Lémeré

Plaque datée (1-9-31) et numérotée (1538A-5)
Lémeré (Wikipedia) est un village du Sud-Ouest de la Touraine. Ses habitants sont appelés les Lémeréziens, les Lémeréziennes.
Il a porté les noms de: Lameriacum (1089, cartulaire de l'abbaye de Noyers), Lesmeré (vers 1201-1208, cartulaire de la Merci-Dieu), Lameriacus (vers 1208, Livre des Serfs de Marmoutier), Lameré (1290, pouillé de Tours), Lammereio (XIIIe siècle, cartulaire de l'archevêché de Tours), Lesméré (XVIIe siècle), Lemere (XVIIIe siècle, carte de Cassini), Lémeré (1820, carte de l'état-major).
Ce fut un fief relevant de la seigneurie du Rivau, érigée en marquisat le 14 juillet 1664 au profit de Jacques de Beauvau.
Le plus ancien registre paroissial date de 1582.
Coordonnées GPS de Lémeré: 0°20'12"E - 47°05'01"N
Code INSEE: 37125 - Code postal: 37120 - Superficie: 1983 hectares
Altitudes: de 35 à 115 mètres
Cours d'eau: la Veude, la fontaine de Jable
Le château du Rivau a été construit aux XIIIe et XIVe siècles puis rebâti en 1442 par Pierre de Beauvau, chambellan de Charles VII.
On pénètre dans le château par un pont dormant jeté sur le fossé Ouest et reliant le parc à la cour d'honneur. La porte d'entrée (XVIIe siècle) de cette avant-cour, formée d'assises faisant alternativement saillie et retrait, est ornée, au-dessus de l'entablement, d'une frise de postes. Trois pilastres doriques encadrent la porte cochère et celle des piétons. Au-dessus de cette dernière, un écusson a été bûché.
La cour carrée des communs, à laquelle cette porte donne accès, est limitée à l'Ouest et au Sud par les écuries monumentales construites vers 1510. Ces écuries, divisées de nos jours en plusieurs salles par des cloisons, sont voûtées par un berceau avec bandeaux plats ornés d'ovales aux points d'intersection.
Le château se développe sur trois côtés d'une surface rectangulaire entourée par des fossés profonds de 4 mètres et larges de 10. La porte d'entrée, fortifiée, se trouve au centre du côté Sud. C'est une haute construction ouverte, au rez-de-chaussée, par une porte charretière et un portillon munis, chacun, d'un pont-levis. Couronné de mâchicoulis ornés de petits arceaux trilobés et garni de créneaux, ce donjon comprend trois étages reliés par un escalier situé dans une tourelle flanquant son angle Nord-Ouest et plus haute que lui. La partie supérieure était un poste de guetteur.
La porte-donjon est reliée à l'Ouest par une aile, dont il ne reste plus que le rez-de-chaussée, à une tour cylindrique d'angle à toit conique. A l'Est, elle joint l'aile en retour d'équerre Sud du bâtiment principal du château. Ce corps de logis, qui occupe le côté Est de l'enceinte et qui est flanqué à chaque extrémité par une tour ronde, est élevé d'un rez-de-chaussée, d'un étage et d'un comble, reliés par un escalier à vis situé dans une tourelle à pans coupés flanquant la façade sur cour. La porte du logis, qui se trouve au pied de cette tourelle, est surmontée par une accolade circonscrivant un blason qui a été refait. Le rez-de-chaussée et l'étage sont éclairés, sur chaque face, par des fenêtres qui ont été remaniées. Les lucarnes du comble sont surmontées par des gâbles dont les crochets son mutilés. L'intérieur comporte, au rez-de-chaussée et à l'étage, deux grandes salles aux plafonds soutenus par de grosses poutres et chauffées par des cheminées à hotte. Des salles plus petites occupent l'aile en retour. La chapelle se trouve au rez-de-chaussée dans la tour d'angle Sud-Est. Elle a remplacé une chapelle gothique détruite en 1880. Sur la façade extérieure de l'aile Sud, on remarque une lucarne en encorbellement formant bretèche avec mâchicoulis. Elle défendait une poterne, située au-dessous d'elle, qui était munie d'un pont-levis et qui a été condamnée.
