Sainte-Maure-de-Touraine

Sainte-Maure-de-Touraine (Wikipedia) est une ville du Sud de la Touraine. Ses habitants sont appelés les Saint-Mauriens, les Saint-Mauriennes.
Elle a porté les noms de: Sanctam Mauram (1069, 1087, cartulaire de Noyers, chartes 60 et 139), Sanctae Maurae (XIe siècle, titres de Saint-Martin de Tours), Sainte-More (1293, cartulaire du Liget), ecclesia Sancte Maure (XIIIe siècle, cartulaire de l'archevêché de Tours), Maure-Libre (1793), Sainte-Maure-de-Touraine (décret du 24 avril 1959).
Successivement, elle fut un fief des familles de Pressigny, de Craon, de La Rochefoucauld et, enfin, de Rohan-Guémené (de 1498 à la Révolution).
Le plus ancien registre paroissial date 1592.
Coordonnées GPS de Ste-Maure-de-Touraine: 0°37'10"E - 47°06'44"N
Code INSEE: 37226 - Code postal: 37800 - Superficie: 4041 hectares
Altitudes: de 58 à 122 mètres
Cours d'eau: la Manse, le Courtineau
L'église Saint-Blaise, désormais dédiée à sainte Maure et sainte Britte (depuis le XIXe siècle), fut construite au XIe siècle à la place de l'église primitive fondée au VIe siècle par saint Euphrône (ou Euphronius), évêque de Tours. En grande partie détruite en 1865, elle fut reconstruite en 1866 (la nef), dans le style néo-gothique, selon les plans de l'architecte Gustave Guérin.
Le chœur de cette église, rebâti à la fin du XIIe siècle, comprend une nef principale et deux bas-côtés divisés, comme elle, en deux travées. Les deux piles de l'arcade Ouest de la première travée médiane datent du XIXe siècle, ainsi que les voûtes de cette travée et de la première du collatéral Sud. Toutes les travées du chœur sont voûtées sur croisées d'ogives moulurées d'un tore, sauf la première du collatéral Nord, dont la voûte a été refaite au XVe siècle sur ogives à moulures prismatiques. Chaque collatéral du chœur aboutit à une abside semi-circulaire, empâtée dans le mur du chevet, sur lequel seule l'abside fait saillie. A l'intérieur, les murs du chœur ont été très restaurés. A l'extérieur, les murs sont épaulés par de gros contreforts.
La crypte (XIe siècle), située sous la partie est de l'église, est accessible par deux escaliers latéraux du XIXe siècle. Elle comprend une nef centrale, divisée en deux travées, terminée par une abside et accompagnée par deux chapelles latérales. La première travée de sa nef, constituée par la crypte du XIe siècle, est voûtée par un berceau en plein cintre. Ses murs présentent, de chaque côté, cinq arceaux en plein cintre retombant sur des chapiteaux ornés de figures. Cette arcature, primitivement à claire-voie, fut condamnée peu après sa construction. Les courtes colonnes reposent sur un bahut en partie restauré. La seconde travée, voûtée aussi en berceau, aboutit à une abside semi-circulaire, couverte par une voûte angevine sur branche d'ogives retombant sur des demi colonnettes. Cette abside est éclairée par une petite fenêtre en plein cintre.
De chaque côté, une arcade en tiers-point relie la nef centrale à une chapelle latérale. Chacune de ces chapelles est voûtée par un berceau en plein cintre et terminée par un chevet plat. Dans la chapelle Sud étaient conservées les reliques de sainte Maure et de sainte Britte.
Les vitraux du chœur et du transept sont des œuvres de Lucien-Léopold Lobin (Tours, 1886-1887): la Passion du Christ (le Jardin des Oliviers, Ecce Homo, la rencontre avec sainte Véronique, le Christ en gloire), la Vie de la Vierge (panneaux inférieurs masqués, la Présentation de Jésus au Temple, le Christ remis à sa mère, l'Assomption); deux verrières ornementales. Le même maître-verrier réalisa plusieurs vitraux en 1892: sainte Maure et sainte Britte, saint Michel, saint Louis, sainte Jeanne d'Arc, sainte Maure. Son successeur, Joseph-Prosper Florence réalisa les vitraux de la nef et de la façade (Tours, de 1899 à 1901): saint Joseph; sainte Anne, l'éducation de la Vierge; saint Pierre; saint Victor; sainte Radegonde; saint Louis; l'archange saint Michel à la balance; saint Ambroise; le Baptême du Christ; sainte Jeanne d'Arc; saint Armel; l'ange gardien; l'apparition du Christ au Sacré-Cœur à Marguerite-Marie Alacoque, visitandine de Paray-le-Monial (📷). Lux Fournier (Tours) créa en 1901 la verrière consacrée à saint Martin. Une verrière anonyme et sans date représente le Christ et les quatre évangélistes (tétramorphe).
De l'ancienne chapelle prieurale Saint-Mesmin, bâtie au XIIe siècle, il n'a été conservé que la croisée du transept, le croisillon Nord, couvert en charpente, et son absidiole semi-circulaire voûtée en cul-de-four. Cette absidiole est éclairée par une fenêtre en plein cintre et sa corniche est soutenue par des modillons. L'abside a été remplacée, au XVIe siècle, par une absidiole barlongue. Le prieuré primitif fut fondé en 1060 par Hugues 1er de Sainte-Maure.
