Montrésor

Montrésor (Wikipedia) est un village du Sud-Est de la Touraine. Ses habitants sont appelés les Montrésoriens, les Montrésoriennes.
Il a porté les noms de: Mons Thesauri (IXe, Xe et XIe siècles), Montesoriaco (1073), Montem Tesor (vers 1107, cartulaire de l'abbaye de Noyers), Montesor (1153, charte de Baugerais), Monthesauro (1212, charte de Jean, archevêque de Tours), Monthesor (1287, cartulaire de l'abbaye de Villeloin), Monthesour (XIIIe siècle et 1357-1363, cartulaire de l'archevêché de Tours), Monthesor (1616, testament de Françoise de Bastarnay), Beaumont-Ville (XVIIIe siècle).
Montrésor, d'abord succursale de Beaumont-Village, fut érigé en paroisse le 6 avril 1700. Cet ancien fief appartint aux familles de Chauvigny, de Palluau, de Bueil, de Villequier, de Bastarnay, Bourdeille, Philippe d'Orléans (frère de Louis XIV) et de Beauvilliers.
Le plus ancien registre paroissial date de 1700.
Coordonnées GPS de Montrésor: 1°12'10"E - 47°09'23"N
Code INSEE: 37157 - Code postal: 37460 - Superficie: 98 hectares
Altitudes: de 87 à 121 mètres
Cours d'eau: l'Indrois, la Rouère (la plus longue rivière souterraine de Touraine)
L'église Saint-Jean-Baptiste, construite de 1519 à 1541 selon un plan en croix, est une ancienne collégiale consacrée le 10 décembre 1532. Elle est devenue église paroissiale en 1700. Cet édifice a été restauré en 1738, 1750 et 1877-1878.
La façade Ouest est épaulé aux angles par des contreforts plantés obliquement, ornés de pilastres. La double porte, en anse de panier, est accostée par deux pilastres formés de deux fûts cylindro-coniques réunis par leur base et divisés par des moulures prismatiques verticales en compartiments ornés de rinceaux. Un tel pilastre sépare les deux portes dont le chambranle est orné de rinceaux et dont le linteau présente, en son milieu, un petit profil féminin. Au-dessus, entre deux niches surmontées par des dais et occupées par des statues, se développe une galerie aveugle formée par cinq arcades, soutenues par des colonnettes corinthiennes, abritant chacune une statue de saint. Cette galerie est surmontée par une ligne de rosaces. Latéralement, sur les pieds-droits, des cartouches, couronnés par un petit fronton triangulaire, renferment chacun un bas-relief représentant, à gauche, le Christ au jardin des Oliviers, à droite, le Christ portant sa Croix.
Une grande fenêtre percée en 1877 surmonte la porte, accostée sur ses pieds-droits par deux petits bas-reliefs représentant des scènes de la Passion. De chaque côté se développe une frise avec deux têtes de chevaliers en ronde bosse. A la base du fronton couronnant la façade, les armoiries des Bastarnay ont été mutilées. De chaque côté de l'écusson, une frise, ornée de figures, de têtes de chevaliers et de médaillons, court sous la corniche tout autour de l'église. Cette frise se trouve aussi sur le flanc droit de l'édifice, au bas du fronton de la sacristie, dans laquelle on rentre par une petite porte jadis timbrée d'armoiries qui ont été bûchées.
De ce même côté Sud s'ouvre dans la nef une porte latérale dont l'unique baie en arc surbaissé est accostée de pilastres identiques à ceux de la porte Ouest, et surmontée par trois niches à fronton classique. Sur le linteau et les pieds-droits circulent des rinceaux reliant les Instruments de la Passion. A l'intrados, cinq médaillons représentent des Scènes de la Vie de la Vierge, de gauche à droite: l'Annonciation, l'Adoration des Mages et la Fuite en Égypte.
Cette église possède une nef unique, un transept d'une travée, un chœur de deux travées, une abside à cinq pans et, de chaque côté du chœur, une chapelle.
La nef comporte cinq travées voûtées sur huit nervures. Les doubleaux, les ogives et les formerets retombent sur les chapiteaux, ornés de feuillages variés, de colonnes engagées. La voûte de la première travée présente, seule, des liernes complètes et sa clef est percée par un oculus. Dans les autres travées, les liernes de la voûte sont interrompues en leur milieu par un médaillon jadis timbré comme la clef d'armoiries qui ont été mutilées. Les fenêtres des deux premières travées sont aveugles et cette partie de l'église n'est éclairée que par la fenêtre de la façade (dont l'allège est ornée d'une niche abritant une statue de saint).
Dans la troisième travée de la nef s'ouvrent deux chapelles constituant les croisillons du transept. Chacune d'elles comprend une seule travée voûtée sur croisée d'ogives, liernes et tiercerons, et est éclairée par une fenêtre terminale et par une autre du côté de l'Est. Dans le bras Sud, un autel comporte un retable peint représentant l'Annonciation.