En dehors des douves, au Nord, un pigeonnier cylindrique renferme 2000 nids de pigeons. Les rangées de boulins descendent jusqu'à la base de cette fuye où existe encore le socle de pierre central qui soutenait l'échelle tournante. Ce pigeonnier, qui est en partie enterré, a perdu sa toiture à la Révolution.
L'église Saint-Hilaire, édifiée au XIIe siècle (nef), a été remaniée aux XVe (chœur et clocher) et XVIIe siècles (deux collatéraux). Elle a été restaurée en 1860 et 2022.
La nef et ses bas-côtés sont couverts de fausses voûtes du XIXe siècle. Le chœur rectangulaire comprend deux travées voûtées sur ogives à moulures prismatiques. La première travée est reliée, de chaque côté, à une chapelle formant la dernière travée du collatéral correspondant, mais qui semble plus ancienne que lui. Le clocher est une tour carrée épaulée par des contreforts aux angles, ouverte à l'étage du beffroi, sur chaque face, par des fenêtres en lancette jumelles, et surmontée par une flèche octogonale butée aux quatre angles de la terrasse de la tour par des pinacles qui lui sont reliés par des massifs de maçonnerie.
Les vitraux ont été réalisés par Julien-Léopold Lobin (Tours, 1861): saint Hilaire et saint Martin, la Vierge à l'Enfant (photo), saint Jean-Baptiste, saint Henri, saint Ambroise, saint Paul, saint Pierre, sainte Aimée et sainte Adélaïde.
Le château privé du Perron est une construction des XVIIe et XIXe siècles. L'ancien logis d'habitation est un bâtiment d'un étage, en moellons enduits, sous un toit à quatre pans, le tout remontant peut-être au XVIIe siècle. Le grenier, sous charpente à double faîtage, est éclairé, au Nord et au Sud, par trois petites lucarnes à ailerons et fronton triangulaire. Elles sont les seuls éléments décoratifs avec les chaînes d'angle et la corniche sur une assise de pierre. De chaque côté, le logis est flanqué d'une petite aile avec toiture à la Mansart. Celle de l'Est communique avec une construction du milieu du XIXe siècle. Celle de l'Ouest se raccorde avec les communs disposés en équerre qui furent prolongés et agrandis vers 1900. Au Sud, une chapelle de 1839 a été conservée. C'est un petit bâtiment rectangulaire dont la porte au chambranle mouluré est surmontée par une corniche sur une ligne de denticules reposant sur deux consoles. Au-dessus est aménagée une ouverture demi-circulaire alors que les murs goutterots sont percés par deux baies. La voûte lambrissée est peinte avec un Saint-Esprit sur l'autel, mais quatre niches ont perdu leur statue.
Son pigeonnier hexagonal (XVIIe siècle) accueille toujours des pigeons. Il présente, côté cour, une face qui a été percée par une grande porte charretière pour utiliser le rez-de-chaussée dont les niches furent murées. La toiture d'ardoise, avec deux petites lucarnes, repose sur une ligne continue de modillons. Divisé intérieurement par un faux-plancher, son premier étage a gardé ses deux travées de boulins intactes.
Le château privé de La Noblaye a été bâti au XVIe siècle, puis modifié au XIXe. On accède au domaine par un portail moderne mais la porte piétonne en plein cintre est d'origine. Elle est encadrée par deux hauts contreforts épaulant le mur d'enceinte en pierres de taille. Ce château comprend un long corps de bâtiment de plan rectangulaire. La façade Sud, élevée d'un étage et d'un comble, est flanquée, à chaque extrémité, par une tour quadrangulaire en forte saillie. L'avant-corps central est surmonté par un fronton triangulaire percé par un oculus entouré par une guirlande de feuillage. Ses ouvertures sont accostées par des pilastres ioniques au rez-de-chaussée, corinthiens à l'étage. Les corniches sont soutenues par de petits modillons entre lesquels on lit, au centre, une série de lettres majuscules: "A R C H A M B A U L T   F E C I", donnant le nom de l'artisan qui les façonna. De part et d'autre, le toit est percé par des petites lucarnes de pierre à ailerons. Le faîtage porte en son milieu un clocheton octogonal d'ardoises terminé par un lanternon. Un cordon, formé d'une succession continue de petites consoles, court au niveau de l'appui des fenêtres à chaînages de l'étage.