La chapelle des Vierges (rue de la Chapelle) a été édifiée en 1891-1892 sur les vestiges d'une ancienne chapelle du XIVe siècle déjà reconstruite en 1760. Elle est dédiée à sainte Maure et sainte Brigitte (Britte), patronnes de la paroisse. Par contre, la croix en pierre date de 1760. Elle fut brisée en 1890 et remise sur son socle en 1938.
Située juste à côté, la fontaine des Vierges possède, selon une légende, la propriété de guérir la teigne de lait.
Le couvent Notre-Dame-des-Vertus a été fondé en 1635. Il comprend une chapelle de 1682...
... et un cloitre.
Sur un mur du cloitre, deux plaques sculptées ont été scellées, l'une datant de 1671...
... et l'autre de 1826.
Le château primitif, fondé vers 990 par Foulque Nerra, fut reconstruit en 1447 sur les substructions d'un édifice du XIVe siècle dont il reste la façade Est avec des fenêtres anciennes en partie intactes. Le corps de logis rectangulaire, divisé en deux par un mur de refend, présente, dans sa façade Est, l'arrachement d'un mur ayant fait partie de l'enceinte. A son angle Sud-Est, il est flanqué obliquement par une grosse tour carrée qui appartenait à la forteresse du XIVe siècle et qui encore nantie des corbeaux de ses mâchicoulis. Cette tour présente un étage inférieur en sous-sol éclairé par des meurtrières donnant sur les douves. La façade Ouest du château, sur la cour, est flanquée, au Sud, par une tour polygonale renfermant un escalier à vis en pierre. Cette façade a été modernisée. A l'intérieur, au rez-de-chaussée, une vaste salle a été divisée par des cloisons. Au premier étage, plusieurs fenêtres ont gardé les sièges pierre de leur embrasure.
On entrait dans l'enceinte du château, à l'Ouest, par une porte fortifiée du XIVe siècle ouverte dans une tour carrée. La façade a conservé les rainures pour les bras du pont-levis qui la précédait. Au Nord, au delà d'une rue moderne, se trouvent des restes de la muraille épaulée par de gros contreforts. Au Sud de la porte, l'enceinte est flanquée par une tour semi-cylindrique qui est reliée à l'angle Sud-Ouest du château par un mur du XIVe siècle dans lequel a été créée une porte donnant accès aux jardins.
Les halles d'Anne de Rohan, épouse de Louis VIII de Rohan, ont été édifiées en 1672. Elles comportent trois nefs charpentées et deux portes monumentales et ont été restaurées en 1969. Les halles primitives avaient été bâties en 1448 par Aymar de La Rochefoucault et abritaient un marché aux grains.
Dans la rue Auguste-Chevallier, au 2, une maison du XVIe siècle présente des fenêtres à croisée de pierre flanquées de pilastres...
... et, sur sa façade, des armoiries sculptées dans la pierre. La porte, à linteau droit, est surmontée par une frise à entrelacs où alternent des plantes réunies par une cordelière séparant des écussons. De part et d'autre, figurent des lettres majuscules: JE (pour Jean d'Estouville), Le (pour Louis d'Estouville) et GE (pour Guillaume d'Estouville). Au-dessus de cette frise, un cartouche a été bûché pendant la Révolution. On y devine deux animaux ailés tenant un blason ceint du collier de l'ordre de Saint-Michel. Ce cartouche est surmonté par une corniche en forte saillie supportant un fronton demi-circulaire occupé par une coquille. Deux pinacles encadrent ce fronton dont l'arc extérieur porte une guirlande se retournant en crochet par un fleuron. Sur la cour, le logis est flanqué par une tour polygonale abritant un escalier à vis éclairé par des petites ouvertures rectangulaires. La porte à linteau droit ouvre sur un perron de quatre marches. Sur cette face, les baies à deux panneaux ont perdu leur traverse.
Dans la même rue, au n° 32, se trouve une maison à murs à pans de bois.
Elle possède une belle porte en bois sculpté.
A l'angle de la rue des Douves et de la rue du Docteur-Patry, une ancienne auberge du XVe siècle accueillait les pèlerins allant à Saint-Jacques-de-Compostelle, en Espagne. Cette hostellerie présente un porche d'entrée cavalière (XVIIe) dont la partie supérieure de l'entablement est ornée d'une coquille Saint-Jacques. De chaque côté de la partie inférieure de ce porche se trouvent des banquettes à l'usage des cavaliers pour leur permettre de monter à cheval. Ce porche donne accès à une cour où se trouvaient un escalier de pierre à dédoublement et des encorbellements du XVe siècle qui ont disparu. Par contre, il subsiste un escalier et une galerie en bois.
Son pignon porte, gravé dans la pierre, son nom et sa publicité: A la Belle Image, Bon vin, Bon logis.