Les deux travées suivantes composent le chœur et sont éclairées, de chaque côté, chacune par une grande fenêtre. Dans la cinquième s'ouvre, de chaque côté, une petite chapelle qui communique par un couloir étroit avec le croisillon qui lui correspond. Ces chapelles sont voûtées en berceau en plein cintre à caissons ornés de rosaces, de personnages, d'anges musiciens ou d'animaux. Celle du Sud est contiguë et reliée par une porte à décoration Renaissance à la chapelle Notre-Dame-de-Lorette, construite vers 1550, restaurée en 1877-1878, et qui sert de sacristie. Elle est voûtée d'un berceau à caissons.
A l'Est, l'église se termine par une abside à cinq pans ayant chacun une fenêtre dont les deux latérales ont été condamnées.
Cette église renferme, dans la première travée de la nef, les gisants des Bastarnay (XVIe siècle, restaurés en 1875). Les statues représentent le Chevalier Imbert de Bastarnay (mort en 1523 à l'âge de 85 ans) dont les armoiries sont tenues par deux lions, sa femme Georgette de Montchenu (décédée en 1511) dont les pieds reposent sur deux griffons tenant l'écu mi-partie des Bastarnay et des Montchenu, et leur fils François (mort en 1513 à la bataille de Thérouanne) dont les pieds sont appuyés sur un lévrier portant au flanc le blason des Bastarnay. Les deux hommes portent leur armure, leur casque est à côté d'eux. Aux angles de la table, sont agenouillés des anges portant les armes des deux familles. Le soubassement a ses flancs décorés de niches dont la voussure s'orne d'une coquille et qui contiennent, sur trois des côtés, une niche des douze Apôtres. Le tombeau a été réalisé par Jean Goujon. Ce tombeau a été restauré en 1875.
La fenêtre médiane de l'abside porte un vitrail de 1526 représentant de bas en haut: la Comparution de Jésus devant Pilate, le Portement de la Croix, la Crucifixion. Dans les flammes, des anges tiennent les Instruments de la Passion. Cette verrière a été restaurée en 1707 par François Desplaces, maître-verrier de Loches, et 1875 par Eugène Oudinot (Paris). En 1891, Lux Fournier (Tours) réalise deux verrières ornementales qui sont alors placées de part et d'autre du vitrail de la Passion..
Dans la fenêtre de la façade, un autre vitrail du XVIe siècle a été placé là lors de la restauration de 1875. Jadis, il occupait des compartiments des fenêtres du chœur. Cette verrière représente, de gauche à droite: saint Jean l’Évangéliste, saint Pierre et saint Jean-Baptiste. En-dessous des saints, chaque panneau possède une armoirie. Le blason de gauche est celui de Georgette de Montchenu, femme d'Imbert de Bastarnay. Les armes de droite sont celles des Bastarnay, avec une erreur dans les émaux.
Une autre verrière, située dans la sacristie, a été recréée, au XIXe siècle, à partir d'un élément de vitrail vitrail du XVIe représentant peut-être la Naissance de saint Jean-Baptiste. Enfin, six verrières ornementales (seconde moitié du XIXe siècle) présentent dans leurs tympans et leurs hauts de lancettes des fragments de vitraux du XVIe siècle.
Dans le chœur, des stalles en bois ont été sculptées vers 1530.
Dans la rue Branicki, l'ancienne église Saint-Roch (XIVe siècle, modifiée au XVe) est devenue un logis privé.
A l'origine, une forteresse avait été édifiée en 1005 par Roger Le Petit-Diable, capitaine de Foulque Nerra. Elle fut démantelée à partir de 1203. En 1393, le château est reconstruit pour Jean IV de Bueil par Jean Binet (mur d'enceinte, donjon, châtelet d'entrée et communs actuels). En 1493, il est acheté par Imbert de Bastarnay, conseiller de Louis XI, qui fait bâtir un vaste logis dont il ne reste que la partie centrale. En février 1849, le comte Xavier Branicki devint le propriétaire de ce château.
Du côté Est, on rentre dans l'enceinte du château par un passage aménagé dans les ruines d'un bâtiment du XIVe siècle. Ce passage occupe la place de l'ancienne porte fortifiée dont l'arcade intérieure en tiers-point, accompagnée par un guichet, a été refaite.
Le logis seigneurial comprend un corps de bâtiment rectangulaire dominant la courtine Sud et la vallée de l'Indrois, flanqué à chacun de ses angles, côté Sud, par une tour cylindrique couronnée de mâchicoulis et coiffé par un toit conique. Entre ces deux tours, la façade Sud présente cinq travées de fenêtres à croisée de pierre, surmontées chacune par une lucarne à gâble plein. La lucarne médiane est plus richement ornée que les autres. Son linteau est circonscrit par une nervure en anse de panier soutenue par deux petits culs-de-lampe. Le gâble est accompagné par des pinacles à crochet.
