit en pierres avec un étage supérieur de briques en partie recouvertes d'ardoises, la partie basse servant de larmier. La toiture est en tuiles. Il renferme 632 boulins (nids de pigeons) et a conservé son échelle pivotante permettant l'accès à ces nids. Cette fuie, restaurée en 2013, avait abrité des pigeons jusqu'en 1968.
La grange dîmière de La Roche-Saulue (début XVIe siècle) comprend une entrée cavalière et une charpente montée sur dés.
Le relais de poste (appelé aussi La Vieille Poste) de la fin du XIVe siècle, au lieu-dit Le Haut-Chantier, est resté en activité jusqu'à la fin du XVIIIe siècle. Le corps de logis principal est flanqué d'une aile qui a servi d'écurie puis d'auberge. Dans le jardin se trouve une maison de la fin du XVIe siècle avec des pignons à colombages et, aussi, la maison des postillons.
Dans le bourg, il existe quelques maisons anciennes dont celle-ci (XVIe siècle) avec des fenêtres à croisée de pierre.
Sa porte est bois et possède un vieux heurtoir.
Le moulin privé de Limeray est cité dès 1162 sous le nom de Molendinum Villa Aigulfi. A cette époque, il dépendait de l'abbaye des Fontaines. Il possédait une roue mue par le ruisseau de Mesland et deux paires de meules. Sa charpente date du XVIIIe siècle. En 1658, ce moulin appartenait à Radegonde de Brisson, veuve de François de Villebret. Le 1er juillet 1791, il est désigné comme bien national. Il a subi des modifications en 1854. Devenu une menuiserie en 1910, sa roue est alors démontée.
Le moulin privé de Moncé, sur la Cisse, a été reconstruit en 1845 par Charles Alphonse de Sain de Bois le Comte. L'ancien moulin, qui appartenait au clergé, avait été en partie détruit par un incendie en 1748. Il a fonctionné jusqu'en 1916.
Ce pont sur la Cisse, restauré à de nombreuses reprises, a été édifié au XVIIIe siècle puis refait au XIXe siècle.
Le lavoir est situé rue de la Fontaine.
Derrière le lavoir, on trouve la source qui l'alimente en eau. La margelle du bassin date du XVIIIe siècle.
Dans la ruelle de la Fontaine, ce niveau de crue gravé sur un mur indique la hauteur atteinte par la Loire le 13 juin 1856. Il se trouve à environ 1.700 mètres, à vol d'oiseau, du fleuve.
Limeray possède son girouet dont la partie centrale représente le clocher de l'église Saint-Saturnin et une grappe de raisins (le village est sur le terroir des vins AOC Touraine-Amboise).
Le manoir privé d'Avisé ou d'Avizé (seconde moitié du XVe siècle), jadis fortifié, est constitué par un corps de bâtiment formant deux ailes en retour d'équerre. Dans l'angle rentrant, couverte par une pyramide d'ardoises, une tourelle polygonale renferme un escalier de pierre. Sa porte surmontée par une accolade à crochets est protégée par un appentis. Beaucoup de percements ont été remaniés, mais quelques fenêtres ont retrouvé leur croisée de pierre. Celle du pignon Sud-Est, terminée par une croix massive, présente un blason au centre de sa croisée, restauration en ciment de la fin du XIXe siècle. Sous l'entablement en saillie d'une autre, ouvrant au premier étage sur le jardin, on lit une inscription gravée en lettres capitales: BIEN AVISE VA DEVISE PRENDS.
Deux baies en arc brisé éclairent la chapelle (1498) composée de deux travées voûtées sur croisées d'ogives à nervures prismatiques. Chaque clef porte un blason sans armoiries. Cette chapelle, située au rez-de-chaussée de l'aile Est, a conservé des traces de peinture murale du XVIe siècle.
Trois salles au premier étage ont gardé leur banquette dans l'embrasure des fenêtres et leur imposante cheminée à hotte du XVe siècle. En 1916, on trouva sur l'une d'elles des peintures de 1560 qui avaient été longtemps cachées sous un badigeon de chaux. En parties effacées, elles représentaient des rinceaux et des amours.
Le château privé du Plessis a été édifié au XVIe siècle puis remanié aux XVIIe et XIXe. Il a été en partie démoli au milieu du XXe.
En 2021, le château d'eau, de 22 mètres de haut, a été décoré par l'artiste-peintre Adec et son aide Enaer.

A voir
  • Les habitations troglodytiques.
Patrimoine disparu
  • Un moulin à vent avait été construit à la fin du XVIIIe siècle au lieu-dit Bordebure. Par la suite, cet endroit fut appelé Le Moulin-à-Vent.

Lieux-dits: Avisé, Cottereau, La Brosse, La Cave-aux-Renards, La Galetterie, La Gare, La Grande-Maison, La Haute-Noue, La Havrie, La Hilaine, La Houssière, La Lamproie, La Lande, La Liardière, La Médecine, La Pâquerie, La Pierre-Coulée, La Rivière, La Roche-Saulue, La Rue-d'Enfer, La Taille-Péchard, Launay, Le Bois-d'Enhus, Le Buisson, Le Coteau, Le Grand-Parc, Le Haut-Chantier, Le Luat, Le Mail, Le Marchais, Le Moulin-à-Vent, Le Moulin-de-Moncé, Le Petit-Perrier, Le Plessis, Le Pont, Les Aglines, Les Beauvoirs, Les Fourneaux, Les Grillons, Les Îles-Bardes, Les Mardelles, Les Pillaudières, Les Rottes, Les Sablons, Les Varennes, L'Ormeau, L'Ouchonnerie, Moncé, Prairie-d'Août
Anciens lieux-dits: La Binettrie, Le Petit-Cottereau, Les Deux-Eaux
+
    Blason de Limeray

    Aucun commentaire:

    Enregistrer un commentaire