Au Nord, le logis présente la trace d'un élargissement important avec un petit pavillon perpendiculaire à fronton triangulaire percé par une haute baie à linteau courbe. Elle éclaire un escalier de pierre à deux volées droites, l'une de neuf marches, l'autre légèrement biaise n'en comporte que sept. Le mur d'échiffre porte de gros balustres à corps quadrangulaire. Une rampe semblable limite le large palier dont la partie Est est soutenue, dans le hall, par un grand arc en anse de panier. La cheminée de la salle basse, avec sa hotte aux pilastres doriques tombant d'aplomb sur les jambages, date du XVIIe siècle. Une vaste cour s'étend à l'arrière du château, bordée à l'Est et à l'Ouest par les bâtiments des communs. Son pigeonnier existe encore.
Le manoir privé de La Bourlière (XVIIe siècle), de plan rectangulaire, est entouré par deux pavillons coiffés en pyramides. Deux lucarnes en plein cintre, à fronton triangulaire soutenu par des petits pilastres doriques, éclairent le comble couvert d'un toit d'ardoises à quatre pans. La porte d'entrée est souligné par une simple corniche. Si les murs sont en moellons, les chaînages d'angles et les encadrements d'ouvertures sont en pierres de taille. A l'intérieur, on accède au premier étage par un escalier de pierre d'une seule volée rectiligne.
A l'Est de la cour, un bâtiment de servitudes à la toiture de tuiles, possède une lucarne au tympan triangulaire portant la date de 1704. A l'angle Nord-Ouest, se dresse un pigeonnier de plan carré avec corniche à gros modillons. Un cordon plat le ceinture à la partie supérieure. Plusieurs centaines de boulins intacts qui, au premier étage, sont disposés sur huit rangées, garnissent les parois.
Le manoir privé de Saumuret  a été construit au XVe siècle et remanié au XIXe. Il est composé d'un corps de logis en équerre. L'aile du Nord-Est est flanquée à chaque extrémité par deux tours quadrangulaires dont les corniches reposent sur de larges modillons. Les combles sont éclairés, sur chaque face, par de petites lucarnes à ailerons. On accède à la partie Sud par un portail en anse de panier, édidié en pierres de taille et accosté, de part et d'autre, par une porte piétonne du même type, celle de droite en entrant ayant été murée. Deux hauts pilastres à chapiteaux néo-corinthiens soutiennent un loud couronnement revêtu d'ardoises. Au-dessous d'une ligne de petits modillons, l'entablement porte en son centre la date de 1831. Des piliers plus courts, à pilastres doriques, reçoivent de chaque côté le mur d'enceinte en petis moellons.
Dans l'aile Nord-Ouest, la salle basse aux parois de pierre apparente, au plafond à petites chevrons sur poutre maîtresse, a été dotée d'une cheminée du XVe siècle provenant de Crissay. Un linteau à simple corniche, sur  des jambages demi-cylindriques, soutient la hotte droite. La cheminée de l'étage est à manteau de bois et large trumeau.
Presque dans l'alignement de cette façade, un peu à l’écart au Nord, se dresse une autre tour carrée d'environ 3,90 mètres de côté, semblable à ses voisines. Un cordon plat ceinture à mi-hauteur ses faces édifiées en petits moellons formant des assises régulières, aux angles raidis par des chaînages en pierres de taille. Une double rangée de boulins conservée dans la chambre de l'étage montre qu'il s'agit d'un ancien pigeonnier transformé en logis. A l'Est, l'unique lucarne porte la date de 1834 qui doit être celle d'une restauration.
Le manoir privé de L'Ouraye (XVe siècle) possède des fenêtres à croisées de pierre.