Au 10 rue du Docteur-Patry, cette maison forte date du XVe siècle. Elle possède une tour rectangulaire d'escalier à pans coupés. A la base de cette tour, on distingue le tracé d'une arcature ogivale assez importante. Au-dessus de la maison, vers l'église, se dresse une tour cylindrique arasée à son sommet, appelée tour Sainte-Anne, car une statue de cette y était présentée.
Avenue du Général-de-Gaulle, la chapelle de l'ancien hôpital rural a été construite en 1896-1897 par l'architecte Pierre Boille. Elle a été financée par Armel Mercier, curé de la paroisse de 1883 à 1907.
Le manoir privé de La Mérandière possède un pigeonnier-porche de 1787, à toit à quatre pans (à gauche), dont les boulins sont intacts. Le bâtiment, qui fait suite à l'Ouest, est flanqué par une tour cylindrique dont le toit en poivrière porte une lucarne. Dans le logis, une des salles du rez-de-chaussée, ayant gardé son pavage fait de larges dalles inégales, est chauffée par une cheminée à jambages très courts et à hotte droite devenant pyramidale. Dans cette salle, une porte permet d'accéder à la chapelle du XVe siècle. Sa voûte en plein cintre est constellée d'étoiles. Sur le mur Ouest, une fresque forme un triptyque: au centre le Christ en croix, dans les panneaux latéraux, la Vierge est à droite et saint Jean à gauche. Des fragments d'inscriptions en latin sont écrites en lettres dorées sur fond noir. Sur le mur opposé, on voit un double blason dont l'un est aux armes des Estevou. Une coquille surmonte l'une des deux petites fenêtres s'ouvrant au Nord.
Le manoir privé de La Jugeraie a été édifié au XVe siècle. Par contre, son pavillon Est, surmonté d'un toit à quatre pans, est du XVIIe siècle. Les ouvertures remaniées, paraissant au premier étage, face au jardin, éclairent en fait le rez-de-chaussée qui, au Nord, se trouve de plain pied avec le coteau. Le sous-sol est occupée par une cave voûtée en plein cintre. Les murs, de 1,40 mètre d'épaisseur, ont été percés pour permettre d'accéder au jardin. Dans la partie Ouest existe une cheminée à hotte sur consoles avec corniche aux plafond, dans une salle dont la baie a été murée. Dans le pavillon, il ne reste que la double corniche d'une cheminée du XVIIe siècle.
Un piédroit du portail disparu s'appuie sur l'angle d'un petit édifice isolé à l'Ouest. On y voit une cheminée à faux manteau où s'ouvrait la bouche d'un four. Son linteau en bois repose sur deux consoles.
Le château privé de La Fuye-des-Vaux date du XIXe siècle.
Au Sud de la ville, le dolmen de Bommiers ou Bommier (appelé aussi La Pierre-Fondue) est du type angevin à portique. Il comprend trois supports, dont l'un de 3 mètres de long, tous couchés vers l'intérieur. Le fond mesure 3 mètres de large. Une table, de 3,50 mètres sur 2,30 mètres, est restée en place. L'autre, près de l'entrée, est tombée et est en partie enterrée.
L'oppidum des deux Manses est un éperon barré situé près du lieu-dit Les Poteries. Occupé dès le paléolithique inférieur, il fut aussi utilisé par les Gaulois puis par les Romains. Sur le plateau, un talus élevé est bordé extérieurement par un fossé.
Dans la rue du Moulin, ce pigeonnier cylindrique est difficilement visible.
Toujours dans la rue du Moulin, ce logis privé (XVe siècle) présente une fenêtre à meneau à deux ouvertures.
Le monument aux morts de Sainte-Maure se trouve près de l'entrée du cimetière. Il a été conçu par l'architecte Maurice Boille et sculpté par Gaston Beaumont. De part et d'autre du monument, on aperçoit deux mortiers de 58 du commandant Duchêne.
Les trois lavoirs sont situés dans les rues: de La Robinerie (en haut), des Tanneries (au milieu) et des Vaux (en bas).
Il existe encore plusieurs loges de vigne aux environs de Sainte-Maure.
Aux abords de la route de Maillé, ce type de croix tréflée entourée par un déambulatoire circulaire est rare en Touraine. Elle est appelée croix de la Liberté.
Le croix des Bonneaux, autre croix de chemin, est située à l'Est de Sainte-Maure.
Dans la rue des Douves, une maison porte une pierre sculptée, enseigne d'un charron.
L'impasse du Ha-Ha porte un nom étonnant. Le Ha-Ha (ou Hâ-Hâ, ou saut de loup) est un obstacle placé sur un chemin. Cependant, les cadastres de 1827 et de 1963 la nomment: rue du Ha! Ha! (rires).
La spécialité gastronomique de la ville est son fromage de chèvre AOP (Appellation d'Origine Protégée): le Sainte-Maure. De forme cylindrique, il mesure 17 centimètres et pèse environ 250 grammes.
Il est traversé par une paille de seigle gravée au nom du producteur. Cette paille évite que le fromage casse lorsqu'il est frais.
Au hameau des Coteaux, ce curieux panneau routier incite les automobilistes à faire attention aux chèvres.