Côté cour, les angles Nord-Est et Nord-Ouest portent des échauguettes cylindriques, coiffées par des toits coniques et soutenues par des culs-de-lampe. La façade Nord comporte le même nombre de fenêtres que celle du Sud mais elle est divisée en deux parties inégales par une tour octogonale d'escalier, dont la porte est surmontée par un tympan qui a perdu le bas-relief qui l'ornait. Au-dessus de cette porte un cartouche à accolade garnie de crochets et d'un fleuron était timbré d'armoiries qui ont été bûchées.
Du côté Nord de la cour se trouvent les bâtiments des communs dont une partie a été refaite au XIXe siècle et dont la façade, plus simple, est flanquée par une tour carrée d'escalier.
Son intérieur peut se visiter (ici la salle à manger). On y trouve de nombreux objets d'art d'origine polonaise.
Sa grille d'entrée présente une statue.
Le donjon carré du XIVe siècle est accessible par une ancienne et étroite porte.
Dans le parc, on peut observer une statue (1862) représentant l'officier polonais Miecislas Kaninski, ami du comte Xavier Branicki, mort lors de la bataille de Magenta, le 4 juin 1859. Il s'agit, en fait, de la reproduction de la statue de sa tombe qui se trouve au cimetière de Montmartre à Paris.
Le château était alimenté en eau grâce à un bélier hydraulique (XIXe siècle) situé de l'autre côté de l'Indrois. Il a été utilisé jusqu'en 1950.
Ces maisons à colombages des XVe et XVIe siècles, dominées par le donjon (XIIe siècle) du château, se trouvent dans la rue Branicki. Celle de gauche est appelée la Maison des rois.
Dans la Grande-Rue, la maison du chancelier (1581) possède deux lucarnes à croisée de pierre dont le gâble à pilastres et les meneaux sont ornés de feuillages et de rosaces. A un angle, une tourelle en encorbellement est portée par un cul de lampe. Une tour et des écuries ont disparu. Elle renferma longtemps les locaux de la gendarmerie. Cet édifice a été restauré en 1997.
Il existe de nombreuses maisons anciennes dans Montrésor (photos: 20 Grande-Rue).
La halle aux laines (ou halle aux cardeux) date du début du XVIIIe siècle. Elle est couverte par un comble mansardé. Jusqu'au XIXe siècle, le cardage de la laine était l'activité principale de Montrésor.
Dans le cimetière, la chapelle de la famille Branicki, en forme de croix grecque, est de style néo-gothique. Les angles de ses murs sont surmontés de pinacles à crochets et elle est couverte d'une coupole à quatre pans ceinte par une balustrade en pierre. Elle a été édifiée en 1863 selon les plans d'un architecte de Kiev.
Le lavoir de L'Huissette (XIXe siècle), sur l'Indrois, est en contrebas du village et de l'église. Il a été restauré en 1980.
Près du lavoir, un lézard en pierre dessiné sur le sol d'une petite place se réfère à une légende de Montrésor: le jeune roi Gontran, fils de Clotaire Ier et petit-fils de Clovis, endormi au bord d'un ruisseau, rêve qu'un trésor est caché dans une grotte. Son écuyer voit passer sur le visage de Gontran un petit lézard qui court vers le coteau voisin et en revient brillant comme l'or. Informé de cette vision, le roi fait fouiller le coteau et découvre d'importantes richesses.
Le pigeonnier cylindrique (privé) de Montrésor est visible depuis la Grande-Rue.
Près du cimetière, on peut voir cette ancienne loge de vigne.
Dans le bourg, il existe encore quelques vieux commerces comme cette mercerie (Maison Laguerre: Tissu et Laine).
En face de l'église Saint-Roch, sur le mur d'une maison, une enseigne de charron, représentant une roue et une charrette, a été gravée et peinte.
Dans la rue Branicki, il y a deux cadrans solaires, dont celui-ci.

A voir
- Le moulin privé de Montigny (XIXe siècle), sur l'Indrois, a été signalé dès le XIIIe siècle comme moulin à farine. Par la suite, il fonctionna comme usine électrique de 1920 à 1942.

Lieux-dits: Blackford, Grange-Rouge, Javelle, La Castillerie, La Gare, La Garenne, La Grande-Métairie, La Grange, La Maladrerie, La Mécanique, Le Château, Le Colombier, Le Faubourg, Le Verger, Les Aubrées, Les Grosses-Bornes, Les Mitonnières, Les Pruneaux, Les Vallées, L'Ouche-à-Coulon, Montigny, Pré-du-Bélier
Anciens lieux-dits: La Ronde, Le Bout-des-Ponts, Les Écluses, Les Perrières, L'Île-Tartagêne, L'Ouche-aux-Filles, Moulin-de-la-Ville, Pièce-de-Grange-Rouge
Communes voisines: Beaumont-Village, Chemillé-sur-Indrois, Villeloin-Coulangé
Blason de Montrésor

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