Maillé

Maillé (Wikipedia) est une commune du Sud de la Touraine. Ses habitants sont appelés les Maillaciens, les Maillaciennes.
Le village a porté les noms de: Vicaria Muliacense (856, charte de Saint-Martin), Malliaco (vers 1088 et 1177, cartulaire de Noyers), Maillé Laillier (XIIIe siècle, cartulaire de l'archevêché de Tours), Maillé-Argenson (1791), Maillé-Lailler (XIXe siècle), Maillé (1820, carte de l'état-major).
Le fief d'Argenson, possession de la famille Voyer depuis le XVIe siècle, fut érigé en marquisat en 1716 au profit de Marc René de Voyer d'Argenson, garde des Sceaux. Argenson fut une paroisse indépendante de 1666 à 1791.
Le plus ancien registre paroissial de Maillé commence en 1639 et celui d'Argenson en 1671.
Coordonnées GPS de Maillé: 0°34'52"E - 47°03'08"N
Code INSEE: 37142 - Code postal: 37800 - Superficie: 1567 hectares
Altitudes: de 43 à 110 mètres
Cours d'eau: le Biez, le Réveillon, le ruisseau des Gaudeberts
Le 25 août 1944 (jour de la libération de Paris), le village fut incendié et 124 habitants (37 hommes, 39 femmes, 48 enfants de moins de 15 ans dont 26 de moins de 5 ans et 2 bébés) furent massacrés par les troupes nazies. 52 maisons ont été détruites, 8 maisons n'ont pas subi de dommages trop importants. Cette stèle commémorative, érigée en 1946, est l’œuvre du sculpteur Gaston Watkin et des architectes M.-P. Chalumeau et P. Mondineu.
La Maison du Souvenir, inaugurée le 25 août 2008, est un lieu de mémoire dédié au massacre de Maillé. On y découvre des pièces d'archive et des photographies mais aussi des documents audio et vidéo.
L'église Saint-Martin a été construite au XIe siècle (mur Nord de la nef). Ce mur, parementé en petit appareil irrégulier, est percé de trois petites fenêtres en plein cintre. Les fenêtres du mur Sud ont été refaites.
Sa façade romane, datant du XIIe siècle, a été restaurée au XVe siècle. Cette façade est précédée par un porche dont le mur Nord est roman. Elle est percée par une porte en plein cintre à double rouleau. Le second rouleau, circonscrit par une archivolte garnie de têtes de clou, est orné par un gaufrage formé de pentagones contigus et retombe sur les chapiteaux, garnis de volutes, de deux colonnettes. La nef a été refaite.
Cet édifice fut agrandi au XVe siècle (chapelle seigneuriale et chœur). Au Sud s'ouvre la chapelle seigneuriale dont la croisée d'ogives à moulures prismatiques a sa clef ornée par un écu aux armoiries effacées. Les deux travées du chœur, éclairées par des fenêtres en plein cintre, sont voûtées sur croisées d'ogives dont les clefs portent des écus soutenus par des anges. Cette décoration se retrouve à la retombée des nervures de la seconde travée. Les armoiries de ces écussons ont été effacées. Le chevet plat est ajouré par une fenêtre à remplage flamboyant.
Cette église renferme une statue en bois polychrome de sainte Barbe (XVIIIe siècle).
Le vitrail du chevet (📷), signé par Julien Fournier (Tours, 1895), représente saint Martin (en haut), saint Charles Borromée et sainte Marie-Madeleine. Ce maître-verrier a aussi réalisé trois grisailles ornementales. Pierre-Eugène Guérithault (Poitiers, fin XIXe siècle) fut l'auteur de deux verrières avec un décor de grisaille en cage à mouches, rehaussé de figures géométriques multicolores. Enfin, deux vitraux anonymes et sans date (XXe siècle) représentent le Christ rédempteur et la Vie de la Vierge (l'Annonciation, la Crucifixion, l'Assomption ou le Couronnement).
Le château privé d'Argenson (1670) possède encore un pigeonnier circulaire érigé en 1693 (à droite). Il n'était ni voûté, ni couvert, mais un auvent se trouvait à l'intérieur. Sa porte à linteau cintré est soutenue par deux pilastres doriques supportant l'entablement sur lequel repose un fronton triangulaire. Ses boulins ont été détruits. Ce château, jamais achevé, a remplacé une forteresse édifiée entre 1436 et 1445 par Jean Gueffault, seigneur d'Argenson, avec l'accord du roi Charles VII. Le corps de logis principal présente une façade éclairée par cinq larges baies au rez-de-chaussée, y compris la porte, et de même à l'étage. Un fronton triangulaire couronne la travée centrale. Une aile, bâtie de 1682 à 1686, se prolonge au Nord, moins haute mais plus large.
Près du château, l'église du Père-Éternel, en style classique, dont la construction a débuté en 1667, a été bénie le 15 août 1671. A l'époque, la nef, coupée par un transept, est flanquée de quatre chapelles, deux de chaque côté. Seule la chapelle Sud-Est subsiste. En 1673, la chapelle funéraire, dite du Calvaire, des Voyer d'Argenson est ajoutée. La façade, ajourée par une porte rectangulaire et par un oculus, est surmontée par un fronton triangulaire. Argenson a formé une paroisse de 1666 à 1791. Situé derrière l'église, le presbytère date de 1736.
Le manoir privé de La Chetallière est une gentilhommière fortifiée des XVe et XVIe siècles qui a conservé ses murs de défense surmontés par un chemin de ronde et ses quatre tours d'angle (trois tours rondes du XVe siècle et une tour carrée du XVIe). Elles abritent des pièces carrées défendues par des meurtrières. La tour du Nord-Est a été transformée en pigeonnier dont le premier étage a gardé ses boulins intacts. Par contre, de son portail couronné de mâchicoulis, il ne subsiste que le pilier droit.