A voir
  • Le logis seigneurial (privé) du Grand-Menasson (XVe siècle) qui était un fief relevant du château de Sainte-Maure.
  • Le château privé de La Garnauderie (XIXe siècle).
Patrimoine disparu
  • Le prieuré Saint-Michel fut un prieuré régulier, puis simple, dépendant des bénédictins de l’abbaye de Noyers. Il a été fondé en 1087 par Hugues de Sainte-Maure.

Lieux-dits: Anzay, Basse-Pitière, Beauchêne, Beauregard, Bel-Air, Bellevue, Bommier, Bois-Semé, Chante-Raine, Château-Gaillard, Coulingues, Croquet, Gasnier, Haute-Pitière, La Bardonnerie, La Ballotière, La Bergeaudrie, La Billottière, La Boissellière, La Bommelière, La Boulinière, La Brosse, La Canterie, La Cantinière, La Cave-des-Bohêmes, La Cave-des-Romains, La Chapelle, La Chaume, La Chaumette, La Cochetière, La Cornicherie, La Courance, La Croix, La Croix-Camus, La Croix-de-Bois, La Crosneraie, La Dornière, La Ferrandière, La Fillaudière, La Folie, La Fosse-Sèche, La Fuye-des-Vaux, La Garnauderie, La Gaudinière, La Grande-Ballotière, La Grande-Barangeraie, La Gravière, La Guittière, La Joumeraie, La Jugeraie, La Liberté, La Maison-Neuve, La Mancellière, La Mérandière, La Métairie, La Patriaie, La Perrière, La Petite-Ballotière, La Peuvrie, La Pointe, La Richardière, La Séguinière, La Taille-des-Huets, La Tournellerie, La Volière, Le Bois-Chaudron, Le Bois-Tortu, Le Brilloir, Le Buisson, Le Buisson-Rond, Le Carroi-des-Louasses, Le Châtelet, Le Chêne-d'Orlin, Le Chesneau, Le Grand-Menasson, Le Gué-Blandin, Le Moulin-de-Follet, Le Moulin-de-Maran, Le Moulin-de-Souvres, Le Moulin-du-Pré, Le Petit-Bois, Le Petit-Menasson, Le Plessis, Le Point-du-Jour, Les Archambaults, Les Aunais, Les Bonneaux, Les Bréchetières, Les Chauffeaux, Les Clairons, Les Cossonnières, Les Crorons, Les Égués, Les Épinettes, Les Falunières, Les Fontenelles, Les Fumerolles, Les Gardes, Les Grands-Prés, Les Grenouillons, Les Jahans, Les Lamberts, Les Marnières, Les Maunils, Les Migotteries, Les Pesneaux, Les Poteries, Les Raudières, Les Roberdières, Les Robets, Les Sablonnières, Les Serines, Les Simoneaux, Les Sources, Les Tanneries, Les Trois-Marchands, Les Vauzelles, L’Étrangloir, Livonnière, Maison-Rouge, Malicorne, Neuville, Pièce-de-la-Vollière, Pont-Goubault, Pré-des-Religieuses, Rince-Bourse, Taffonneau, Vauherau, Vauvert, Vaux-le-Grand, Vaux-le-Petit, Vignes-de-la-Cornicherie
Ancien lieu-dit: Vontes
    Blason de Sainte-Maure-de-Touraine

    2 commentaires:

    1. Merci,je cherchais des infos avant de m'y rendre & j'en découvre davantage grace a vous.

      RépondreSupprimer
    2. Bonjour ,et merci pour toutes ces informations. nous nous sommes arrêtés en allant à Monts ,près de Tours,nous n'avons pas tout vu, pressés par le temps.

      RépondreSupprimer