Le manoir privé des Munets, construit à la fin du XVe siècle, a été remanié au XVIIIe. Au rez-de-chaussée, deux fenêtres, aux piédroits moulurés, ont retrouvé leurs croisées de pierre au XXe siècle. Les fenêtres étroites de l'étage, qui ont été remaniées, étaient peut-être jadis à simple traverse. Au Nord, où des percements modernes ont été faits, on voit la trace d'une porte et de baies murées, une autre a été gardée avec une huisserie à petits carreaux. L'intérieur, deux cheminées, à hotte droite et corniche au plafond, chauffent les salles basses. Celle adossée au pignon Est a conservé la bouche d'un four à pain faisant saillie à l'extérieur. Les jambages rectangulaires soutiennent de larges consoles simplement moulurées à la base. Au centre du logis, un escalier à vis de pierre, d'environ 1,55 mètre d'emmarchement, donne accès à l'étage où les cheminées ont de simples pierres épannelées en guise de support. Au XVIIIe siècle, on a ajouté à l'Ouest un grand bâtiment perpendiculaire percé par un large portail dont l'arc a été refait mais, à la clef, la date de 1756 a été remise.
Le logis privé des Teilles (XVIe siècle) est un ancien fief qui, au XVIIIe siècle, appartenait à la famille de Vandel.
Près de l'église, le pigeonnier-porche de La Michellière, datant de 1756, est couvert par un toit à quatre pentes souligné par une corniche à modillons.
Le pigeonnier rectangulaire du Sable, surmonté par un toit en croupe, a été transformé en logis privé.
Le pigeonnier carré des Gaudrées a été récemment restauré. Le manoir date du XVIIIe siècle.
Le logis privé de La Grande-Maison possède, lui aussi, sa fuye carrée.
Le lavoir de la Fontaine-de-Jable (route de La Tour-Saint-Gelin) a été rénové en 2004.

A voir
  • Le logis privé de La Botardière (XVIIe siècle): il s'agit d'un long bâtiment d'habitation. La partie Ouest présente des murs en pierre apparente de 75 centimètres d'épaisseur. Au Sud, le rez-de-chaussée débouche sur une terrasse où l'on accède par un escalier droit. A proximité s'ouvre un couloir menant à une petite cave voûtée en pierres de taille. La grange, perpendiculaire à la maison, est percée par un porche en plein cintre accosté d'une porte piétonne semblable. Sur une pierre, on lit la date de 1667. A l'intérieur de la partie Est, un escalier de pierre à deux volées droites inégales jusqu'à l'étage est ensuite en bois avec rampe massive jusqu'au grenier carrelé de petits carreaux de 12 centimètres. L'une des chambres a gardé une cheminée avec hotte saillante et manteau rectiligne.
  • Les moulins sur la Veude: Coutureau, Judeau.
Patrimoine disparu
  • Le dolmen du bois de Neuilly dont il ne subsistait, au XXe siècle, qu'un support et une table.

Lieux-dits: Beausset, Bel-Air, Bertinière, Bois-de-Saint-Hilaire, Boissé, Botard, Dercé, Grésigny, Jable, Jaunais, La Bertinière, La Blotière, La Botardière, La Bourlière, La Brelière, La Carte, La Chaussée, La Chésellerie, La Corbinière, La Corronnerie, La Duboisserie, La Garenne, La Garenne-des-Hauts, La Guicheraie, La Guimarderie, La Haute-Foi, La Jarie, L'Allée, La Maison-Neuve, La Motte, La Neuptière, La Noblaye, La Pièce-Blanche, La Pièce-de-L’Étang, La Reversière, L'Arsonnière, La Saucraie, La Tréchandière, La Valinière, La Vallée-au-Renard, Le Bois-d'Orge, Le Carroi-Guérin, Le Champs, Le Chêne-des-Croix, Le Coudray, Le Haute-Dercé, Le Moulin-de-Judeau, Le Parc, Le Perron, Le Piquenay, Le Portail, Le Rivau, Le Sable, Le Taillis-de-l'Ouraye, L’Étang, Le Thenay, Les Bertonnières, Les Blutières, Les Boiteaux, Les Bruères, Les Champs-Roux, Les Épinettes, Les Gautrées, Les Joncs, Les Lambilloux, Les Landes, Les Perches, Les Perrières, Les Places, Les Quarts-Blancs, Les Teilles, Les Varennes, L'Huilerie, L'Ouraye, Moulin-de-Coutureau, Munet, Neuilly, Pelois, Saumuret

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