Le côté Nord de la cour est entièrement bordé par un corps de bâtiment, entre deux hauts pignons rectangulaires, qui ouvre toutes ses fenêtres à petits carreaux au Sud. Deux lucarnes éclairent les combles sur cette façade, alors qu'une seule domine la façade opposée. L'intérieur a été modernisé. Mais une salle subsiste au rez-de-chaussée avec son aspect d'autrefois: sol pavé de larges dalles de pierre, plafond supporté par une poutre maîtresse soutenue par deux supports en saillie. Elle est chauffée par une grande cheminée à la hotte rectangulaire, sans décoration, reposant sur des jambages de pierre. Dans la pièce voisine, il y en a une autre d'un style différent, munie d'un trumeau et d'une corniche. Une seconde du même type a été gardée au premier étage, où l'on accède par un escalier à deux volées droites: la première aux marches de pierre, la seconde entièrement en bois. Dans un angle de la cour, quatorze marches conduisent à une cave de quatre travées. La première seule est voûtée et entièrement appareillée, les trois autres, creusées dans le rocher, sont soutenues par des doubleaux.
Le logis fortifié (et privé) de Pessé (XVIe siècle) regroupe un ensemble de bâtiments autour d'une cour fermée. On y pénètre par un large portail situé entre deux hauts piliers de pierre à droite desquels s'ouvre une porte pour piétons. A l'angle Nord-Ouest, subsiste une tour circulaire plus large à la base qu'au sommet, où elle a été arasée obliquement et couverte par un toit d'ardoise. Bâtie en moellons, elle présente à sa parie supérieure un cordon en légère saillie. Avec ses meurtrières pour armes à feu, elle semble protéger un pavillon rectangulaire de même hauteur, couvert par un toit pyramidal, qui devait jadis constituer l'entrée principale. En effet, si le porche en plein cintre, dont la clef porte un blason effacé, est muré du côté jardin, il est accessible du côté de la cour et sert de garage. Les piétons pouvaient emprunter un couloir fermé par une porte au linteau bombé. Le premier étage était un pigeonnier qui a gardé tous ses boulins intacts. Une ouverture en arc surbaissé, aux piédroits en bossage, surmontée par un oculus circulaire, donne accès au bâtiment principal utilisé désormais comme dépendance. Un escalier à deux rampes droites mène au premier étage transformé en grenier.
Au centre de la cour, s'ouvre une entrée de cave. En descendant une vingtaine de marches, on pénètre dans des galeries creusées dans le roc, soutenue par endroits par des doubleaux.
Au lieu-dit La Heurtelière, il existe un pigeonnier circulaire du XVIe siècle arasé obliquement. Il appartenait à une ferme incendiée le 25 août 1944. Cette ferme existait déjà à la fin du XVIe siècle.
La métairie privée de La Roche-Ramé date du XVIe siècle. On pénètre dans la cour par un portail en plein cintre, à la clef et aux sommiers en saillie. Il est encadré par deux portes piétonnes semblables dont l'une a été murée. A l'intérieur, deux contreforts amortis en glacis épaulent le mur. Une haute tour quadrangulaire domine les bâtiments de la ferme. Sur sa face Sud, s'appuie la façade d'une dépendance portant neuf corbeaux de mâchicoulis. Ils défendaient, peut-être, le porche muré dont on voit encore l'arcature. Sur la paroi Nord, on retrouve l'ouverture correspondante qui prouve que cette tour était un porche d'entrée. Le premier étage est un pigeonnier dont les boulins aménagés en pierres de tailles sont intacts. La salle basse du logis d'habitation a gardé son aspect ancien avec ses chevrons soutenus par une poutre maîtresse et sa grande cheminée à la hotte reposant sur des consoles portées par des jambages rectangulaires peu saillants. Ces vestiges devaient constituer les dépendances de l'ancien manoir de La Roche-Ramé qui a disparu. La chapelle, fondée en 1527 et dédiée à sainte Barbe, n'existe plus. Encore présente en 1787, elle était signalée sans charpente ni toit en 1817.
Le dolmen de la Pierre-Levée se trouve au Sud-Est de la ferme des Éguets. Ruiné, il ne possède plus qu'un seul support en place (long de 2 mètres, haut de 1,4 mètre et épais de 0,50 mètre) mais cinq autres blocs sont presque totalement enterrés.

Lieux-dits: Barcelone, Beauregard, Bois-Adrien, Bois-Semé, Bulande, Château-d'Argenson, Ferme-d'Argenson, Gâte-Bourse, La Babinière, La Bichonnerie, La Borderie, La Bourellière, La Braudière, La Bruyère, La Chapelle, La Chaume, La Chetallière, La Cigogne, La Coupellière, La Fétière, La Forgeais, La Gare, La Gaudinière, La Guetterie, La Guignardière, La Guisquière, La Heurtelière, La Loge, La Mousselière, La Pinardière, La Poulinière, La Rabaudière, La Roche, La Roche-Ramée, La Roussellière, La Varenne, Le Chêne, L'Écueillé, Le Moulin, Le Pérou, Le Pressoir, Les Aubœufs, Les Doucets, Les Éguets, Les Gaudeberts, Les Godins, Les Mérys, Les Pies-Ferrées, Nimbré, Pessé, Rut-de-l'Âne, Taille-de-Pessé, Village-des-Champs, Villière, Villiers
    Communes voisines: Draché, La Celle-St-Avant, Nouâtre, Ste-Maure-de-Touraine, Pouzay
    Blason de Maillé

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